Les Espagnols n'ont accordé qu'une courte victoire dimanche à la droite au pouvoir, qui perdrait la majorité absolue, et hissé Podemos, l'allié de Syriza, à la deuxième place, selon des sondages réalisés à la sortie de urnes législatives.
Les conservateurs du Parti populaire (PP), au pouvoir depuis 2011 en Espagne, arriveraient en tête avec 26,8 % lors des législatives de dimanche, soit 114 à 118 sièges sur 350, perdant au moins 68 députés, selon ces sondages réalisés pour la télévision publique espagnole auprès de 177.000 personnes à la sortie des urnes.
Le nouveau parti de gauche radicale Podemos, né en janvier 2014, arriverait deuxième, avec 21,7 % des voix, dépassant le Parti socialiste ouvrier espagnol (20,5%) et l'autre parti émergent, le libéral Ciudadanos, obtiendrait 15,2% des voix.
Le chef du gouvernement espagnol sortant, Mariano Rajoy, 60 ans, qui briguait sa réélection aura du mal à former un gouvernement avec moins de 30% des voix. "Le Parti populaire reste la force majoritaire, la force préférée des Espagnols, par conséquent si ces sondages se confirment, ce sera la force ayant gagné les élections", a cependant estimé dimanche soir Pablo Casado, son porte-parole. "Nous voulons être très prudents", a réagi Inigo Errejon, le numéro deux de Podemos, mais "l'Espagne a déjà changé". "Nous ouvrons une nouvelle époque dans l'histoire politique de notre pays".
Podemos en seconde place
Après 32 ans de bipartisme qui ont vu se succéder au pouvoir le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti populaire (PP), Podemos, cette formation de gauche radicale issue du mouvement des "Indignés" inflige aussi sa pire défaite au Parti socialiste, qui avait déjà subi un cuisant échec en 2011.
Le PSOE emmené par Pedro Sanchez, 43 ans, arriverait cependant encore deuxième en nombre de sièges, en obtenant entre 81 et 85 députés, avantagé par une complexe loi électorale donnant davantage de poids aux régions rurales et aux petites provinces. Podemos en obtiendrait entre 76 et 80, juste derrière le PSOE. Ciudadanos aurait 47 à 50 sièges. Podemos et Ciudadanos ont émergé à la faveur d'une crise sans précédent, qui a secoué non seulement l'économie mais aussi les institutions, ternies par la corruption touchant l'ensemble de l'establishment: partis traditionnels, grandes entreprises, syndicats, et même une fille de l'ancien roi Juan Carlos.
Ce scrutin clôture une année de bouleversements électoraux en Europe du Sud, avec la victoire de la gauche radicale d'Alexis Tsipras en Grèce en janvier, et au Portugal l'arrivée au pouvoir en octobre d'une coalition de partis de gauche, la grande crainte de Mariano Rajoy.
Commenter cet article