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EN BREF
- Le 24 avril, Hélène Perlant témoigne sur Mediapart concernant François Bayrou et l'affaire de #Bétharram.
- Elle révèle une rencontre en 1998 entre Bayrou et le juge Mirande au sujet du père Carricart, accusé de viol.
- Le témoignage d'Hélène Perlant pourrait influencer l'audition de François Bayrou prévue le 14 mai.
Après avoir révélé dans les colonnes de Paris Match, le 22 avril 2025, avoir été victime de violences lorsqu'elle avait 14 ans, lors d’un camp d’été organisé par la congrégation à laquelle appartient l’institut Notre-Dame de Bétharram, Hélène Perlant, la fille de François Bayrou, multiplie les prises de parole. Jeudi 24 avril 2025, en fin de journée, nos confrères de Médiapart ont diffusé, sur leurs réseaux sociaux, un extrait de l'émission À l'air libre, dans laquelle la fille aînée du Premier ministre contredit son père. Pour rappel, François Bayrou a toujours assuré n'avoir jamais été mis au courant des actes qui étaient perpétrés dans cet établissement. En 1998, le directeur de Notre-Dame-de-Bétharram, le père Carricart, est mis en examen pour viols sur mineurs. C'est le juge d’instruction Christian Mirande qui est chargé de l’enquête. Ce dernier a affirmé avoir rencontré François Bayrou à cette époque. Une rencontre toujours niée par l'actuel bras droit d'Emmanuel Macron. Seulement, sa fille a assuré le contraire auprès de Médiapart.
Hélène Perlant : "Je suis là le soir où il rentre de chez le juge Mirande"
"Je peux vous confier quelque chose dans le huis clos de l'émission publique", a ainsi lancé Hélène Perlant dans un premier temps avant d'ajouter : "Il ne s'en souvient pas je pense. Mais je suis là le soir où il rentre de chez le juge Mirande. On est là tout seuls, tous les deux et il me dit 'Ne le répète surtout pas, j'ai juré d'être dans le secret de l'instruction. Est-ce que tu crois possible ça ? On est restés là. Je dis 'Écoute...'", a-t-elle déclaré sans ne rien pouvoir dire de plus. "Il m'a dit que le père Carricart était en prison." Immédiatement, le journaliste lui a demandé si elle confirmait bien que son père avait parlé avec le juge Mirande. "Avoir juré au juge Mirande de ne pas trahir le secret de l'instruction", a-t-elle répondu avant de revenir sur le suicide de l'ancien directeur de Notre-Dame-de-Bétharram qui a été pour elle "une horreur". Pour rappel, François Bayrou sera auditionné le 14 mai prochain par la commission d'enquête parlementaire dans le cadre de cette affaire.
Hélène Perlant : "Ça se retourne contre les parents qui n’ont rien vu"
Concernant les révélations de sa fille sur les agressions dont elle assure avoir été victime, il ne semblait pas être au courant. En effet, Hélène Perlant a déclaré qu'il ne savait pas. Elle avait, comme de nombreuses autres victimes, toujours gardé le secret. "Ce système, et c’est absolument génial, à la fin ça se retourne contre les parents qui n’ont rien vu, qui sont accusés", avait-elle lancé, avec beaucoup d'ironie, sur les ondes de France Inter, le 24 avril. De son côté, après avoir découvert les sévices reçus par sa fille, le Premier ministre avait fait part de sa grande souffrance. "En tant que père de famille, ça me poignarde le cœur […]. Qu’on ne l’ait pas su et que des dérives de cet ordre aient eu lieu, pour moi, c’est presque insupportable."
"La société n'était pas prête à découvrir ce qu'il y avait dans le fond des écoles." Sur BFMTV, Hélène Perlant, la fille du Premier ministre François Bayrou, a détaillé vendredi 25 avril les raisons qui l'ont récemment poussé à parler des violences qu'elle a vécu lorsqu'elle fréquentait l'institution Notre-Dame de Bétharram dans les années 1980.
Après avoir gardé le silence pendant plus de 30 ans, elle a eu un déclic "il y a quatre ans". "Ce sont des changements, une réflexion personnelle qui aboutissait, qui ont fait que cela ne me pesait plus. Je pouvais en faire quelque chose", raconte-t-elle, expliquant en avoir parlé d'abord à des proches.
La femme de 53 ans est l'une des victimes des violences commises des années 1950 à 2010 dans l'établissement. Elle témoigne des sévices subies dans l'ouvrage paru jeudi Le silence de Bétharram, co-écrit par Alain Esquerre, fondateur du collectif des victimes de Bétharram, et la journaliste Clémence Badault.
Elle dit notamment avoir été "rouée de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps" par le père Lartiguet, mort en 2000, et pris à partie par une religieuse lors d'un camp d'été dans les Pyrénées, alors qu'elle était âgée de 14 ans, comme elle l'a raconté mardi à Paris-Match.
Pas d'"élite protégée"
"Je viens rejoindre Alain (Esquerre, l'auteur NDLR) parce que c'est mon lycée et ce qu'il est en train de découvrir me stupéfait: il découvre ce que j'avais à côté de moi, sans que je bouge", poursuit la fille du Premier ministre sur BFMTV.
Ce qui l'a poussé à s'engager dans une telle démarche, c'est de voir "la colère des victimes qui croient que tous les notables de la classe étaient protégés, qu'ils n'ont rien subi", souligne-t-elle. "Je représente plusieurs personnes qui me disent: 'dis leur qu'on y est aussi, aussi bien fracassés que violés'".
Pour Hélène Perlant, témoigner est une manière de "faire tomber cette dimension du problème": "Qu'au moins, (les victimes) n'aient pas la douleur supplémentaire de se dire qu'il y avait une espèce d'élite protégée".
Elle n'aurait jamais parlé à son père de cet épisode. Selon elle, François Bayrou n'était d'ailleurs pas au courant d'autres rumeurs ou informations que l'affaire de viol impliquant un religieux de Bétharram, le père Carricart, en 1998.
"On peut continuer à enquêter des années, (...) C'est vertigineux, c'est la plus grande affaire de pédocriminalité jamais révélée en France", assure de son côté Clémence Badault, co-auteure de l'ouvrage.
Au total, quelque 200 plaintes ont d'ores et déjà été déposées par d'anciens élèves de l'établissement, dont seules deux ne tombent pas sous le coup de la prescription. Selon Alain Esquerre, qui évoque "au moins une cinquantaine de témoignages en plus", 90 plaintes portent sur des faits à caractère sexuel.
« On s’est tous fait avoir par Bétharram et François Bayrou aussi » - INTERVIEW
Système pédocriminel et violent organisé, responsabilités politiques et locales, déni collectif… Alain Esquerre, malgré la fatigue émotionnelle qui entoure la médiatisation, n’entend plus laisser les victimes être silenciées.
Il y a eu des lâchetés de la part de tout le monde : des responsabilités du juge Mirande, de François Bayrou, de la justice, de l’Éducation nationale, de la population, des enseignants qui n’ont rien dit. Des professeurs racontent qu’ils ont entendu des enfants se faire fracasser la tronche, mais ils sont quand même restés dans l’établissement. C’est aussi tout un mode éducatif violent que l’on vient secouer là.
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" On s'est tous fait avoir par Bétharram et François Bayrou aussi " - INTERVIEW
Système pédocriminel et violent organisé, responsabilités politiques et locales, déni collectif... Le HuffPost a interviewé Alain Esquerre, le lanceur d'alerte de Bétharram.
"J’ai un peu la trouille" : la réaction surprenante de François Bayrou en découvrant le témoignage de sa fille agressée à l’école Bétharram
François Bayrou a appris que sa fille, aujourd'hui âgée de 53 ans, intervient dans le livre Silence de Bétharram d’Alain Esquerre, à paraître jeudi 24 avril 2025. "Il m’a téléphoné : 'C’est vrai ?' me demande-t-il. On en rigole et il reprend : 'Tu dis quoi ? Tu penses quoi ? J’ai un peu la trouille ! Tu me dénonces ?'", détaille Hélène Perlant auprès de Paris Match.
Celle qui est aujourd’hui professeure en classe préparatoire littéraire lui répond alors qu’il aura les réponses à ses questions quand le livre sortira. "Il ne sait pas que je suis victime et il ne sait pas que je vais témoigner comme victime", précise-t-elle. C’est donc par voie de presse, comme tous les Français, que François Bayrou a appris l’agression dont sa fille a été victime. Un proche du Premier ministre rapporte auprès du Parisien qu’il a été “bouleversé” à la lecture du témoignage de sa fille dans Paris Match, qu’il imaginait peut-être seulement comme une témoin de violences commises à Bétharram, et non comme une victime. "On voit bien qu’il est gêné, qu’en gros il a l’air de mentir. Lui-même ne doit pas se sentir bien à l’aise. Et pourtant, je pourrais jurer qu’il n’a rien pu comprendre", conclut Hélène Perlant.
Affaire Bétharram : selon sa fille, François Bayrou a bien échangé avec un juge en 1998
Hélène Perlant a affirmé auprès de Mediapart ce jeudi 24 avril que son père François Bayrou avait bien échangé en 1998 avec le juge Christian Mirande, chargé d’enquêter sur l’affaire de Bétharram.
Une déclaration qui vient contredire la défense de François Bayrou dans l’affaire Bétharram. Invitée sur le plateau d’« À l’air libre », l’émission de Mediapart, sa fille Hélène Perlant a assuré jeudi 24 avril que le Premier ministre a bien rencontré le juge d’instruction Christian Mirande, qui enquêtait sur le père Carricart, alors directeur de l’établissement de Notre-Dame de Bétharram, en 1998.
« Je pense que [mon père] ne s’en souvient pas, mais je suis là le soir où il rentre de chez le juge Mirande et il me dit : ‘Ne le répète surtout pas, j’ai juré d’être dans le secret de l’instruction’ », relate Hélène Perlant. « Est-ce que tu crois que c’est possible ça ? », l’interroge ensuite son père à propos des accusations portées contre le père Carricart, mis en examen pour viol. François Bayrou est alors à la tête du département des Pyrénées-Atlantiques.
Le témoignage d’Hélène Perlant contredit la défense de François Bayrou. Le Premier ministre a toujours nié une rencontre avec le juge d’instruction – notamment devant l’Assemblée nationale –, avant d’admettre une discussion fortuite le 15 février dernier. « Jamais, pas une seule fois de ma vie et de toute ma vie politique, je ne suis intervenu dans une affaire judiciaire », affirmait encore François Bayrou
Quelle est la valeur de la parole du Premier ministre ?
— Paul Vannier (@PaulVannierFI) April 24, 2025
Comme celles d’autres victimes, les déclarations d'Hélène Perlant contredisent les propos de François Bayrou.
Oui, il est bien allé voir le juge Mirande, avec la conscience d'enfreindre le secret de l'instruction.
Non, sa… pic.twitter.com/FXF4UTzmul
François Bayrou bientôt révoqué ?
François Bayrou sera entendu par la commission d'enquête le 14 mai à l'Assemblée nationale. "Il va parler sous serment. Ce que l’on attend, c’est évidemment la vérité. Mais manifestement, François Bayrou a menti. François Bayrou était au courant, François Bayrou a couvert", a estimé Manon Aubry, selon des propos rapportés par France Info. Elle a précisé qu’elle ne menait pas de croisade contre le Premier ministre : "François Bayrou, ministre de l'Éducation nationale, était au courant et n’a rien fait. Est-ce que vous trouvez normal qu'un ministre de l'Éducation nationale qui est au courant de violences scolaires ne fasse rien ?"
Les gens minimisent encore. Et les enseignants sont murés dans le silence.
porte-parole des victimes de Bétharram
En coulisses, la panique grandit ...
Puisque vous êtes là…
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