Jusqu’à présent, la réglementation rendait obligatoire l’étiquetage des denrées contenant des OGM en cas d’utilisation volontaire par les opérateurs. Mais ne précisait rien concernant l’absence de toutes traces d’OGM … Situation qui a longtemps perduré entretenant un flou artistique sur certain produits; on peut prendre l’exemple des viandes, où il était difficile de faire la distinction entre les animaux dont l’alimentation exclut tout OGM des autres.
Cette nouvelle réglementation se présente comme une victoire contre les OGM, et une bonne nouvelle pour les consommateurs !
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Dans la famille des étiquettes alimentaires, une petite sœur va voir le jour le 1er juillet, elle s’appelle « sans OGM ». Elle va fleurir sur les pots de yaourts, les œufs, la blanquette de veau ou encore le fromage. Pour Charles Pernin, de l’association Consommation logement cadre de vie (CLCV), « c’est une avancée majeure pour l’information des consommateurs. »
« C’est quelque chose qu’on attend depuis longtemps, mais ce n’est pas suffisant », répond Christophe Noisette, rédacteur en chef d’Inf’OGM. Et oui, pour obtenir le label, il faut remplir des conditions. D’abord, il doit exister un équivalent avec OGM. C’est le cas pour tous les produits liés aux quatre cultures OGM autorisées : le maïs, le colza, le soja et le coton.
Et pour les autres ? Les gratins de courgettes ? Vu qu’il n’y a pas, en théorie, de courgette génétiquement modifiée, si ce n’est pour la recherche scientifique, le gratin sans OGM n’aura pas sa petite étiquette. Pour cette raison, et pour d’autres, la lisibilité en prend un coup. Revue de détail dans les étals.
Direction le rayon frais avec ses yaourts. Si le petit pot vient du lait d’une vache qui n’a pas mangé d’OGM, c’est bon pour l’étiquette. Par contre, s’il s’agit d’un yaourt aux abricots, l’étiquette est reléguée dans les petites lignes des ingrédients du dessert. Pourquoi ? Parce que légalement, l’abricot ne peut pas avoir un ADN bidouillé. Pour avoir le sésame, il faut que 95% des ingrédients soient exempts de substances génétiquement modifiées. Le hic, c’est qu’il y a forcément plus de 5% d’abricots dans ces yaourts, sinon ils n’auraient pas de goûts. Or, ces fruits ne peuvent être certifiés sans OGM, puisqu’aucun abricot OGM ne peut être commercialisé. Du coup, la grande étiquette disparaît du dessert. Il faudra une lecture minutieuse des ingrédients pour savoir que le lait du yaourt vient bel et bien d’une vache qui a mangé du maïs non Monsanto.
A l’arrivée, la provenance du pot de yaourt n’est donc pas plus lisible. L’opération étiquette semble ratée. Pourquoi ne pas avoir simplifié ce système ? Contactés par Terra eco, les ministères signataires du décret n’ont pu nous fournir d’explications.
Même chose au rayon grillades. Entre la côte d’un bœuf non nourri aux OGM et la brochette soumise au même régime mais entourée de deux rondelles de poivrons, c’est la première qui aura le tampon bien visible sur l’emballage. La brochette l’aura, quant à elle, dans les petites lignes des ingrédients.
Pour la viande, l’histoire se complique même encore un peu. Dans la famille des côtes de bœuf, il y a la bestiole qui rumine de l’herbe et celle qui mange du maïs classique. Parce que de l’herbe à l’ADN modifié n’existe pas - du moins pour le moment -, la vache nourrit aux tiges vertes n’aura pas l’étiquette valorisante « sans OGM », alors que celle qui savoure son maïs, elle, l’aura. Pour Christophe Noisette, c’est un problème. « L’éleveur qui fait l’effort de passer en herbage fait le choix de sortir du système productiviste. Il propose une alternative aux transgéniques et ne voit pas son travail valorisé. »
Charles Pernin, de la CLCV, relativise. « D’accord, on pourrait trouver mieux, mais cet étiquetage est une telle avancée qu’on préfère garder en tête les choses vraiment importantes. C’est un énorme progrès qu’on vient d’accomplir sur une famille de produits très importante : viande, poisson, produits laitiers et œufs. Avant, le consommateur n’avait aucune information. » source
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