Solidarité et condoléances aux familles strasbourgeoises touchées par cet attentat.
Un homme a ouvert le feu dans le centre-ville de Strasbourg, rue des Orfèvres, à proximité du marché de Noël, mardi 11 décembre vers 20 heures. Le bilan provisoire est de trois morts et 12 blessés, dont six en urgence absolue, a annoncé le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner au cours d'une conférence de presse dans la nuit de mardi à mercredi.
Selon les informations recueillies par franceinfo, une arme automatique et une arme blanche ont été utilisées par l'assaillant, qui a été identifié et qui est toujours recherché. L'homme a pris la fuite en voiture après avoir braqué un chauffeur de taxi qui est sain et sauf. Selon ce dernier, le suspect serait blessé. La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de l'enquête, ouverte du chef d'assassinats, tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Le centre-ville confiné pendant plusieurs heures
Après la fusillade, la police a fait boucler le centre-ville et a cantonné les personnes présentes sur place dans les bars. "Tout le monde est confiné. On entend des sirènes, des hélicoptères survoler la ville", a témoigné Pierre Jacubowitz, le conseiller de la présidente du Haut-Rhin, joint au téléphone par franceinfo. La préfecture a également demandé aux personnes des secteurs de Neudorf et de l'Etoile, au sud du centre-ville de Strasbourg, de rester confinées.
Le plan blanc a été déclenché dans les hôpitaux de Strasbourg, a confirmé le CHU de Strasbourg à franceinfo. Il s'agit du plan d'urgence pour les services de secours en cas d'attentat, d'épidémie ou de catastrophe naturelle.
L'auteur présumé de l'attaque de Strasbourg, mardi soir, a échappé le matin même à un coup de filet visant à l'appréhender pour braquage avec tentative d'homicide. Ses complices ont tous été interpellés.
À 20 heures, mardi soir, il s'est lancé dans un périple meurtrier et a semé la terreur au cœur du marché de Noël strasbourgeois. Chérif C., 29 ans est né en février 1989 dans cette ville. Il est fiché S (pour sûreté de l'État) depuis 2016 par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour des motifs de radicalisation. Mais il est surtout connu des services de police pour des faits de droit commun, notamment de multiples braquages, en France et en Allemagne. Le maire de Strasbourg, Roland Ries, l'a lui-même défini comme un criminel au «passé judiciaire lourd». «Il a purgé ses peines», a précisé Christophe Castaner.
Mardi matin, les gendarmes se sont rendus à son domicile pour l'arrêter mais il n'était pas là. Initialement, l'homme devait être interpellé dans une affaire de braquage avec tentative d'homicide. L'ensemble de ses complices présumés ont été interpellés dans ce coup de filet. Au cours de la perquisition à son domicile, les forces de l'ordre auraient découvert des grenades.
Profil hybride
Mais Chérif C. a-t-il vraiment agi sous la bannière terroriste? Son profil hybride pose question. La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie, et la nouvelle loi antiterroriste prévoit que les périples meurtriers soient considérés comme tels. Mais, selon nos informations, il n'est pas exclu que l'individu ait agi sous le coup du désespoir, car tous ses complices de braquage ont été arrêtés mardi.
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La radicalisation des criminels de droit commun n'est pas un phénomène nouveau. En Belgique, les services de renseignement ont alerté en novembre dernier sur l'embrigadement des détenus criminels de droit commun, évoquant la multiplication de «gangsters djihadistes», qui ont basculé dans l'islamisme. Lors de son parcours, Chérif C. avait justement été signalé par la DGSI lors d'un passage en prison: il s'était fait remarquer pour des violences et son prosélytisme religieux.
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