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MOINS de BIENS PLUS de LIENS

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L'esprit est comme un parapluie = il ne sert que s'il est ouvert ....Faire face à la désinformation


MAJ = SCANDALE DU JOUR:..l'Etat veut diminuer les aides des handicapés possédant un livret A

Publié par Brujitafr sur 4 Novembre 2015, 06:02am

Catégories : #ECONOMIE - FINANCE

MAJ = SCANDALE DU JOUR:..l'Etat veut diminuer les aides des handicapés possédant un livret A

Allocation adulte handicapé : après les contestations, le gouvernement retire son projet de réforme

Le projet de loi de finances prévoit de diminuer des aides pour les adultes en incapacité de travailler, lorsqu’ils ont un Livret A. Une pétition a déjà réuni 20 000 signatures.

  • L’Etat veut piocher dans les bas de laine des handicapés

Paniqué, il a clôturé son Livret A et transféré ses 13 500 euros d’économies sur son compte courant. «Cet argent, je l’ai mis de côté pour m’aider si ma maladie s’aggrave.» Thierry, 31 ans, vit avec une allocation aux adultes handicapés (AAH) mensuelle de 808 euros, à laquelle s’ajoutent 180 euros versés aux personnes, comme lui, en incapacité totale de travailler. Si maigres soient-elles, ces ressources vont être réduites. Lors de l’examen du projet de loi de finances 2016, les députés ont voté en première lecture une mesure décomptant de l’AAH les intérêts perçus des comptes épargne (Livret A, plan épargne logement…). En d’autres termes, le montant de l’allocation va baisser pour les personnes ayant un peu d’argent de côté. Justification avancée par Bercy : les autres minima (RSA et minimum vieillesse) étant calculés ainsi, il n’y a pas de raison que l’AAH, dont bénéficient un million de personnes pour un coût de 8,5 milliards d’euros, échappe à la règle. Et tant pis si l’on parle ici de personnes handicapées… L’Association des paralysés de France (APF) a lancé une pétition, qui a déjà recueilli plus de 20 000 signatures.

Equation. «Cet argent n’est pas amassé sur le dos de l’Etat. Il est souvent placé par les parents, très angoissés du jour où ils ne seront plus là», rappelle Véronique Bustreel, conseillère ressources de l’association. Mais il y a plus grave encore, alerte-t-elle. Car en l’état actuel du texte (ce point sera discuté ce mardi dans l’hémicycle), les conséquences de cette mesure seraient désastreuses pour les 210 000 personnes ayant plus de 80 % d’invalidité qui, comme Thierry, touchent en plus de l’AAH un complément pour les aider à se loger. Celui-ci n’est versé qu’aux personnes dans l’incapacité totale de travailler, et qui ont donc l’AAH comme unique ressource. Mais si demain les comptes épargne entrent dans l’équation, il suffira de toucher un malheureux petit euro d’intérêt par an (dès 133 euros d’épargne sur un Livret A) pour perdre la totalité de ce complément chaque mois ! Soit une perte de 1 257 à 2 152 euros par an.

«Faute». «L’objectif n’est pas de pénaliser une personne qui aurait quelques centaines d’euros sur son Livret A, et une vigilance particulière accompagnera la mise en œuvre de cette mesure pour qu’elle soit équitable et concertée. Il faudra lisser les effets de seuil», a voulu rassurer la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, Ségolène Neuville, entendue en commission la semaine dernière. «Mais c’est une faute politique grave, s’indigne Véronique Bustreel. Les gens vivent ça comme une injustice de plus.» Cette histoire d’allocation s’ajoute notamment à la reculade sur l’accessibilité des lieux recevant du public, inscrite dans la loi de 2005 et une nouvelle fois reportée. A ces contentieux en pagaille avec les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) qui décident de la pluie et du beau temps : suppression soudaine des allocations, diminution du nombre d’heures d’aides humaines et disparité de traitement selon les départements. «J’ai de plus en plus de clients qui se voient refuser leurs droits au moment de leur renouvellement, affirme l’avocat Alexis Ridray. Les MDPH, en charge de l’évaluation des besoins, sont sous la tutelle des départements. Des décisions qui sont souvent motivées par des raisons budgétaires.»

Jean-Pierre Chambon, 49 ans : «Je préfère fermer mon Livret A»

«Je touche 580 euros par mois d’AAH [allocation aux adultes handicapés, ndlr], et j’ai une petite activité enCDD qui me ramène 125 euros par mois. Je perds de l’argent en travaillant, mais au moins j’ai mon amour propre, c’est important vis-à-vis de mes enfants. J’ai 2 000 euros sur un Livret A. Depuis 2005, quand je me suis séparé de ma femme, j’ai mis, petit bout par petit bout, un peu d’argent de côté, en me privant sur les sorties et la nourriture. Maintenant que j’ai ma fille de 16 ans à charge, je ne peux plus me permettre de ne faire qu’un repas par jour, je vais être obligé à partir de cette semaine de demander des colis alimentaires. 2 000 euros, ce n’est pas grand-chose mais ça me permet de combler les difficultés de vivre avec l’AAH. Et puis ça peut servir en cas de coup dur, on ne sait jamais. Si ma machine à laver tombe en panne, ayant l’AAH, je ne peux pas en racheter une à crédit : les banques ne font pas confiance quand on est sous le seuil de pauvreté, et je les comprends.

«Si la mesure passe, c’est vraiment honteux. Je préfère fermer mon Livret A et garder mon liquide chez moi. Il faut que notre gouvernement arrête de penser que, parce qu’on ne peut pas travailler, on essaye de tirer au flanc. Pour toucher l’AAH à taux plein, une personne doit avoir un taux d’invalidité supérieur ou égal à 80 %. Elle n’a pas demandé à être lourdement handicapée. Je suis infirme moteur cérébral. Je préférerais travailler à temps plein et payer des impôts, mais je resterai toute ma vie sous le seuil de pauvreté.»

Lucie Carrasco, 34 ans : «La CAF dit qu’elle traitera mon dossier en priorité»

«J’ai publié une vidéo sur Internet pour dénoncer ma situation quand j’ai découvert que mon compte était suspendu sur le site de la CAF et que je ne toucherai pas l’AAH en novembre. Je reçois 804 euros par mois, ce n’est pas énorme une fois que vous avez payé le loyer et les charges, mais ça a le mérite d’exister. On ne me donne pas la raison officielle de la suspension, mais la CAF dit que c’est peut-être parce que je me suis installée avec mon compagnon et qu’ils ont coupé l’aide le temps de vérifier mon changement de situation [le montant de l’AAH dépend des revenus du foyer, ndlr]. Ils feraient mieux de faire l’enquête d’abord puis de demander éventuellement un remboursement !

«Grâce au buzz de ma vidéo, la CAF a dit qu’elle traiterait mon dossier en priorité. Mais jusqu’au jour du versement, je suis dans l’angoisse, c’est éprouvant. J’aimerais créer ma société de création de mode, mais je ne peux pas car il me faut un prêt, et les banques me rient au nez. Ma prestation de compensation du handicap [PCH, qui permet de payer des auxiliaires de vie] a été coupée il y a trois ans, et la MDPH [maison départementale des personnes handicapées] n’a jamais voulu m’accorder de rendez-vous pour régler la situation. Mon compagnon, qui est au chômage, est condamné à s’occuper de moi et ne peut pas chercher de travail. Ça lui prend au moins six heures par jour de me faire manger, me coucher, faire ma toilette. Je tiens à préserver ma relation de couple, il n’est pas mon infirmier et je ne suis pas sa malade. On doit se marier l’été prochain, j’espère qu’il ne sera pas parti avant.»

Sarah Salmona, 30 ans : «Heureusement, mes parents sont là»

«Je vis seule depuis trois ans, grâce à mes parents. Sans eux, je n’aurais jamais pu. Ils ont acheté l’appartement, parce que je ne trouvais aucun propriétaire acceptant de m’en louer un. Je ne marche pas, je n’ai pas de force dans les bras et je suis sous assistance respiratoire. Myopathe de naissance, je ne peux faire aucun geste de la vie courante : ouvrir la porte du frigo, faire mes courses, m’habiller, m’allonger sur mon lit ou même sortir de chez moi… En juin, une assistante sociale est venue réévaluer mes besoins. De huit heures d’aide à domicile par jour, je suis passée à deux heures ! J’ai contesté… J’ai récupéré vingt-deux minutes supplémentaires. Génial. Le pire, c’est que je n’ai même pas pu voir la grille utilisée pour leur évaluation. De ce que j’ai compris, ils calculent par minute. Genre : dix minutes pour aider à manger, cinq minutes pour aller aux toilettes… C’est complètement décalé de la réalité. Aucun employé à domicile n’accepte de venir chez vous moins d’une heure…

«Heureusement, mes parents sont là. Ils me paient une aide à domicile pour le soir, et viennent souvent dans la journée pour que je continue à aller travailler. Je suis prof de français à mi-temps dans un lycée. Je touche un salaire de 900 euros, plus 300 euros de complément AAH. Ce métier, cet appartement, c’était une sacrée victoire pour moi. L’espoir d’une vie autonome. J’occupais enfin une place d’adulte dans la société. Là, je redeviens l’enfant de mes parents. Ils vieillissent, ils ont mal partout. Ils s’inquiètent pour l’après. Moi aussi. La société est en train de nous laisser tomber.»

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Z
l'état socialo-fasciste ? non ! je suis étonné !
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G
C'est bien de relayer ces témoignages.
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D
T'as raison, hollandouille.<br /> Faut faire payer les pauvres: il y en a bien plus que de riches.
Répondre
B
La Ministre de la Santé de la Lituanie propose de tuer les pauvres <br /> http://www.brujitafr.fr/2014/11/la-ministre-de-la-sante-de-la-lituanie-propose-de-tuer-les-pauvres.html

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