Alors que certains experts pensaient que l’organisation hacktiviste Anonymous était finie, affaiblie, la légion est ressortie de l’ombre ce matin en menaçant le gouvernement américain. Le nom de leur opération : Last Resort (dernier recours). Et si ce qu’ils disent est vrai, alors les prochains mois risquent de s’avérer très intéressants.
Tout d’abord Anonymous a annoncé détenir des secrets gouvernementaux américains. Pour prouver leur dire, ils ont fait cette annonce sur un site du gouvernement américain, celui de la Commission des peines des États-Unis d’Amérique (U.S. Sentencing Commission). A l’instant où j’écris ces lignes, le site n’est plus accessible.
Ils ajoutent qu’avec la mort d’Aaron Swartz, la semaine dernière, ils ne peuvent plus attendre.
Comme vous le savez Aaron Swartz s’est suicidé. Il était poursuivi par la justice car il avait mis à disposition des articles scientifiques du site JSTOR. Il risquait 50 ans de prison et 4 millions de dollars d’amende pour ces faits. Anonymous demande que la mise à disposition de contenus sous droits d’auteur ou que le fait d’outrepasser les conditions d’utilisation d’un service ne soit plus si sévèrement punie. C’est vrai que la faute et la peine sont complètement disproportionnées.
Bref, à ce point vous vous dites qu’Anonymous se met le bras dans l’œil, que jamais la justice américaine ne va adoucir ses lois envers les hackers et les pirates. Sauf que cette fois Anonymous s’appuie sur une proposition de loi déposé par un membre du congrès : Zoe Lofgren. Ils demandent que cette loi soit adoptée sinon ils devront révéler des secrets gouvernementaux compromettants, un peu à la Wikileaks.
« Les contenus sont variés et nous n’allons pas vous empêcher de spéculer en les révélant. Il suffit de savoir que tout le monde a des secrets, et que certains ne doivent pas être rendus publics. A intervalles réguliers, en commençant aujourd’hui, nous choisirons des médias et nous leur fourniront des contenus partiels du fichier lourdement rédigés. Les médias qui souhaitent être éligible pour ce programme doivent inclure dans leur demande un moyen de communication sécurisé. »
Anonymous dit qu’il y aura des « victimes collatérales ». Ce qui signifie que des personnes proches de ceux qui ont passé des lois incriminantes ou ont poursuivi des hackers auront aussi leurs secrets révélés même s’ils n’étaient pas la cible principale.
Il y a 9 fichiers, chacun intitulé d’un nom d’un des membres de la cour suprême. Je ne suis pas certain que ce genre de menaces soit suffisant pour faire plier la décision des grands électeurs américains. Mais nous vous tiendrons informé de l’évolution de cette partie d’échec qui est certainement la plus ambitieuse jamais entreprise par le groupe d’hacktiviste
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