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MOINS de BIENS PLUS de LIENS

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L'esprit est comme un parapluie = il ne sert que s'il est ouvert ....Faire face à la désinformation


Et le bonheur dans tout cela?

Publié par Mulder sur 29 Avril 2012, 14:12pm

Catégories : #VIE QUOTIDIENNE

Où est passé l'intérêt de la France pour le célèbre indice de Bonheur National Brut du Bhoutan?

Il n'a pas été question du Bhoutan dans la campagne présidentielle 2012... Pourtant, la micro-monarchie himalayenne est plus que jamais en campagne sur un sujet qui résume peut-être tous les autres: le bonheur.

Fort de son indice de Bonheur national brut (BNB), instauré dès le début des années 70, le pays a même initié une réunion assez unique en son genre aux Nations-Unies le 2 avril, en préambule du sommet de Rio+20.

Lors de ce sommet intitulé "Bien-être et bonheur: définir un nouveau paradigme économique", l'Earth Institute de l'Université de Columbia a publié le premier rapport-plaidoyer complet sur le sujet, passant en revue les facteurs du bien-être, et leur évolution, et démontrant au passage le bon vieil adage: la richesse ne fait pas forcément le bonheur.

Le développement durable avant l'heure

Trivial? Loin de là, à regarder de près les quatre dimensions du BNB bhoutanais: économie (croissance durable), culture (conservation et promotion), environnement (préservation, utilisation durable des ressources) et gouvernance responsable... Le BNB du Bouthan, inspiré de ses valeurs bouddhistes, c'est le rapport Brundtland avant l'heure, l'essence du développement durable, de la création de valeur partagée... résumés dans l'idée de bien-être.

D'ailleurs, le concept de BNB au lieu du PIB pour évaluer la réalité de la richesse, la croissance, devient de plus en plus présent sur la scène internationale. En juin dernier, même la Corée du Nord adoptait le concept, affirmant être le deuxième pays le plus heureux du monde après la Chine et Cuba (les critères d'évaluation n'étant pas précisés...).

En France, un rapport au placard?

Alors pourquoi si peu d'appels au bonheur pendant cette campagne présidentielle? Nicolas Sarkozy s'était pourtant penché très vite sur l'idée d'indicateurs complémentaires à ceux du PIB en commandant un rapport sur la mesure des performances économiques et du progrès social (publié en 2009) au Prix Nobel Joseph Stiglitz et à l'économiste Jean-Paul Fitoussi.

Un rapport avait servi de base à l'OCDE pour lancer, il y a un an, sa Better Life Initiative, assortie d'un index évaluant l'épanouissement des peuples de ses états membres. Moralité: si la France a le cinquième PIB mondial, elle se situe entre le 14e rang et le 28e rang mondial du bonheur selon les études...

L'affaire étant grave, la Fabrique Spinoza, le "think tank du bien-être citoyen", creusait récemment le sujet via un sondage CSA intitulé "le bonheur, un sujet sérieux en période présidentielle". Moins lugubre que d'autres recherches, il révèle que 72% des Français s'estiment heureux (8% de très heureux), ce taux décroissant avec les revenus mensuels et la catégorie socioprofessionnelle.

En écho à la thèse du Bouthan, 94% des sondés jugent par ailleurs que "le bien-être des citoyens est important dans la réussite économique et sociale d'un pays" (dont 46% de "très important") et 89% estiment que le mieux-vivre des citoyens peut constituer un but commun pour l'avenir. Une vision pourtant contrariée: 61% déclarent que la société actuelle "ne favorise plutôt pas l'épanouissement et le bien-être", seuls 8% pensant l'inverse.

De nouveaux indicateurs pour les régions françaises

Alors que 75% des Français apprécient l'idée d'un baromètre du mieux-vivre en France pour guider les dirigeants politiques, les candidats ont-ils eu tort de ne pas plus miser sur ces indicateurs alternatifs?

Les régions, de leur côté, n'ont pas attendu pour présenter il y a quinze jours leur rapport "Développement durable, la révolution des nouveaux indicateurs", annonçant l'ambition de désormais piloter le développement territorial en adaptant des indicateurs d'habitude nationaux: indice de développement humain, indicateur de santé sociale et empreinte écologique...

A ces trois grandes lignes s’ajoutent vingt-deux indicateurs "de contexte": qualité de l’air, part de l'économie sociale et solidaire dans les salariés ou degré d'engagement associatif de la population...

Avant de glisser son bulletin dans l'urne le 6 mai, peut-être faudra-t-il relire une dernière fois les programmes à l'aune de ces nouveaux critères… pour trouver son bonheur.

> Cet article a d'abord été publié dans la lettre professionnelle "Tendances de l'innovation sociétale".

Crédit photo: Flickr/Ha-Wee.


source: Youphil.com

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