EDUCATION Des cours en présentiel pour tous sont prévus pour la reprise le 2 septembre, mais difficile de savoir comment va évoluer l’épidémie dans le milieu scolaire
- Jean-Michel Blanquer a prévu « la rentrée la plus normale possible avec les élèves en classe », en choisissant le niveau 2 du protocole sanitaire.
- Mais malgré cette stratégie bien huilée, il reste quand même quelques trous dans la raquette ; la sécurisation insuffisante de la cantine, le manque de capteurs de CO2, la vaccination encore insuffisante des collégiens et lycéens…
Après une année perturbée en 2020-2021, les collégiens et les lycéens espèrent pouvoir enfin renouer une vie scolaire sereine. Mais pas sûr que cela soit possible, en raison de la contagiosité du variant Delta. Jean-Michel Blanquer a prévu « la rentrée la plus normale possible avec les élèves en classe », en choisissant le niveau 2 du protocole sanitaire. Cela signifie pour les élèves des cours en présentiel pour tous, mais avec port du masque en intérieur, aération renforcée, cours de sport en intérieur possible (mais sans sports de contact), nettoyage fréquent des locaux et renvoi chez eux pendant sept jours des élèves cas contacts « à risque », sauf pour les collégiens et les lycéens vaccinés.
Pour limiter les retours d’élèves à domicile, les élèves d’une même classe ne seront pas considérés automatiquement comme cas contacts. Seuls les « cas contacts à risque », c’est-à-dire les élèves qui ont parlé sans masque de manière prolongé avec un élève infecté, seront concernés. Et ceux vaccinés ou immunisés continueront d’aller en cours à condition de la présentation d’une attestation des parents, « sachant que l’assurance-maladie pourra vérifier le statut vaccinal des contacts à risque », a précisé le ministre au JDD. Précision importante pour les classes de 6e : la vaccination n’étant pas ouverte pour les moins de 12 ans, les classes fermeront dès un cas positif, comme en primaire.
57 % des 12-17 ans primo vaccinés
L’espoir d’une rentrée sans trop de chamboulement repose donc en grande partie sur la vaccination des 12-17 ans. Lors d’une visioconférence ce mercredi avec les syndicats enseignants, l’entourage de Jean-Michel Blanquer a déclaré que 57 % de cette tranche d’âge avait déjà reçu une première dose de vaccin et 32 % les deux. L’objectif du ministère étant de dépasser les 60 % de primo vaccinés à la rentrée. Afin d’y parvenir, l’accès des élèves à la vaccination sera facilité. Outre les vaccinodromes classiques, les collégiens et lycéens pourront se faire piquer au sein même de leur établissement. Et des centres éphémères de vaccination seront aussi installés à proximité des établissements.
Mais malgré cette stratégie bien huilée, il reste quand même quelques trous dans la raquette. « Le moment le plus fragile est celui de la restauration. Il faut mettre en place des mesures de non-brassage des élèves. Il faut que ces derniers déjeunent tous les jours à la même table pour permettre le contact tracing en cas d’infection d’un élève », estime Stéphane Crochet. Pour le secrétaire général du syndicat des enseignants de l’UNSA, le succès de la vaccination au sein des établissements n’est pas assuré : « Les parents ont généralement envie d’accompagner leurs enfants lors des gestes médicaux ».
Concernant l’équipement des établissements en capteurs de CO2, des progrès sont aussi à faire : « Il n’y a pas eu de politique volontariste pour permettre aux établissements de s’équiper et pas de dotations supplémentaires », juge Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire nationale du Se-Unsa. « Les fenêtres doivent être bien plus fréquemment ouvertes et la recommandation d’équiper les établissements de détecteurs de CO2 ne peut suffire : cela doit être la règle », déclarent aussi des médecins, enseignants et chercheurs dans une tribune parue dans Le Monde. Le ministre de l’Education a fait part de son intention d’aider les collectivités « qui auraient des difficultés pour aller vite dans cet investissement nécessaire ». Reste à savoir quand.
Des tests ciblés
La vérification du statut vaccinal via une attestation des parents fait aussi tousser. « On ne peut pas fonctionner ainsi, et on a l’expérience de l’an dernier sur le fait que certains parents (minoritaires) ne déclarent pas la vérité », s’énerve Jean-Rémi Girard, président du Snalc. Concernant les tests, le ministère a fait savoir que deux autotests seraient livrés par semaine pour les enseignants et un pour les élèves. « Mais on n’a aucune date de livraison », souligne Elisabeth Allain-Moreno. Et même s’ils arrivent, rien n’est dit sur l’adhésion des parents à ce dispositif : « Il faut une politique de tests ciblés dès qu’il y a un soupçon de cluster pour contrecarrer le phénomène d’usure des familles face à ce dispositif. Et autoriser les élèves à les faire à la maison », suggère Stéphane Crochet.
L’inquiétude porte aussi sur les élèves qui tomberont malades ou qui seront renvoyés chez eux car considérés comme « cas contacts à risque ». « Car les enseignants ne pourront pas se dédoubler en continuant à enseigner en classe, tout en mettant en place de l’hybride pour les élèves à distance. Ils leur feront passer des cours et des exercices », prévoit Stéphane Crochet. Or, l’an dernier, une grande partie des lycéens ont vécu presque toute l’année en hybride. « L’atterrissage des élèves de seconde ne s’est pas fait et on n’en connaît pas encore les conséquences profondes », indique Stéphane Crochet.
Reste aussi à savoir comment la situation sanitaire évoluera au cours des prochaines semaines. Le ministre a déjà prévu qu’il pourrait passer du niveau 2 ou niveau 3 ou plus du protocole. Pour ce faire différents indicateurs seront étudiés : le taux d’incidence, le taux de vaccination, la situation hospitalière et l’avis des autorités locales (les préfets et les ARS).
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