Trump a annoncé que les américains vont utiliser l'hydroxycholoroquine comme traitement aux Etats-Unis.
Or, un décret du 13 janvier classe sur la liste II des substances vénéneuses l'hydroxychloroquine sous toutes ses formes.
Dans un avis du 12 novembre 2019, l'ANSES indiquait que "la chloroquine substance de la même famille présente un potentiel génotoxique qui pourrait être similaire pour la substance hydroxychloroquine. Des études ont été demandées aux titulaires des AMM (autorisation de mise sur le marché) des médicaments concernés afin d’évaluer le risque sur la santé humaine)."
Le professeur Raoult, ardent défenseur de la chloroquine indique pourtant que c'est un traitement efficace et sans danger. Tout le monde n'est pas de son avis.
"Les premières déclarations de M. Raoult sur la chloroquine étaient basés sur un article quasi-vide en terme de résultats des Chinois et sans données vérifiées", explique l'infectiologue. "Ce que j'ai dit à l'époque, c'est qu’il fallait attendre. Les retours qu’on a eu de nos collègues marseillais, c'est que la chloroquine permettait de négativer les prélèvements", confie le professeur Alexandre Bleibtreu.
Concrètement, cela veut dire que "quand on donne ce médicament on négative plus rapidement, qu'au bout d'un moment les patients positifs deviennent négatifs" et "c’est encourageant". L'article "se focalise uniquement sur la négativité des prélèvements mais être négatif ne veut pas dire qu'on est guéri".
Ce médecin utilise pourtant aussi l'hydroxychloroquine pour des raisons "compassionnelles" mais se veut très prudent sur ses effets réels sur les patients à ce stade:
"L'hydroxycholorquine n’a pas fait sa preuve sur la survie, la guérison clinique". Concernant l'effet sur les patients, "on a commencé vendredi, il faut se laisser au moins 7 jours car pour ce virus, il y a une ligne de crête au bout du 7ème jour". L'histoire naturelle de la maladie peut à ce moment-là s’aggraver rapidement ou s’améliorer sensiblement. "Pour l'instant, je suis dans l'incapacité scientifique de vous dire si ça marche ou si ça ne marche pas".
Concernant la chloroquine et l'assertion selon laquelle ce médicament serait sans danger, là non plus, beaucoup ne sont pas de son avis:
Selon Gilbert Deray, néphrologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, "Il faut y faire très attention parce qu’il donne beaucoup d’effets secondaires, et en particulier il donne des atteintes de la rétine avec des pertes de la vision qui peuvent être irréversibles", prévient-il. Ajoutant que la chloroquine donne également "des troubles du rythme qui peuvent conduire à l’arrêt cardiaque".
"Ce n’est pas du tout un médicament anodin. Il ne faut pas laisser ce médicament se diffuser comme ça sans contrôle médical",
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