
Nicolas Stoquer révèle comment l’envoi imminent de troupes françaises en Ukraine, sous parapluie nucléaire, ouvre la voie à une coalition militaire occidentale et place la France au cœur d’un affrontement stratégique majeur avec la Russie.
La France au seuil d’un engagement militaire direct en Ukraine
La décision française d’envoyer des troupes en Ukraine dès l’instauration d’un cessez-le-feu marque un tournant radical dans la posture stratégique de Paris. Emmanuel Macron n’a laissé aucune place à l’ambiguïté : si la Russie refuse toujours la paix, des actions fortes seront prises. Derrière cette menace, c’est une implication directe de la France qui se profile, avec un engagement militaire multidimensionnel déjà en préparation. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a confirmé : les forces françaises seront parmi les premières à se déployer sur le terrain, accompagnées d’une infrastructure d’accueil déjà en cours d’aménagement. Ce n’est plus un scénario hypothétique : la France s’apprête à inscrire ses troupes sur la carte des combats actifs en Europe de l’Est.
L’opération prévoit une présence terrestre, maritime, aérienne et anti-aérienne, rendant compte d’une stratégie globale de protection et de dissuasion. L’objectif ne se limite pas à la surveillance passive ou à la logistique : il s’agit d’assurer un ancrage militaire concret sur le territoire ukrainien, susceptible de neutraliser toute tentative de nouvelle percée russe. En affichant sa détermination, la France se positionne comme le pivot d’une coalition occidentale prête à défendre l’Ukraine par la force. Cette logique place de facto Paris au cœur d’un nouveau front de guerre, avec tous les risques que cela comporte.
Le signal envoyé à Moscou est clair : l’Europe ne reculera plus. Le chef d’état-major français, présent récemment à Kiev, n’a exprimé aucune réserve. Le silence de l’institution militaire sur les implications de ce déploiement témoigne d’un alignement total entre le politique et le militaire. La France n’agit plus en retrait, ni comme médiateur : elle devient partie prenante d’un affrontement globalisé, assumant un choix stratégique majeur aux conséquences potentiellement irréversibles.
Vers une dissuasion nucléaire à géométrie variable
L’entrée possible de troupes françaises en Ukraine entraîne mécaniquement une reconfiguration de la doctrine de dissuasion nucléaire. Dans les cercles sécuritaires européens, le concept de “parapluie nucléaire” ressurgit avec force. L’implantation de soldats français sur le sol ukrainien implique que toute attaque contre eux pourrait déclencher une réaction nucléaire française. Cette perspective n’est pas de l’ordre du fantasme : elle est explicitement évoquée à travers la stratégie de “dissuasion élargie” dont le flou sert d’outil de pression géopolitique.
L’ambiguïté stratégique devient l’arme principale de Paris. En n’excluant pas un recours à l’arsenal nucléaire en cas de frappe russe contre ses troupes, la France met en place un mécanisme de dissuasion à plusieurs niveaux. L’objectif est de contraindre Moscou à intégrer dans ses calculs l’éventualité d’un conflit nucléaire avec une puissance européenne. Ce n’est plus uniquement Washington qui parle le langage de la dissuasion atomique : c’est désormais aussi l’Élysée, en lien direct avec l’opérationnalité des forces françaises engagées.
Ce glissement vers une doctrine nucléaire active souligne l’extrême gravité de la situation. En se dotant d’un tel levier stratégique, la France rompt avec la réserve habituelle des puissances européennes sur ce sujet. Le nucléaire ne relève plus de la simple rhétorique : il devient un instrument intégré à la projection de puissance française sur le théâtre ukrainien. Cette transformation marque un tournant dans l’histoire militaire contemporaine de l’Europe et pousse l’ensemble du continent vers une zone de risque nucléaire élevé.
Une coalition de volontaires sous commandement occidental
La visite conjointe des chefs d’état-major britannique et français à Kiev n’est pas un simple acte diplomatique. Elle officialise la constitution d’une force militaire occidentale prête à intervenir en Ukraine, sous un modèle coopératif inédit. Londres et Paris mènent cette initiative, avec une volonté affirmée de créer un front cohérent, capable d’occuper et de sécuriser les zones critiques dès le cessez-le-feu mis en œuvre. Ce n’est pas une force de maintien de la paix au sens onusien, mais bien une force de réassurance offensive, pensée pour dissuader et intervenir.
L’idée d’une “coalition des volontaires” prend forme avec des contributions prévues de plusieurs États membres de l’OTAN, sans nécessairement passer par le cadre officiel de l’Alliance. Cette approche permet plus de souplesse, mais elle traduit surtout un engagement occidental assumé hors des structures bureaucratiques traditionnelles. La France, en prenant le commandement opérationnel d’un segment de cette coalition, impose un leadership inédit dans les affaires militaires européennes. Ce n’est plus seulement une réponse à la guerre en Ukraine : c’est une redéfinition des rapports de force sur le continent.
Les casernements destinés à accueillir les forces françaises sont déjà visibles dans les médias ukrainiens. Ce déploiement pré-annoncé confirme que tout est prêt pour une mise en action rapide. Loin des promesses floues ou des négociations sans fin, cette coalition entre directement dans la phase d’exécution. Elle donne aux forces françaises un rôle de catalyseur, avec une portée symbolique et stratégique déterminante. Ce qui se joue aujourd’hui dépasse l’Ukraine : c’est la naissance d’un nouveau paradigme militaire européen, avec la France à sa tête.
par Nicolas Stoquer pour Géopolitique Profonde
Guerre en Ukraine : Macron appelle à des "actions fortes" si la Russie continue à "refuser la paix"
/https%3A%2F%2Fimg-4.linternaute.com%2F66sDOkOiOi-4HqzlIhNT29HVZck%3D%2F1500x%2Fsmart%2F50250bc2da8146d88aa63a2603d1c63f%2Fccmcms-linternaute%2F73587878.jpg)
Guerre en Ukraine : Macron appelle à des "actions fortes" si la Russie continue à "refuser la paix"
Dimanche 6 avril, alors que la Russie poursuit les frappes meurtrières en Ukraine, Emmanuel Macron appelle à des "actions fortes" si la Russie continue à "refuser la paix".
#RAPPEL : #Macron a fait voter le 1er Août 2023 la possibilité de
réquisitionner les biens et les personnes "en cas de menace", par décret
en conseil des ministres. Si vous refusez, vous risquez 5 ans de prison. -
83% des personnes interrogées sont opposées à l'envoi de troupes françaises en Ukraine, ils étaient 75% en février.
Ainsi, malgré la propagande intrusive et massive, la population se refuse à prendre le risque d'une guerre contre la Russie. Le parti présidentiel se trouve alors en troisième position et dans une dernière tentative électoraliste, Macron allège son discours : vous ne m'avez pas bien compris, rassurez-vous, nous n'irons pas nous engager sur le sol ukrainien - demain. Après-demain, quand les élections seront passées, si l'ordre en est donné après le Sommet de Washington, nous en rediscuterons.Macron enchaîne les déclarations à un rythme effrayant, n'ayant pas peur de se contredire d'un jour à l'autre. Le bruit remplace le sens, l'une efface l'autre, comme un parchemin qui s'efface et se réécrit en permanence. En fonction d'impératifs conjoncturels, sans pour autant avoir de lien avec une quelconque stratégie, que de toute manière il ne maîtrise pas.
Ainsi, après avoir plus d'une fois affirmé en choeur avec le ministre de la Défense que la France se préparait à envoyer des militaires français, officiellement cette fois, en Ukraine, sans oser dire qu'ils soient engagés dans le combat contre l'armée russe, Macron fait une déclaration - tout aussi floue, mais devant rassurer les Français avant les élections législatives.
Le chef de l’Etat était interrogé par le podcast «Génération Do It Yourself» (Faites-le vous-même) sur la «peur» d’un Français qui redoute que le conflit dégénère, voire atteigne la France. «Je comprends très bien et je pense qu’il n’est pas tout seul», a-t-il répondu, selon un extrait diffusé lundi. «Je ne pense pas qu’il y ait de guerre qui arrive sur notre sol, je veux le rassurer. Ni qu’on aille s’engager sur le sol ukrainien demain, je veux le rassurer aussi», a-t-il ajouté.
D'où vient ce changement de ton, devenu paternaliste après s'être rêvé chef de guerre ? Un général sans armée ne va pas loin et Macron s'est retrouvé bien seul dans cette aventure atlantiste, avec la Pologne et les pays Baltes. Donc le temps n'est pas venu, d'autant plus que le calendrier politique national oblige à quelques concessions. Selon les dernières estimations de vote, le parti présidentiel est en troisième position derrière celui de Marine Le Pen et le groupe de Mélenchon.
Macron est impopulaire. En plus de sa personne, le désaveu s'étend à la politique qu'il mène - radicalement atlantiste et anti-française. Tout élu, qui mène une politique globaliste, est impopulaire, car il gouverne contre son pays et contre son peuple. Ce qui explique la faible popularité des élus dans les pays occidentaux.
Et le désaveu populaire touche la question centrale de la politique globaliste aujourd'hui - l'implication de la France dans le conflit atlantiste en Ukraine.
Selon la dernière fournée de l'Institut Montaigne, malgré la propagande, la peur de voir le conflit s'étendre à d'autres pays voire à la France est en baisse. Or, c'est bien sur ce point qu'est basée toute la rhétorique de Macron devant justifier l'envoi de missiles, d'avions de chasse et de militaires français en Ukraine. Soi-disant, si la Russie gagne en Ukraine, le méchant Poutine viendra à Paris. Les leçons de l'histoire ont manifestement été mal retenues - ou réécrites pour les besoins de la cause.
Dans tous les cas, les Français sont formellement opposés à un engagement militaire français en Ukraine :
Commenter cet article