Habemus papam. Ce jeudi 8 mai 2025, à 18h08 heures, de la fumée blanche s’est élevée dans les cieux du Vatican, annonçant l’élection d’un nouveau pape.
18h08 = 17 + Un pape Américain élu en plus un 8 mai jour de commémoration de la fin de la 2ème guerre mondiale en France il n y a pas de hasard.



Mais, par-delà ses premières paroles et ses premiers gestes, qui est ce pape Prevost ?
Né le 14 septembre 1955 à Chicago, dans l'Illinois, un diocèse très vivant, son père est directeur d’école, d'ascendance française et italienne et sa mère est bibliothécaire, d’ascendance espagnole. Il a grandi avec ses deux frères dans la banlieue sud de Chicago. Il entre au noviciat de l'Ordre de Saint-Augustin (OSA) à 22 ans et prononce ses vœux solennels à 26 ans. Une vocation jeune, mais déjà mûre.
Titulaire d’une licence de mathématiques, d’une maîtrise de théologie et d’un doctorat en droit canonique, il est ordonné prêtre à l’âge de 27 ans avant d’être envoyé comme missionnaire au Pérou en 1985. Le début d’une série d’allers-retours entre Amérique du Nord et Amérique latine. Deux ans plus tard, en effet, en 1987, il est rappelé par son ordre aux États-Unis pour s’occuper de la promotion des vocations et de la direction des missions. L’escale états-unienne ne dure qu’un an. Rapidement, il revient au Pérou où il dirigera, une décennie durant, le séminaire de Trujillo. Il s’occupera également d’une paroisse pauvre à la périphérie de la ville.
Robert Francis Prevost est également un homme de gouvernance, qui a été élu prieur provincial de la province « Madre del Buon Consiglio » de l'archidiocèse de Chicago en 1999, puis prieur général des Augustins, ses frères lui renouvelant leur confiance deux mandats de suite. En 2014, retour à nouveau au Pérou : un an après son élection, le pape François le nomme administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo, dont il devient évêque un an plus tard, puis administrateur apostolique de Callao en 2020. Il aura donc passé plus d’une vingtaine d’années en Amérique latine, où il développe une sensibilité sociale et une véritable attention à la pauvreté.
« Ma vocation est d'être missionnaire »
L’aventure curiale commence pour lui en 2023, lorsque le pape François lui confie, à Rome, la direction du Dicastère pour les évêques. Il prend alors la suite du cardinal Marc Ouellet, et sera fait cardinal quelques mois plus tard. Dans une interview accordée au directeur éditorial du Dicastère pour la communication au Vatican, Andrea Tornielli, il déclare alors se considérer toujours comme « un missionnaire ».
« Ma vocation, poursuit-il, comme celle de tout chrétien, est d'être missionnaire, d'annoncer l'Évangile là où l'on se trouve. Ma vie a certes beaucoup changé : j'ai la possibilité de servir le Saint-Père, de servir l'Église aujourd'hui, ici, depuis la Curie romaine. C'est une mission très différente de celle que j'avais auparavant, mais c'est aussi une nouvelle occasion de vivre une dimension de ma vie qui a toujours consisté à répondre “oui” lorsqu'on me demandait de rendre service. C'est dans cet esprit que j'ai conclu ma mission au Pérou, après huit ans et demi comme évêque et près de 20 ans comme missionnaire, pour en commencer une nouvelle à Rome. »
C’est ce « oui » du service que celui qui a été créé cardinal par François en septembre 2023 – l’un des derniers consistoires du défunt pape – a redit aujourd’hui quand plus des deux tiers de ses pairs ont décidé de l’élire pape.
Sensible à l’unité ecclésiale
Fidèle à la conception de l’évêque, énoncée par François, comme celle d’un pasteur « ayant l’odeur des ses brebis », il déclarait dans la même interview qu’il ne fallait pas « se cacher derrière une idée d'autorité qui n'a plus de sens aujourd'hui ». « L'autorité que nous avons est celle de servir, d'accompagner les prêtres, d'être pasteurs et maîtres, poursuivait-il. Nous nous sommes souvent préoccupés d'enseigner la doctrine, la manière de vivre notre foi, mais nous risquons d'oublier que notre première tâche est d'enseigner ce que signifie connaître Jésus-Christ et témoigner de notre proximité avec le Seigneur. Cela vient avant tout : communiquer la beauté de la foi, la beauté et la joie de connaître Jésus. Cela signifie que nous le vivons nous-mêmes et que nous partageons cette expérience. »
Dans le même entretien, il déplorait les querelles de chapelles et les clivages idéologiques qui fracturent le monde catholique : « Le manque d'unité est une blessure très douloureuse pour l'Église, regrettait-il. Les divisions et les polémiques dans l'Église n'aident en rien. Nous, les évêques, devons particulièrement accélérer ce mouvement vers l'unité, vers la communion dans l'Église. » Sa devise épiscopale est du reste « Dans Illo una unum », une expression employée par Augustin dans un sermon, l'Exposition sur le Psaume 127, qui signifie que « dans le seul Christ nous sommes un ». Autant d’accents qui ont sans nul doute parlé à nombre de cardinaux réunis dans la chapelle Sixtine, qui ont à plusieurs reprises évoqué l’unité ecclésiale comme l’un des enjeux clés de ce conclave 2025.
Sous le patronage de Léon XIII
Autre signe éloquent : le choix du nom de Léon XIV renvoie immédiatement, dans la mémoire collective de l’Église catholique, au dernier pape du XIXe siècle, et peut signifier une forme de point d’équilibre entre différentes tendances au sein du collège des cardinaux. Léon XIII en effet fut, certes, un pape ferme sur le plan doctrinal, mais il reste aujourd’hui surtout connu pour son encyclique Rerum novarum (« Des choses nouvelles »), première véritable encyclique sociale de l’histoire. Sous son patronage, Léon XIV afficherait donc une volonté d’écouter et comprendre son époque, marquée par l’accroissement des inégalités mondiales et des ruptures technologiques sans précédent.
En coulisses, la panique grandit ...
Puisque vous êtes là…
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