Ce dimanche, les Hongkongais manifestaient à nouveau en masse contre le projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine, un projet déjà suspendu mais dont il réclame l'abandon pur et simple. Jusqu'à pousser la cheffe du gouvernement, Carre Lam, à présenter "des excuses".
C'était une manifestation bien différente des précédentes. En particulier de celle de mercredi dernier, émaillée de violences policières et qui donnait l'impression d'un pouvoir local aussi intraitable que dépassé par les événements. L'île avait alors connu les pires violences depuis 1997 et sa rétrocession à la Chine, point de départ d'un bras de fer quasi constant entre Pékin et Hong Kong sur la question des libertés publiques, notamment. Au total, 80 personnes avaient été blessées (dont 22 policiers). Un homme de 35 ans avait même fait une chute mortelle, le samedi suivante, en tombant du toit d'un centre commercial où il était grimpé pour tenir une banderole.
Ce dimanche, quelque chose semblait différent. L'ampleur de la manifestation a été sans commune mesure avec la précédente : deux millions de personnes dans la rue, selon les organisateurs, soit deux fois plus que la semaine précédente, le dimanche 9 juin, pour réclamer la même chose : le retrait inconditionnel d'un projet de loi facilitant des extraditions judiciaires vers la Chine.
Un projet dont les opposants craignent qu'il ne permette de multiplier les arrestations et extraditions politiques, l'organisation du système judiciaire côté Pékin étant très dépendante du parti au pouvoir.
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