On ne pensait pas que la confirmation viendrait si tôt. Et pourtant. Ce midi, nous expliquions que la mission confiée à Pierre Lescure pour dessiner l'avenir de l'Hadopi ressemblait fort à un cheval de Troie pour donner au CSA des missions de régulation du net, et ainsi concrétiser notre analyse de l'an dernier sur la bataille Hadopi/CSA. Or voilà que quelques heures plus tard seulement, le Gouvernement publie un communiqué qui confirme, sinon l'intention finale, au moins l'existence d'un risque manifeste.
En effet, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a demandé mardi à la ministre de l'économie numérique Fleur Pellerin de "lui faire des propositions de rapprochement entre le CSA et l'Arcep", et de coordonner sa mission "avec celle conduite par Pierre Lescure sur l'acte II de l'exception culturelle".
"Le Premier ministre a demandé au ministre du redressement productif, à la ministre de la culture et de la communication et à la ministre déléguée chargée des PME, de l'innovation et de l'économie numérique d'apprécier l'impact des évolutions constatées, en particulier sur les plans culturel, économique et social, et à présenter leurs propositions pour assurer la cohérence et l'efficacité de la régulation", indique Matignon.
"Les ministres feront part au Premier ministre des conclusions de ce travail d'ici à la fin du mois de novembre et proposeront les évolutions législatives et réglementaires nécessaires", ajoute le cabinet du Premier ministre.
"Face à la convergence des infrastructures numériques, des services et des contenus qu'elles acheminent, des réseaux et des services fixes et mobiles, et des terminaux à l'usage du public, il est aujourd'hui essentiel de s'interroger sur l'efficacité des modes de régulation des communications électroniques et de l'audiovisuel, à l'heure où les contenus audiovisuels sont de plus en plus diffusés par l'internet fixe et mobile. En particulier, la diffusion des programmes audiovisuels acheminés par voie hertzienne est assortie d'une régulation des contenus destinée notamment à en assurer la qualité et la diversité, alors que les contenus diffusés via internet font l'objet d'une régulation plus limitée et parfois inadaptée".Comment faut-il interpréter ces passages en gras, sinon comme la confirmation implicite que le CSA va se voir confier des pouvoirs de régulation du net ? Lui qui est favorable à l'abandon de la neutralité du net, et au filtrage des contenus.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Rapprochement Arcep - CSA : le gouvernenent sur le chemin de la censure du Net ?
Bon, eh bien, après en avoir un peu discuté, il semblerait que l'opération récente de communication visant à alléger Hadopi, ne soit qu'une opération de ... « Communication » ... pour faire diversion, c'est marrant, non ? Mais moi j'ai horreur que l'on me prenne pour un benêt, aussi je laisse les deux billets publiés, comme ça vous comprendrez mieux la manœuvre. D'après ce que j'ai compris, certains gros acteurs télévisuels en ont assez, que des petits blogs de rien du tout leur subtilisent le peu de cerveaux disponibles, qui pourraient aussi bien regarder leurs « PUBs »... Plutôt que de lire des articles sans prétentions et en plus gratuits, CQFD... Alors, au lieu d'appliquer le droit international en la matière, ils vont faire leur petite cuisine mesquine dans leur coin... Vous vouliez savoir à quoi il ressemble ce gouvernement insaisissable ? Eh bien, je pense que LÀ, vous en avez un beau tableau...
La Quadrature du Net estime que le projet de fusionner l'Arcep et le CSA fait peser un risque de censure du net en France, et rappelle qu'Internet ne peut pas être régulé sur les mêmes principes que la télévision.
Mardi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a chargé le gouvernement d'avancer sur le rapprochement de l'Arcep et du CSA, de façon coordonnée avec la mission de Pierre Lescure sur l'avenir de l'Hadopi. Ce faisant, il donne le feu vert à un projet de régulation d'internet par le CSA, dont les effets promettent d'être bien plus redoutables que la riposte graduée mise en oeuvre par la Haute Autorité créée sous le gouvernement précédent.
Dans un communiqué ce mercredi matin, La Quadrature du Net a voulu "mettre en garde le gouvernement". "Réduire Internet à un "service audiovisuel" pour y imposer une régulation administrative ouvrirait la porte à la censure", prévient l'organisation dont le co-fondateur Philippe Aigrain doit encore décider s'il participera aux réunions de la mission Lescure, comme il y est invité.
Au delà du risque de censure, incarné par la volonté de filtrage du CSA, la Quadrature estime que l'idée-même d'associer l'Arcep et le CSA est incongrue. "En demandant au ministre du redressement productif (Arnaud Montebourg), à la ministre de la culture et de la communication (Aurélie Filippetti) et à la ministre déléguée chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique (Fleur Pellerin), de réfléchir à un rapprochement du CSA et de l'Arcep, le premier ministre méconnaît le fonctionnement même d'Internet et en particulier le principe de neutralité du Net. Une régulation centralisée d'un réseau décentralisé ne peut pas fonctionner et va dans le sens des politiques répressives du précédent gouvernement, incarnées entre autres par Hadopi", estime l'association.
Pour Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du Net, "publier des contenus sur Internet représente la liberté d'expression et la participation démocratique de chacun", et "imposer qu'Internet soit régulé comme la télévision est un pas de plus vers un contrôle administratif du réseau et vers une censure des communications".
Source : http://www.numerama.com
Publié par Folamour pour Crashdebug.fr
Information complémentaire :
Crashdebug.fr : [SudOuest] Pour Hadopi, ça sent vraiment le roussi...
Commenter cet article