POLITIQUE - C’est la mesure phare annoncée par Emmanuel Macron lors de son discours sur les “séparatismes”, renommé “La République en actes”, ce vendredi 2 octobre aux Mureaux (Yvelines).
Parmi les “5 piliers” sur lesquels le chef de l’État veut s’appuyer pour reconquérir les quartiers et les individus enclins à se “séparer de la République”: l’école. “C’est notre creuset républicain”, “notre commun”, a défendu Emmanuel Macron décrivant l’école pour le lieu “où l’on force les consciences” et où les enfants apprennent la citoyenneté.
“50.000 enfants déscolarisés”
“Nous avons vu des dérives, des détournements”, a relaté Emmanuel Macron après un travail de trois ans sur ceux qui se déscolarisent pour suivre en enseignement à domicile. “50.000 enfants suivent l’instruction à domicile, un chiffre qui augmente chaque année”, a déploré le chef de l’État qui constate “des absences répétées” ou des “certificats donnés pour allergies au chlore” qui finissent par des déscolarisations vers “des structures non déclarées”.
“J’ai pris une décision sans doute des plus radicales depuis la loi de 1882 (loi Ferry qui rend l’instruction obligatoire, NDLR) ou celle sur la mixité à l’école en 1969”, prévient Emmanuel Macron en préambule de son annonce majeure. “L’instruction à l’école sera obligatoire pour tous en 2021”, annonce le chef de l’État qui prévient: l’instruction à domicile se limitera aux impératifs de santé.
Emmanuel Macron a plaidé vendredi pour “enseigner davantage la langue arabe à l’école” ou “dans un périscolaire que nous maîtrisons” car “notre jeunesse est aussi riche de cette culture plurielle”, lors d’un discours aux Mureaux (Yvelines).
L’État doit également “s’engager et soutenir ce qui doit, dans notre pays, permettre de faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam”, a ajouté le chef de l’Etat en annonçant la création d’un “institut scientifique d’islamologie” et de “postes supplémentaires dans l’enseignement supérieur”.
Les associations sous surveillance
“Nous changeons de paradigme”, assume Emmanuel Macron fort de cette petite révolution dans l’instruction. “Ce projet est extrêmement ambitieux, et c’est un pilier essentiel de notre stratégie”, a-t-il vanté avant de s’attarder sur d’autres sujets comme la possibilité de dissoudre des associations radicales ou d’encadrer le financement étranger de sites cultuels.
Emmanuel Macron a notamment affirmé que “toute association sollicitant une subvention auprès de l’État ou d’une collectivité territoriale” devrait signer un “contrat de respect des valeurs de la République” représentant une “charte de la laïcité”.
Les motifs de dissolution des associations, jusque-là “très limités”, seront par ailleurs ”étendus” pour comprendre l’“atteinte à la dignité de la personne” ou les “pressions psychologiques ou physiques”, a-t-il ajouté, jugeant “assez logique que celles et ceux qui portent ce projet de séparatisme islamiste aient investi le champ associatif” qu’ils ont identifié comme “l’espace le plus efficace pour diffuser leurs idées”.
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