Interrogé sur l’appel au patriotisme économique d’Emmanuel Macron, le milliardaire et patron de LVMH a dénoncé « l’État qui se mêle de la gestion des entreprises privées ».
- Il n’y va pas par quatre chemins. Alors que le Sénat auditionne des patrons d’entreprises pour évaluer la pertinence des aides accordées par l’État ces dernières années, Bernard Arnault, PDG de LVMH, est passé au gril ce mercredi 21 mai. Et il en a profité pour s’attaquer à Emmanuel Macron et piétiner la liberté de la presse.
Celui qui menace d’intensifier son activité aux États-Unis, si l’Union européenne ne parvient pas à négocier avec Donald Trump, tacle encore : « Je ne pense pas qu’il soit très opportun de tenir compte des conseils de ce genre, d’où qu’ils viennent ». « Je considère que le groupe LVMH est peut-être le groupe le plus patriote qui existe en France dans le CAC 40 », a-t-il ajouté, précisant que lorsqu’il a repris LVMH, à la fin des années 1980, le groupe « produisait déjà aux États-Unis ».
« Ce qu’il y a de mieux dans Le Monde, c’est les mots croisés. »
Par ailleurs, lors de cette audition, le patron de LVMH a aussi attaqué sans vergogne les médias. En premier lieu, le journal Le Monde. Tandis que le rapporteur Fabien Gay lui a rappelé que les investigations Open Lux (2021) et Paradise Papers (2017) ont été réalisées par « Le Monde et un groupement de journalistes », donc « pas des journaux néo-marxistes », Bernard Arnault a fulminé. S’en prenant au journal qui a dévoilé une partie du monde nébuleux des paradis fiscaux, il a tancé : « Le Monde, il n’est pas marxiste, il est plutôt LFI ».
Avant de fustiger : « Je vais vous dire, ce qu’il y a de mieux dans Le Monde, c’est les mots croisés. Je les fais d’ailleurs tous les soirs ».
Et Bernard Arnault a poursuivi en s’en prenant directement au sénateur Fabien Gay, aussi directeur de l’Humanité. « J’ai été un peu choqué de voir que le rapporteur de la commission (...) a dans son journal trouvé opportun, en première page, de dire que le secteur d’activité que je représente, le luxe, sabrait l’emploi alors que c’est précisément le contraire », lui a-t-il lancé.
Fabien Gay a rétorqué qu’il ne soufflait pas les idées d’articles aux journalistes, « contrairement à vous-même ». Une référence à la Une de Les Échos, journal détenu par Bernard Arnault lui-même, qui a mis en exergue lundi « les patrons face aux pièges des commissions d’enquêtes. » Avec un tel titre, le quotidien se protège au moins d’une joute verbale du patron de LVMH.
On nous a interdit d'en parler. Il ne fallait rien de plus pour s'exécuter. Hier a eu lieu le dîner le plus important pour l'avenir de la #France. #Brigitte a été convoquée par les #Arnault pour un point de mi-mandat...
On nous a interdit d'en parler. .
Il ne fallait rien de plus pour s'exécuter. Hier a eu lieu le dîner le plus important pour l'avenir de la France. Brigitte a été convoquée par les Arnault pour un point de mi-mandat et savoir s'il était possible de continuer dans ces conditions.
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