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La négociation du fonds de résolution bancaire "a démontré de manière éclatante que Berlin est devenue la capitale de l'Union européenne", a affirmé l'eurodéputé belge Philippe Lamberts (Ecolo) en réaction à l'accord conclu jeudi matin sur ce point central de l'union bancaire. M. Lamberts voit néanmoins des points positifs dans le compromis.
La chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des Finances Wolfgang Schäuble © ap.
Philippe Lamberts © photo news.
"En négociation, le chef négociateur du Conseil, le ministre grec des Finances Yannis Stournaras, s'est vu relégué à un rôle d'acolyte par Jeroen Dijsselbloem, ministre néerlandais des Finances et président de l'Eurogroupe. Et ce dernier a défendu une ligne dont les arêtes étaient déterminées exclusivement par les instructions de Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances. En fin de négociation, c'est tout naturellement vers ce dernier que Dijsselbloem s'est tourné (par téléphone) pour obtenir l'assentiment final", relate Philippe Lamberts dans un communiqué.
"Il est notable que le seul point sur lequel Pierre Moscovici, ministre français des Finances, ait insisté (et exigé d'être consulté) est sur une disposition dont l'unique but est de réduire la contribution des grandes banques françaises au fonds commun de résolution", ajoute-t-il.
Sur le fond, l'eurodéputé belge, qui siège au sein de la commission des affaires économiques, salue quelques avancées positives dans le compromis, notamment une mutualisation accélérée des contributions nationales au fonds européens.
Les règles de décision ont été quelque peu infléchies pour éviter les marchandages entre Etats, note-t-il, tout en déplorant que pour les grosses ponctions dans le fonds (plus de cinq milliards), le dossier soit remonté au niveau de la plénière du Mécanisme de résolution. Cette procédure remettra les Etats à la barre.
"Concrètement, si Deutsche Bank ou BNP-Paribas devaient être déclarées en résolution, les Etats seraient impliqués dans le processus de décision. Nous estimons cela regrettable. Les banques systémiques sont transnationales dans leurs activités, elles devraient le rester lorsqu'il faut les restructurer ou les liquider", estime M. Lamberts.
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