
Analyse du veilleur
Tout d'abord, prenez note que ma compréhension assez large dans certains domaines, dont celui ci, ne fait pas de moi un expert, je ne vous livre ici que mon analyse personnelle, qui semble cependant confirmée par celle d'un professionnel en sismologie.
Ce même professionnel annonce « Comme souvent, après un gros séisme du côté du Pacifique on peut craindre des répercutions de par chez nous. En voici un qui pourrait très bien n'être que le début des valses, sans jeux de mots, du moins pour l'instant. ». En clair, si ce type de séisme n'est pas considéré comme anormal pour cette zone sujette à d'habituelles micro-secousses, le contexte est ici assez différent.
Si vous avez suivi l'activité sismique de ces dernières semaines, vous avez pu constater que cette dernière est pour le moins hors normes, et ce constat est toujours d'actualité. Cette activité, principalement axée au large des côtes Chiliennes en Amérique du sud (océan pacifique), s'effectue à la jonction de plusieurs plaques tectoniques qui « s'affrontent », et libèrent une quantité gigantesque d'énergie à l'issue d'un combat titanesque.
Seulement, ce combat n'affecte pas seulement l'Amérique du sud, mais aussi les autres plaques qui de fait s'entrechoquent l'une l'autre dans un effet de domino. Si les plus grandes répercussions répertoriées se situent sur le pourtour de la grande ceinture de feu, affectant l'Amérique du nord, l'Alaska, la Russie, le Japon, les Iles Fidji pour ne nommer que les zones les plus touchées, il n'en reste pas moins que ces mouvements, in fine, affectent également la plaque Africaine, ainsi que la plaque Eurasienne ou se situe la France.
Or, une ligne de faille importante existe, passant (entre autres) par l'Italie, allant jusqu'aux Alpes Françaises et longeant la méditerranée. Partant de ce constat, tout devient un peu plus clair, et je pense que vous appréhendez un peu mieux la situation. Il est donc compréhensible que l'activité sismique inhabituelle observée au Chili puisse être indirectement mais concrètement liée au séisme d'hier soir.
Quels sont les risques ?
Les risques liés directement à un séisme de forte ampleur sont réels, et il serait mal avisé de penser que nous vivons un pays non sujet à de forts tremblements de terre. J'en veux pour preuve cette longue liste des tremblements de terre répertoriés pour la France dans l'histoire, ou vous pourrez constater que certains atteignent jusqu'à 8, voir 9 de magnitude !
Au delà de pertes humaines considérables liées à l'effondrement d'immeubles n'appliquant pas les nouvelles normes sismiques en vigueur (depuis seulement 2010 et ne concerne que 60% des communes françaises), de maisons, routes, et autre édifices, le risque réel, bien que souvent minimisé, concerne... le nucléaire.
Connaissez vous la centrale nucléaire EDF de Bugey ? Elle se situe dans région géographique et historique du même nom, entre Lyon (ou a aussi été ressenti le séisme d'hier) et Genève, zone considérée comme sismique (chaine des alpes). Et saviez vous qu'en 1822, dans cette même région de Bugey, un tremblement de terre de magnitude estimée entre 7 et 8 à eu lieu ?
Or, il est intéressant (ou plutôt inquiétant) de savoir que la magnitude maximale de référence pour toutes les centrales mises en route jusqu'en 2000, était de 6.0 ! (Merci à Eaglefather pour ces détails) Suivant les experts,
« il ne peut y avoir de séismes plus forts en Europe de l'Ouest »
Toujours selon Eaglefather (sismologue), Les capteurs et sorties d'eau ne sont pas pourvus d'une scelle suffisamment épaisse pour amortir une déformation du sol pour un séisme de 6 (qui est pourtant la référence) à 5 km de profondeur... Je vous invite d'ailleurs à consulter un de ses articles intitulé « Sismicité en France Métropolitaine en 2013 » pour plus de détails.
Bien évidemment, les déclarations officielles se veulent une fois de plus rassurantes, mais la réalité est tout autre. Notez bien que mon but n'est aucunement de répandre la panique, mais de vous faire prendre conscience de ce qu'il en retourne sur les risques réels concernant les risques sismiques en France, et ainsi vous inciter à la vigilance.
Le veilleur - Merci de ne pas ôter la référence à ce lien
Liens connexes
• Coupures de presse pour les séismes du sud-est depuis le début des années 80 (sismalp)
• Le séisme de Lambesc du 11 juin 1909 : contexte géologique et structural du dernier "gros" séisme de France métropolitaine
• Centrales nucléaires : les zones à risques
• Carte des centrales nucléaires en Europe
• Cartes du nucléaire en France
• Liste des séismes en France (wikipédia)

Un séisme de magnitude 5 s'est produit lundi soir dans le sud-est de la France. Son épicentre se situe dans les Alpes-de-Haute-Provence, à 7 km de Châteauroux-les-Alpes, 8 km d'Embrun et 10 km de Barcelonnette.Le réseau national de surveillance sismique indique sur son site que la secousse a eu lieu à 21 h 27, à une profondeur de 11 kilomètres. Selon un journaliste du Dauphiné Libéré, l'institut des sciences de la terre à Saint Martin d'Hères a enregistré une secousse de magnitude 4,8.Confirmation du séisme à 4,8 épicentre au laboratoire Ister près de Barcelonnette pic.twitter.com/H1Z2z59cDk— Estrangin Matthieu (@MatthieuEst) April 7, 2014« Ce n'est pas une surprise. C'est une zone connue des laboratoires de sismologies régionaux », précise le réseau national de surveillance sismique, selon qui « aujourd'hui, les plaques bougent continuellement ».La sismicité de cette zone est due aux compressions qui forment les Alpes, nées de la remontée de la plaque tectonique africaine sur la plaque eurasienne.
PAS D'INTERVENTIONS DES POMPIERSLe tremblement de terre a été ressenti dans de nombreux départements, de la Savoie au Var en passant par le Rhône, l'Isère et surtout les Alpes-Maritimes, où les pompiers disent avoir reçu de « nombreux appels » d'habitants apeurés.« C'est la première fois que je ressens une secousse aussi puissante », témoigne le maire de Barcelonnette sur la chaîne locale D!CI-TV. « Des citoyens m'ont dit que les livres sont tombés par terre, (...) tout tombait partout. (...) Le réflexe des gens a été d'aller vérifier le clocher (...) mais la tour n'a pas bougé. »
« Ca a été très soudain, on était en train de regarder la télé tranquillement, et d'un coup la maison a commencé à trembler, ça a fait comme dans les films. (...) On entend des bruits de vaisselles cassées, des vases qui se cassent la figure, mais bon, plus de peur que de mal. (...) Juste au dessus de chez nous, des pierres de centaines de kilos sont tombées sur la route », raconte un habitant de Saint-Anne, dans la vallée de l'Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence).
« Nous avons eu une cinquantaine d'appels, nous sommes en train de faire des reconnaissances. Il n'y a pas de blessé, mais des fissures dans des murs, des cheminées cassées ou de chutes de tuiles », a indiqué de son côté le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) des Alpes-de-Haute-Provence.Dans les Alpes-Maritimes, il n'y a eu ni blessé, ni dégât important. Le président du conseil général Eric Ciotti a confirmé que la secousse, bien qu'« assez impressionnante », n'avait nécessité « aucune intervention des sapeurs pompiers ».Les pompiers du département ont reçu 600 appels en une heure, de la part d'habitants s'inquiétant ou se demandant quelle conduite adopter. « Mon fauteuil a bougé, de façon horizontale, c'était très fort, comme si un train passait », a expliqué à l'AFP une habitante de Cagnes-sur-Mer, à l'ouest de Nice.
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