
Paris fait volte-face. Les conditions pour que la France autorise la livraison du premier navire Mistral à la Russie "ne sont pas à ce jour réunies", a déclaré l'Elysée ce mercredi à l'issue d'un Conseil de défense.
Devant "la situation en Ukraine" jugée "grave", le "président de la République a constaté que, malgré la perspective d'un cessez-le-feu qui reste à confirmer et à être mis en oeuvre, les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC (Bâtiment de projection et de commandement, ndlr) ne sont pas à ce jour réunies", a déclaré la présidence dans un communiqué.
Salve de critiques des partenaires de la France
Ces derniers mois, la livraison du Mistral a été vivement critiquée par les Etats-Unis et en Europe, notamment par la Grande-Bretagne et la Lituanie.
"Cette vente n'est pas la bienvenue compte tenu de ce qui se passe dans cette partie du monde", a encore déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'UE, Anthony Gardner, devant le Parlement européen ce mercredi admettant que "si cette vente était annulée, il y aurait des sanctions importantes" de la part de la Russie contre la France.
Le contrat Mistral, portant sur deux porte-hélicoptères, a été signé en 2011 pour 1,2 milliard d'euros. Le premier navire doit être livré en octobre, une échéance que beaucoup jugent aujourd'hui intenable compte tenu de l'aggravation de la crise ukrainienne.
Les Européens se sont mis d'accord en juillet sur des sanctions économiques à l'encontre de Moscou, notamment une interdiction de vendre du matériel de défense. Cette interdiction ne vaut pas pour les contrats en cours, et ne remet donc pas en cause la livraison des deux Mistral.
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