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Ce que la crise va changer : les singularités françaises

Publié par Brujitafr sur 11 Mai 2020, 05:41am

Catégories : #Coronavirus, #ACTUALITES, #SANTE, #POLITIQUE, #ECONOMIE - FINANCE

À l'heure du déconfinement, la France se distingue par un État omniprésent, un pessimisme record et des peurs économiques et sanitaires croissantes.

Ce que la crise va changer : les singularités françaises

Toutes les deux semaines, en partenariat avec le cabinet No Com, Le Point analyse l'impact, la violence et la profondeur de la crise que nous traversons et qui secoue les économies, les démocraties et les peuples. À quelques jours du déconfinement, l'étude de cette quinzaine porte sur la confiance que les Français ont dans leur État, dans leur économie et la confiance qu'ils ont en eux-mêmes. La comparaison avec nos voisins est accablante : nous sommes pessimistes et n'apportons que peu de crédit à nos gouvernants.

« L'État paiera. » Le président a fixé le cap en mars dernier. Depuis, cet État dépense entre 1,5 et 2 milliards d'euros pour venir en aide aux entreprises et aux salariés. Un plan massif de soutien à l'économie, sans nul autre pareil à en croire la parole gouvernementale, notamment sur le dispositif de chômage partiel. Pourtant, les Français ne perçoivent pas ce soutien ou n'en savent pas gré au gouvernement : 19 % seulement estiment avoir été soutenus par le gouvernement pendant la crise, même score, décevant pour les entreprises. En Europe, les Britanniques sont ceux qui obtiennent les niveaux de soutien les plus élevés. Les Espagnols sont les seuls à s'estimer plus soutenus par leur entreprise que par leur gouvernement.

Consommer local ou dépasser l'épreuve ensemble, certaines marques ont compris le mouvement patriotique derrière la crise du coronavirus et adoptent une communication en ce sens : repeindre le logo en bleu blanc rouge ou insister sur l'origine locale. En pointe, on citera le e-commerce, la grande distribution ou encore la télévision, des secteurs clés qui ont vu leur consommation ou leur audience exploser pendant le confinement, et pour cause : des courses à distance en raison de mesures sanitaires et une consommation de divertissement pour faire passer le temps.

S'il y a un divertissement dont les Français ont été privés et qui a fait l'objet d'une décision étatique contestée c'est bien le football. Avec l'arrêt pur et simple de la Ligue de football à l'initiative du gouvernement, la France fait aujourd'hui cavalier seul. L'Angleterre, l'Allemagne et l'Espagne peaufinent le plan de reprise du championnat, l'Italie hésite, la France, elle, a pris une décision drastique dont on parlera si d'aventure le football reprenait ailleurs. Il s'agit, là encore, d'une décision d'un État omniprésent et d'une prudence sanitaire revendiquée… sans coordination européenne.

Lire aussi Didier Quillot : « Dans cette crise, c'est le virus qui commande »

Tous les ingrédients de la défiance étaient déjà présents avant la crise

 

Ces deux mois de confinement ont chamboulé la vie de Français qui voient l'avenir avec crainte. Mais tout était déjà présent avant la crise, au début de l'année 2020 : moins de la moitié des Français se disaient optimistes quant à l'avenir et 13 % seulement pensaient que leurs enfants allaient vivre mieux qu'eux. Les Français étaient aussi divisés sur le poids que l'État devait représenter : un tiers voulait le renforcer, un autre tiers le réduire, et le dernier tiers le maintenir. Les Français étaient aussi plus attachés que jamais à la réduction des inégalités, une priorité pour presque deux tiers d'entre eux. Comment la crise vient impacter ces doutes et ces attentes ?

 

Sans surprise, la crise renforce le pessimisme. Seuls 12 % des Français sont optimistes quant à l'avenir, un niveau extrêmement bas parmi les pays européens. La crise accélère également les mécanismes de défiance, plus rapidement chez nous que chez nos voisins. La France est de loin le pays qui fait le moins confiance à son exécutif, chef d'État et gouvernement, 38 % et 35 % de confiance respectivement, 20 à 30 points derrière l'Allemagne ou l'Italie.

La gestion de la crise, jugée tardive sur le fond pour trois quarts de Français et brouillonne sur la forme et sa communication pour 7 sur 10 d'entre eux, y est sans doute pour beaucoup. À la veille du déconfinement, un tiers de l'opinion publique accorde sa confiance à l'exécutif pour bien préparer cette étape cruciale du retour à une vie plus normale que celle des deux derniers mois. Les Français continuent de se montrer sévères vis-à-vis du gouvernement.

Lire aussi Ce que la crise va changer : l'irruption de la peur

 

La peur économique va-t-elle supplanter la peur sanitaire ?

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À vos commentaires

 

La progression du port du masque est sensible dans tous les pays, et si elle n'est pas encore en France au niveau des autres (30 points derrière l'Italie, 16 derrière l'Espagne, 6 derrière l'Allemagne alors qu'elle est moins touchée par l'épidémie), le port du masque sera un élément essentiel de la nouvelle vie de l'après-11 mai.

 

Si les conséquences économiques de la crise suscitent naturellement l'inquiétude, et ce pour 90 % de nos concitoyens, nous ne sommes probablement qu'au début de la perception par l'opinion de l'impact à venir.

Dès lors, plusieurs questions se posent très rapidement après le déconfinement : quels acteurs du déconfinement bénéficieront de la confiance des Français ? Le déconfinement va-t-il permettre un rebond du moral des citoyens très affectés par les deux derniers mois mais structurellement bas depuis plusieurs années ? Le déconfinement, même bien géré, permettra-t-il de restaurer la confiance dans les pouvoirs publics ?

Et enfin et surtout, comment la société française va-t-elle réagir face aux dégâts multiples de la crise économique ? Par une réponse unitaire et nationale ou par la tentation du sauve-qui-peut ? Les divisions françaises laissent penser qu'il s'agira de la deuxième option.

À propos de No Com

No Com est le cabinet de conseil en stratégie fondé par Pierre Giacometti et Alain Péron en 2008. Avec son équipe de conseillers expérimentés, le cabinet accompagne en France et à l'international les dirigeants de grandes entreprises privées et publiques dans la définition, le déploiement et la communication de leur stratégie. No Com créé, pour les entreprises et leurs dirigeants, des récits qui transforment et favorisent l'innovation. Le cabinet a son siège à Paris et dispose d'une filiale à Madrid.

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