Quatre hommes sont cités pour succéder au chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi dont la démission est prévue d'ici la fin du mois.
Le président de la République Giorgio Napolitano, chargé de le désigner, semble privilégier la formation d'un gouvernement d'union nationale (dirigé par Mario Monti ou Giuliano Amato).
Il pourrait aussi élargir au centre la coalition de centre-droit au pouvoir (avec Gianni Letta). Faute de majorité, il peut dissoudre l'Assemblée et convoquer de nouvelles élections.
C'est le scénario préféré par M. Berlusconi qui souhaite présenter son dauphin Angelino Alfano.
MARIO MONTI
Cet homme de 68 ans s'est taillé une réputation de compétence et d'indépendance comme commissaire européen pendant dix ans (1994-2004), après avoir fait ses armes à la tête de la prestigieuse université Bocconi de Milan.
Diplômé en 1965, il a poursuivi ses études aux Etats-Unis à l'université de Yale. En 1994 il est présenté par le premier gouvernement Berlusconi pour un poste de commissaire européen: le président de la Commission, Jacques Santer, lui confie le Marché intérieur.
En 1999, le gouvernement de gauche de Massimo D'Alema le confirme à la Commission, où il reçoit du président, son compatriote Romano Prodi, le très convoité portefeuille de la Concurrence, confortant son image d'homme au-dessus des partis. A ce poste, il peaufine son image de commissaire dur en affaires et "imperméable aux pressions".
Mais le deuxième gouvernement Berlusconi ne le présente pas pour un troisième mandat. Editorialiste du Corriere della Sera, le quotidien de référence en Italie, il est l'auteur de publications sur l'économie monétaire et la finance.
GIULIANO AMATO
Président du Conseil à deux reprises (1992-1993 et 2000-2001), cet homme affable de 73 ans a été surnommé "Dottor Sottile" ("Docteur subtil") par la presse transalpine pour son habileté à créer le consensus et son savoir-faire politique. Diplômé en droit de l'université de Pise (Toscane, centre), il est aussi titulaire d'un mastère de l'université Columbia de New-York.
Spécialiste en droit constitutionnel, il s'est lancé en politique dans les années 80. Il fut notamment un allié-clé de Bettino Craxi, ancien président du Conseil socialiste qui fut aussi très proche de Berlusconi. De 1994 à 1997 il a présidé l'Autorité indépendante pour la concurrence et le marché.
Il a aussi été vice-président de la Convention européenne de 2002 à juin 2003. Bien que membre du Parti démocrate (gauche), le principal parti d'opposition, il est respecté par les deux factions et a récemment dirigé le comité d'organisation des célébrations du 150ème anniversaire de l'Unité d'Italie.
GIANNI LETTA
Gianni Letta, actuel secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, est l'éminence grise de Silvio Berlusconi, le seul traité d'égal à égal et auquel le Cavaliere a confié les missions les plus délicates.
Les deux hommes qui ont pratiquement le même âge, 75 ans pour Berlusconi, 76 pour Letta, se connaissent depuis près d'un quart de siècle, lorsque Gianni Letta, alors directeur du quotidien Il Tempo, a rejoint la holding Fininvest de Silvio Berlusconi, propriétaire du groupe de télévisions Mediaset.
Outre ses connections politiques et avec les milieux d'affaires - Letta est conseiller de la banque américaine Goldman Sachs depuis juin 2007 - l'"ambassadeur plénipotentiaire" de Berlusconi a également ses entrées au Vatican, au point que Benoît XVI l'a nommé gentilhomme du pape en 2008.
Avant sa nomination en 2008, il avait déjà été secrétaire à la présidence du Conseil dans les précédents gouvernements Berlusconi (1994, 2001-2006), où il avait notamment la responsabilité des services secrets.
Poussé par Berlusconi, cet homme discret à l'allure toujours impeccable avait été candidat à la présidence de la République en mai 2006, mais il avait été battu par l'ex-communiste Giorgio Napolitano.
ANGELINO ALFANO
Fidèle de Berlusconi, ce juriste de 41 ans a fait une rapide carrière: d'abord ministre de la Justice et depuis juin dirigeant du Peuple de la Liberté (PDL), le parti fondé par le Cavaliere.
A 41 ans, ce juriste est surtout connu pour avoir élaboré une loi visant à protéger son mentor de toute poursuite judicaire, toutefois rejetée par la cour constitutionnelle.
"Il sera notre candidat au poste de président du Conseil, il est très bon", a estimé le Cavaliere dans un entretien publié mercredi. Lorsqu'il a pris les rênes du PDL, il s'est déclaré favorable à l'ouverture au centre de la coalition actuelle entre son parti et son allié de la Ligue du Nord. Il a aussi défendu Berlusconi, tout en demandant l'exclusion d'autres hommes politiques ayant des démêlés avec la justice.
De nombreux experts sont sceptiques sur les chances de voir ce très jeune politicien prendre la tête du gouvernement: "C'est un poids-léger", confie à l'AFP James Walston, professeur de Relations internationales à l'American University de Rome. (afp/jc)
source: 7sur7.be http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/1345970/2011/11/09/Les-principaux-candidats-en-lice-pour-succeder-a-Berlusconi.dhtml
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