Il n'y a pas que le tigre et l'outarde canepetière qui sont menacées d'extinction. 8,4 % des langues encore entendues sur la planète sont vouées à la disparition, 17 % sont en danger et près de 9 % sont jugées "vulnérables", selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
3,3 % des langues ont disparu depuis 1950, précise le rapport du PNUE sur l'avenir de l'environnement durable, publié mercredi 6 juin. A l'instar du same d'Akkala, en Russie, dont le dernier locuteur est mort en 2003, ou du slovince, qui fut parlé en Poméranie, près de la mer Baltique.
Les langues représentent "des sources irremplaçables" d'information sur la biodiversité et les relations humaines, explique le PNUE.
Il y a un an déjà, à l'occasion de la publication d'une étude sur ce sujet, l'organisation faisait état de la probable disparition de 90 % des langues parlées dans le monde au cours du XXIe siècle.
"Les secrets de la nature, contenus dans les chansons, les contes, l'art et l'artisanat des peuples indigènes, peuvent se perdre à jamais, à cause de la mondialisation croissante dans tous les domaines", expliquait alors un groupe d'experts mandatés par le PNUE.
Lire notre article A la veille de Rio+20, nouveau cri d'alarme sur l'état de la planète
La détérioration générale de la planète ne fera qu'accélérer le mouvement, notamment avec les menaces pesant sur certains peuples indigènes.
Les atteintes à la biodiversité sont en effet nombreuses : menaces sur 20 % des espèces vertébrées, recul des habitats naturels pour faire place à l'agriculture qui, elle-même, est attaquée par l'urbanisation.
Dans ce contexte très dégradé, la disparition de la plupart des 4 000 à 5 000 langues indigènes parlées dans le monde serait presque anecdotique !
Auteur : Rémi Barroux
Source : www.lemonde.fr
Commenter cet article