CORONAVIRUS - L’inquiétude remonte sur la propagation de l’épidémie de Covid-19. La maladie a désormais provoqué plus de 2200 morts, essentiellement en Chine, où plus de 75.000 personnes ont été contaminées, comme vous pouvez le voir sur notre carte ci-dessous.
Cet article vous a intéressé ? Moins de Biens Plus de Liens ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.
En d’autres termes, il est devenu impossible d’ignorer les preuves que le virus se propage rapidement dans d’autres pays
Après une baisse pendant plusieurs jours, le nombre de nouveaux cas est reparti à la hausse. Des dizaines d’infections ont notamment été annoncées dans deux hôpitaux de Pékin, et plus de 500 dans deux prisons du pays. De quoi alimenter les craintes sur de nouveaux foyers de propagation de l’épidémie, alors que plus de 50 millions de personnes sont toujours placées en quarantaine dans la province du Hubei (centre) et dans son chef-lieu Wuhan, épicentre de l’épidémie.
Quelque 230 cas ont été enregistrés dans la seule prison pour femmes de Wuhan, la capitale du Hubei, et 41 cas dans un autre centre pénitentiaire, a précisé He Ping, directeur de l’administration pénitentiaire au ministère de la Justice. “Je me fais des reproches”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Au-delà du Hubei, au moins 34 cas de contamination ont été identifiés dans la prison de Shilifeng, dans la province du Zhejiang (est du pays). Un gardien employé dans la prison touchée avait “délibérément dissimulé” qu’il avait effectué un voyage au Hubei mi-janvier tout en continuant par la suite à travailler, a déploré Xu Xiaobo, patron adjoint de la justice au Zhejiang.
200 membres d’une secte contaminés en Corée
En Corée du Sud, le nombre de cas a presque doublé ce vendredi 21 février: il y a désormais plus de 200 patients contaminés, dont plus de la moitié sont liés à une secte chrétienne d’une métropole du sud du pays. La Corée du Sud devient ainsi le pays avec le plus de cas après la Chine, si l’on exclut le foyer d’infection du paquebot Diamond Princess au Japon, où plus de 630 personnes ont contracté le virus.
Deux passagers australiens de ce paquebot ont été testés positifs en Australie après avoir été initialement testés négatifs au Japon, selon les autorités sanitaires de Canberra.
Quatre morts en Iran
Ailleurs dans le monde, l’Iran a annoncé ce vendredi deux nouveaux morts parmi treize nouveaux cas, après les deux décès signalés la veille. Les autorités disent avoir identifié plus précisément les deux premiers décès liés à la maladie dans la ville sainte chiite de Qom, à 150km au sud de Téhéran.
Selon le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour, sept des 13 nouveaux cas ont été enregistrés à Qom, quatre à Téhéran, et deux à Gilan (nord). Mais pour la plupart, les patients testés positifs au virus en dehors de Qom étaient soit des personnes originaires de cette ville, soit des personnes y ayant séjourné récemment.
Israël et le Liban déclarent leurs premiers cas
De leurs côtés, les autorités israéliennes ont confirmé vendredi un premier cas sur un passager qui avait été placé en quarantaine sur le paquebot Diamond Princess avant d’être rapatrié cette semaine en Israël.
“Un des passagers de retour du paquebot au Japon a été testé positif au terme d’examens menés au laboratoire central du ministère de la Santé”, ont indiqué les autorités israéliennes dans un bref communiqué, précisant que la dizaine d’autres passagers israéliens de retour au pays n’était pas infectée par le virus.
Onze des 15 Israéliens qui avaient été placés en quarantaine sur le Diamond Princess sont arrivés en Israël vendredi. Ces personnes ont subi des examens et l’une d’entre elles, une femme, a été diagnostiquée avec le nouveau coronavirus et placée en confinement, selon un communiqué du ministère de la Santé. Ils ont tous été placés en quarantaine pour une période de 14 jours à l’hôpital Sheba de Tel Hashomer (centre).
Un premier cas a été confirmé dans la foulée au Liban, alors que deux autres cas suspects étaient en cours de vérification. La personne malade est une femme de 45 ans dont l’état de santé ne suscite pas d’inquiétude, a expliqué le ministre de la Santé Hamad Hassan. Le ministre a précisé qu’elle s’était rendue à Qom en Iran. À compter de ce jour, tous les passagers en provenance d’Iran seront placés en quarantaine pour une durée de deux semaines.
Face à ces évolutions, l’OMS a exprimé ce vendredi 21 février son inquiétude, devant des cas de coronavirus “sans lien épidémiologique clair”, appelant la communauté internationale à agir rapidement, notamment en matière de financement.
“Bien que le nombre total de cas à l’extérieur de la Chine reste relativement faible, nous sommes préoccupés par le nombre de cas sans lien épidémiologique clair, tels que les antécédents de voyage ou les contacts avec un cas confirmé”, a déclaré le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus en conférence de presse.
Émeutes en Ukraine
En Ukraine, la ministre de la Santé va rejoindre en quarantaine 72 personnes évacuées de Chine, en signe de solidarité. La veille, des centaines d’habitants avaient affronté les forces de l’ordre pour s’opposer à leur arrivée dans un centre de repos d’un petit village du centre du pays.
Les centaines de policiers anti-émeute déployés sur place avaient fini par repousser les manifestants pour permettre un accès aux bus transportant les évacués, certains ayant des vitres brisées.
En France, un troisième avion de rapatriés est arrivé vendredi avec 28 Français et 36 ressortissants d’autres pays de l’Union européenne. Les Français doivent être placés en quarantaine dans un village de vacances en Normandie (ouest) où ils resteront confinés 14 jours.
Depuis le début de l’année 2020, les scientifiques, responsables de santé publique, hommes politiques et simples curieux scrutent en détail les statistiques du nouveau coronavirus 2019-nCov. Et l’une des plus inquiétantes est évidemment celle du “taux de mortalité”, le pourcentage de personnes touchées qui décèdent des suites de cette infection, qui était par exemple de 10% pour l’épidémie de Sras.
Il est, pour l’heure, trop tôt pour le calculer. “Cette maladie n’est pas instantanée, il y a un possible décalage dans le temps”, rappelait le 15 février au HuffPost Jean-Stéphane Dhersin directeur adjoint scientifique de l’Institut national des sciences Mathématiques et de leurs Interactions du CNRS, spécialiste des modélisations épidémiologiques.
Du côté des chercheurs, une course mondiale est lancée pour trouver un vaccin. La Chine espère en tester un dès avril. Sanofi a annoncé s’y atteler en partenariat avec une société américaine quelques jours plus tôt et une entreprise britannique a démarré des tests sur des souris.
Commenter cet article