La liste complète des produits chimiques ayant brûlé dans l'incendie de l'usine Lubrizol a été révélée par la préfecture.
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La préfecture de Seine-Maritime a annoncé mardi soir sur son site internet que 5.253 tonnes de produits chimiques avaient été détruits dans l'incendie de l'usine Lubrizol, dont plus de 60% d'«additifs multi-usages».
«Surveillance sanitaire adaptée»
«Tous les produits ne sont pas dangereux. La dangerosité dépend de la quantité présente, du devenir des molécules après avoir brûlé et de la manière dont on est exposé (contact cutané, inhalation, ingestion)», est-il précisé sur un des documents publiés, accompagnant la liste des produits incendiés.
La préfecture publie également sur son site internet la liste des produits chimiques présents dans les principaux «additifs multi-usages» et les 479 fiches de sécurité qui «précisent les caractéristiques des produits et les risques associés, notamment en cas de combustion».
Une campagne de prélèvements (air, eau, sols, aliments...), «engagée dès le début de l'accident» sera adaptée «et si nécessaire complétée afin de procéder à une évaluation quantitative des risques sanitaires qui se déroulera pendant plusieurs semaines», précise la préfecture. «En fonction des résultats de cette évaluation, une surveillance sanitaire adaptée sera mise en place», indique-t-elle
«Pas de risque avéré» lié à l'amiante
Par ailleurs, la préfecture de Normandie a assuré mardi, au cours d'une conférence de presse, qu'il n'y avait pas de «risque avéré» lié à l'amiante dans l'air, selon les premiers relevés réalisés vendredi au lendemain de l'incendie de l'usine chimique Lubrizol à Rouen.
Incendie à l'usine #Lubrizol à #Rouen : "Le risque n'est pas avéré" sur l'amiante, 160 fûts délicats à évacuer" https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/direct-incendie-a-l-usine-lubrizol-a-rouen-suivez-la-conference-de-presse-du-prefet-1569943580 … - via @fbleuhnormandie
«Ce risque n'est pas avéré»
Par ailleurs, «160 fûts en état délicat» doivent encore être évacués du site industriel, a indiqué le préfet de Normandie Pierre-André Durand.
«En ce qui concerne l'amiante dans l'air, on est sur le bruit de fond des fibres d'amiante dans l'air, des niveaux extrêmement faibles», a assuré Patrick Berg, directeur de la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (Dreal) de Normandie. «On peut estimer qu'avec cette première série de relevés, il n'y a pas de risque lié à l'amiante. Ce risque n'est pas avéré».
Il reste à évacuer de l'usine Lubrizol, qui a pris feu jeudi dernier à Rouen, "160 fûts en état délicat", a indiqué aujourd'hui le préfet de Normandie Pierre-André Durand devant la presse #AFP
Ces prélèvements d'air ont été réalisés par la société Lubrizol «vendredi à ses frais», selon la même source.
«Ce qui est dangereux pour la santé, c'est les fibres d'amiante dans l'air», a rappelé M. Berg. «Les fûts sous l'effet de la chaleur ont explosé et ont fracassé (une) toiture en fibrociment et ont projeté à des distances assez consistantes des fragments de fibrociment» mais «cette projection ne diffuse pas de fibres d'amiante dans l'air», a assuré le haut fonctionnaire.
«Beaucoup plus toxique que le mercaptan»
Evoquant le traitement des fûts «endommagés», Pierre-André Durand a précisé qu'«il (en) restait de l'ordre de 1000 dont 160 sont en état délicat».
Pour ces 160 fûts, «un protocole d'intervention est en cours de finalisation que je devrais signer dès ce soir», a-t-il ajouté. Il permettra, selon lui, dans les prochains jours l'évacuation de ces fûts «qui participent aux émanations d'odeurs».
Patrick Berg a précisé que ces 160 fûts «contiennent un produit qui comprend du soufre et dont l'échauffement peut produire du mercaptan et du H2S (sulfure d'hydrogène) qui est beaucoup plus toxique que le mercaptan». «Mercaptan et H2S sont des composés préoccupants» mais «il n'en a pas été détecté», selon lui.
M. Berg a ajouté que «Lubrizol était une maison sérieuse».
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