qu'est-ce qu'ils savent et ne veulent pas nous dire ?
Bruxelles a publié un document de 18 pages au sein duquel elle demande que chaque citoyen se constitue de quoi tenir trois jours en autonomie en cas de menaces diverses.
«Face à l’événement, c’est à soi-même que recourt l’homme de caractère», écrit le général de Gaulle. L’Union européenne n’a sans doute pas pris cette citation au pied de la lettre, mais veut exhorter chacun de ses habitants à se préparer au pire. Selon un article du média américain Politico Europe, repris par Le Parisien, Bruxelles a publié un document de 18 pages au sein duquel elle demande que chaque citoyen se constitue un «kit de survie» permettant de tenir 72h en autonomie en cas de menaces diverses : cyberattaque, guerre sur le sol européen, ou encore catastrophe naturelle. En somme, tous les dangers auxquels l’Europe risque de faire face, d’après ce texte intitulé «Preparedness Union Strategy», ou «Stratégie de préparation de l’Union» en français.
Dans son sac, on trouve donc : des lunettes de vue, une photocopie de ses documents d’identité dans une pochette waterproof, une lampe de poche, un briquet, de l’eau, un couteau suisse multitâche, des médicaments, des barres de céréales et conserves, une liasse de billets, une batterie portable, un jeu de cartes et une radio. «Voilà tout ce dont vous avez besoin pour survivre lors des 72 premières heures d’une crise», conclut-elle.
Selon un haut fonctionnaire de l’UE cité par Euronews, l’objectif est que «tout le monde, à différents niveaux, dispose, pour le dire ainsi, d’un manuel sur ce qu’il faut faire lorsque les sirènes retentissent». La stratégie de la Commission repose sur une harmonisation des directions prises par les différents États, «afin de mieux coordonner, de mieux soutenir les États membres dans leurs stratégies » complète Hadja Habib, dans une conférence de presse, citée par Sud-Ouest . Ce plan d’envergure européenne se veut être une réponse aux récents bouleversements géopolitiques, notamment en vis-à-vis de la Russie.
Un "jour de préparation nationale"
Autre proposition, la création d'un "jour de préparation nationale" dans l'UE. "Savoir ce qu'on doit faire en cas de danger, avoir différents scénarios, c'est aussi éviter les mouvements de panique", a expliqué Hadja Lahbib, rappelant que, lors de l'épidémie de Covid, les gens "se ruaient dans les magasins pour acheter du papier toilette".
La commissaire européenne a évoqué une stratégie spécifique pour les écoles afin d'avoir "quelque chose de plus harmonisé" au sein des 27. "Tout cela vient en support des stratégies nationales", a-t-elle souligné. "Il s'agit de mieux coordonner, de mieux soutenir les États membres dans leurs stratégies". Selon le document présentant cette feuille de route, la Commission compte "évaluer la nécessité et la faisabilité d'une loi européenne" pour la mettre en œuvre.
Hadja Lahbib (@hadjalahbib.bsky.social)
Today, the EU launches its new Preparedness Strategy. "Ready for anything" - this must be our new European way of life. Our motto and #hashtag.
https://bsky.app/profile/hadjalahbib.bsky.social/post/3llbp3uloas25
Journée européenne et inscription dans les manuels scolaires
Cette vidéo s’inscrit dans une stratégie plus large visant à sensibiliser les habitants de l’UE aux risques extrêmes, allant d’aléas météorologiques et climatiques (inondations, tempêtes, incendies), à une cyberattaque ou à une invasion militaire. «Nous devons nous préparer à des incidents et à des crises intersectorielles de grande ampleur, y compris la possibilité d’une agression armée, affectant un ou plusieurs États membres», indique la Commission européenne. Elle appelle plus largement les états membres à se mettre d’accord sur la création d’une journée européenne visant à sensibiliser le grand public, mais aussi à une inscription du sujet dans les programmes scolaires et à une stratégie de stockage à l’échelle de l’UE, notamment en énergie, en eau et en nourriture.
Certains pays ont déjà mis en place des programmes similaires, comme le rappelle le Guardian. L’Allemagne et les pays nordiques ont par exemple distribué des brochures d’informations avec des conseils à suivre pour leurs citoyens en cas d’attaque militaire ou de crise majeure. Mais il n’y a pas de stratégie réfléchie à l’échelle de l’UE. L’an dernier, le président finlandais, Sauli Niinistö, s’était d’ailleurs plaint du manque de «plan clair» au sein de l’UE «en cas d’agression armée contre un Etat membre».
Selon les informations de Libération, un petit «manuel de survie en temps de crise», qui pourrait s’appeler «France résilience», ou «Tous résilients», inspiré des livrets édités par la Suède, la Norvège et la Finlande, devrait voir le jour d’ici à la fin du printemps. Après plusieurs mois de réalisation, et un tour des ministères pour tester son contenu, une version aboutie est désormais sur le bureau du Premier ministre et attend sa validation par Matignon.
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