Un Britannique porteur du Covid-19 a transmis le coronavirus à une dizaine de personnes, et a été identifié comme super-spreader. Difficiles à repérer, ces individus ne présentent parfois même pas les symptômes de la maladie qu'ils portent.
L'épidémie du coronavirus Covid-19 a fait plus de mille morts en Chine, et continue de s'étendre dans le monde. Plusieurs cas ont été diagnostiqués en France, et un homme d'affaires britannique est à l'origine d'une dizaine de contagions en Haute-Savoie. L'homme est ensuite revenu au Royaume-Uni, où il est lié à au moins cinq autres cas de coronavirus, dont deux médecins.
Contaminé par le Covid-19 lors d'une conférence à Singapour, il est depuis surnommé Super-spreader ("Super-propagateur" ou "super-contagieur") par la presse populaire britannique.
"Une plus grande capacité à infecter les autres"
Un super-spreader est "un individu présentant une plus grande capacité à infecter les autres", écrit le chercheur Richard A. Stein dans le Journal International des Maladies infectieuses, en 2011. Il évoque le concept du 20/80, selon lequel "20% des individus au sein d'une population donnée concentreraient au moins 80% du potentiel de transmission d'un élément pathogène".
Difficile de savoir ce qui fait de ces personnes des super-spreader, qui parfois ne présentent même pas les symptômes de la maladie qu'ils portent. "Il y a de nombreuses théories mais aucune réponse définitive", écrit la spécialiste santé du journal britannique The Guardian. Un système immunitaire différent serait une réponse, mais il est probable que cette capacité étrange "soit causée par de multiples facteurs, notamment en étant infecté par une dose plus élevée du virus en premier lieu ou par plusieurs agents pathogènes".
Le journal scientifique Nature relayait en 2005 l'étude de chercheurs s'intéressant aux super-spreaders. Après l'analyse de huit différentes infections humaines (le Sras, la rougeole, la variole, la variole du singe, la peste pulmonaire ou encore Ebola), ils ont démontré que le phénomène de super-contagion avait lieu avec toutes les infections, de façon plus ou moins importante selon la maladie.
Plusieurs cas déjà identifiés
Il reste donc très difficile, voire impossible, d'identifier à l'avance un super-spreader. C'est après contamination que l'homme d'affaires britannique a été identifié. Richard A. Stein évoque le cas passé d'un super-propagateur qui "seul a contribué à 35% des nouveaux cas de tuberculose à Minneapolis (Minnesota, États-Unis) en 1992".
The Guardian écrit que des cas de super-spreaders ont été documentés depuis le début des années 1900, "lorsque une femme avait infecté 51 personnes de la typhoïde, alors qu'elle n'avait elle-même pas de symptômes". Le journal rappelle également le cas d'une lycéenne qui avait transmis la rougeole à 22 de ses camarades en 1998, ou comment le Sras (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) avait été communiqué à plusieurs dizaines de personnes à Singapour, par une poignée d'infectés.
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