Et si finalement les vrais jeux pour le sport étaient les jeux paralympiques ?
Les jeux paralympiques débutent ce mercredi à Londres, deux semaines après les Jeux "pour valides". Peu retransmis, ces nouvelles épreuves attiseront l'attention de nombreux spectateurs, qui s'attendent à des exploits hors du commun.
Les Jeux olympiques et leur couverture médiatique pratiquement 24 heures sur 24 étant terminés depuis le 12 août, l’heure des Jeux paralympiques est venue. Leur diffusion dans les médias sera, elle, quasi confidentielle même si, suite aux nombreuses protestations émises un peu partout, France Télévisions a décidé de faire un petit effort afin que nous puissions voir ces champions « pas comme les autres ».
Cependant, il ne faudra pas rater les images de ces jeux car il y aura des choses que nous avons vues il y a un mois que nous ne reverrons dans aucun cas de figure.
Nous ne verrons pas d’athlètes suspendus pour dopage revenir et réaliser de meilleures performances en n’étant plus dopés.
Nous ne verrons pas des records réalisés par des athlètes dopés jusqu’au bout des ongles, comme celui des relayeuses de 4*100 mètres Est-allemandes qui datait de 1985, explosé par des athlètes tournant à l’eau minérale.
Nous ne verrons pas de nageuse âgée de 16 ans nager aussi, voire plus, vite que des nageurs médaillés ayant dix années de plus.
Nous ne verrons pas le CIO mis en émoi par le fait qu’un des médaillés porte une montre Richard Mille alors que seules les montres du sponsor officiel, Oméga, sont autorisées ; pour la bonne et simple raison qu’aucun athlète paralympique ou presque n’a les moyens de s’offrir une montre située à ce niveau de prix.
Nous ne verrons pas le président de la République rendre visite à nos athlètes ; pas plus que nous ne verrons nos athlètes attendus par les caméras à Londres pour leur arrivée et à Paris pour leur retour.
Nous ne verrons pas une cérémonie d’ouverture ni une cérémonie de clôture constellées de pop stars, les handicapés n’étant certainement pas suffisamment porteurs pour leur image ni suffisamment rentables pour leur portefeuille.
Nous ne verrons malheureusement pas de stades pleins ni d’ambiance à faire se hérisser les poils.
Nous ne verrons pas non plus les sponsors se battre pour faire signer des contrats aux athlètes, fussent-ils multi-médaillés d’or.
Voila, parmi tant d’autres choses, ce que nous ne verrons pas. Par contre, nous verrons du courage, de la sueur, des exploits, de la souffrance, des larmes de joie et de peine. Bref, le peu que nous verrons sera tout simplement du sport.
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