L'Etat va mettre la SNCF en concurrence sur deux lignes Intercités
Le ministère des Transports va préparer l'appel d'offres pour l'exploitation des liaisons Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux.
Le gouvernement a donné ce mercredi le coup d'envoi symbolique de la mise en concurrence de la SNCF. Dans un communiqué, le ministère des Transports a annoncé qu'il entamait les démarches pour lancer un appel d'offres afin de désigner l'exploitant à partir de 2022 des lignes Intercités Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon. La première représente 680.000 passagers par an, à raison de trois allers-retours par jour. La seconde transporte 380.000 clients sur deux allers-retours quotidiens.
Ces deux lignes font partie des trains d'équilibre du territoire (TET), ces liaisons nationales non-TGV sur lesquels l'Etat a la haute main et qu'il subventionne pour équilibrer les comptes, comme les régions le font avec les trains régionaux (TER).
La réforme ferroviaire adoptée ce printemps, qui traduit la libéralisation du marché ferroviaire décidée à Bruxelles, prévoit que la mise en concurrence de la SNCF sur ces lignes subventionnées se fera par appel d'offres. L'Etat va donc lancer cette procédure sur deux lignes TET, devançant les régions qui ont annoncé leur intention de le faire sur certaines lignes TER, mais qui n'ont pas formellement franchi le pas.
« Que le meilleur gagne »
Cet empressement ne doit pas être interprété comme une marque de défiance vis-à-vis de l'opérateur historique, précise toutefois le ministère des Transports : « L'idée n'est pas de 'sortir le sortant', mais de voir quelles propositions peuvent être faites pour améliorer le service et peut-être réduire les coûts d'exploitation. Ensuite, que le meilleur gagne ! » Les critères de choix du futur opérateur sont toutefois loin d'être fixés, car le cahier des charges de l'appel d'offres ne sera pas connu avant un an minimum.
Pour le gouvernement, il s'agit également de tester la procédure de mise en concurrence de manière limitée. L'appel d'offres ne portera que sur Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux, car « ces deux lignes viennent de bénéficier d'un renouvellement complet de leurs trains. Leur mise en concurrence intervient donc de façon c
Deux lignes non stratégiques
Parmi la poignée de lignes TET que doit conserver la SNCF (la plupart des autres liaisons sont en passe d'être transférées aux régions ), Paris-Clermont, Paris-Limoges-Toulouse et Bordeaux-Marseille drainent des trafics beaucoup plus importants, mais le gouvernement n'a pas jugé « opportun » de les inclure dans l'appel d'offres, car elles doivent faire l'objet de travaux lourds ou de renouvellement du matériel qu'il vaut mieux achever au préalable, avance l'exécutif.
Plus prosaïquement, les deux lignes choisies ne sont pas stratégiques pour la SNCF , et les 25 millions d'euros versés chaque année par l'Etat semblent loin de suffire à couvrir les pertes d'exploitation. La perte de ces marchés aurait une portée symbolique forte mais, financièrement, ce serait sans doute une bonne nouvelle pour l'entreprise publique.
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