"Le principe des relectures des interviews est une convention qui ne date pas d'aujourd'hui", précise l'entourage du Premier ministre.
Matignon a défendu ce mardi 3 avril le recours à une "convention" habituelle visant à "simplifier" ou "éviter des contre-sens" après avoir modifié une interview aux Echos de la ministre Elisabeth Borne à propos de la SNCF au point que le journal a refusé de la publier, mi-mars.
"Le principe des relectures des interviews est une convention qui ne date pas d'aujourd'hui et qui permet d'éviter d'éventuels contre-sens dans la retranscription des entretiens", a-t-on indiqué à l'AFP dans l'entourage du Premier ministre Edouard Philippe.
Pour Matignon, la pratique controversée "s'explique largement par la spécificité française de résumer les entretiens sous la forme de questions-réponses, alors que les médias anglo-saxons insèrent des citations sans les modifier dans le corps des articles".
"Souvent, les ministres concernés eux-mêmes profitent de la relecture pour reformuler, simplifier ou enrichir. C'est ce qui s'est passé avec l'interview de la ministre des Transports", affirme-t-on de même source.
Lundi soir, le quotidien économique avait révélé avoir renoncé à publier une interview "pourtant prudente" de Elisabeth Borne car elle avait été "tellement réécrite par les services du Premier ministre".
Le refus est venu nourrir le débat sur une pratique de plus en plus contestée au sein des rédactions, mais qui comprend aussi ses défenseurs.
Mi-janvier, le quotidien La Voix du Nord a décidé de mettre fin à la pratique de relecture des papiers par les personnalités interrogées, en soulignant qu'elle devenait un "exercice de réécriture pour la plupart" des cas.
Edouard Philippe a depuis accordé une interview, effectivement non relue, au journal du nord de la France.
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