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Pourquoi Merah a échappé à la surveillance des services secrets, Squarcini, Guéant et le bras droit de Kadhafi
- Pour du scoop, c’est du scoop ! Ce jeudi, “ Le Nouvel Observateur ” révèle en effet les raisons pour lesquelles Mohamed Merah “ a échappé à la surveillance des services secrets ”. Et c’est assez croquignolet. Pas dans le sens marrant, mais carrément affligeant. Allez, inspirez, on y va, oh la la…
Squarcini et la fiche “ S ” de 2006
“ Bernard Squarcini, le chef de la Direction centrale du renseignement (DCRI), est formel, commence “ L’Obs ”. Ses services n’auraient entendu parler de Mohamed Merah qu’en novembre 2010, et ce pour la première fois ”. D’après le journal, cela est faux. “ Mohamed Merah a (…) été fiché comme susceptible d’attenter à la sûreté de l’Etat dès 2006, indique-t-il. Suite à l’opération conduite à Artigat (près de Toulouse, qui avait permis de démanteler une filière de combattants djihadistes en Irak, ndlr), les Renseignements généraux (ancêtres de la DCRI) avaient émis une fiche “ S ” comme sûreté de l’Etat, à son nom, le désignant comme “ membre de la mouvance islamiste radicale, susceptible de voyager et de fournir une assistance logistique à des militants intégristes ”. La procédure implique que les policiers contrôlant un individu fiché “ S ” signalent sa présence aux RG et recueillent un maximum de renseignements sur lui (provenance, destination, moyens de transport, etc.). Bref, qu’ils le surveillent étroitement, “ sans attirer l’attention ”. C’est du reste ce qui s’est passé le 18 novembre 2007, à 1 h 30 du matin, lors d’un contrôle au col du Perthus, à la frontière espagnole, comme l’a révélé M6. (…) Bernard Squarcini paraît l’ignorer, grince “ L’Obs ”. Voici pourquoi ”. Tadam !
Comment la fiche “ S ” est “ passée à l’as ”
“ Selon notre enquête, révèle le news, la fiche Merah de 2006 s’est volatilisée deux ans plus tard, soit en 2008, à la faveur d’un incroyable imbroglio administratif sur fond de guerre des polices, à l’occasion de la fusion entre les RG et la DST (Direction de la Surveillance du Territoire), devenus la DCRI. Un projet cher à Nicolas Sarkozy. “ Les fiches “ S ” ont une validité de deux ans et doivent être renouvelées après ce délai par les services, explique un agent de renseignement qui s’est penché sur cette bévue. Dans la nouvelle organisation, le pôle “ islamisme radical ” des RG, à l’origine de la fiche, a été presque entièrement démantelé pour faire la part belle aux spécialistes antiterroristes venus de la DST, explique ce même agent. La mémoire des RG est partie en fumée, et la fiche S de Merah est passée à l’as ” ”. Ah, ben ça !
Comment Merah est “ sorti des écrans radars ”
“ A l’époque, poursuit “ L’Obs ”, le jeune homme, incarcéré à Toulouse pour un délit mineur, ne se fait donc pas remarquer dans les milieux islamistes. A sa libération en septembre 2009, Merah, sorti des radars des services antiterroristes, peut franchir les frontières sans attirer l’attention. Et sillonner le Moyen Orient, de l’Egypte à l’Afghanistan en passant par la Syrie, la Jordanie et Israël ”. Tranquille, le chat.
Merah classé “ S 5 ” au lieu de “ S ”
Et la fiche de 2010 dont parle Squarcini, vous demandez-vous ? D'après “ L’Obs ”, en fait, “ Ce (ne serait) qu’en novembre 2011 que la DCRI (aurait rédigé) une nouvelle fiche S sur Merah, après son retour du Pakistan et un léger débriefing à l’antenne toulousaine du service. Cette fiche, figurant au fichier des personnes recherchées (FPR) et dont “ Le Nouvel Observateur ” a pu prendre connaissance, est étonnamment minimaliste. Elle présente Merah comme “ un militant proche du milieu djihadiste international ” mais n’est classée que “ S5 ” : une procédure qui demande de signaler ses passages aux frontières, mais n’implique ni de fouiller ses bagages, ni de le surveiller sur le territoire français. “ Une surveillance très légère ”, reconnaît un agent de renseignement. ” Par-fait, absolument parfait…
Squarcini à la fête
Squarcini par ci, Squarcini par là : c’est la fête au patron de la DCRI ce jeudi ! A côté des révélations de “ L’Obs ”, “ Le Point ” se fend de deux articles le concernant. Dans le premier, le journal fait état de sa convocation, le 12 avril, chez les juges Serge Tournaire et Hervé Robert, dans le cadre de l’affaire du cercle de jeux parisien, le Wagram, “ soupçonné de servir de pompe à finance au gang corse La brise de mer ”. Dans le second, le magazine révèle que le nom de Bernard Squarcini apparaît dans de mystérieux mails liés à l’affaire Renault qui, dit “ Le Point ”, “ embarrassent le Château et la DCRI ”. Faute de place, on vous renvoie aux papiers, car le plus fort est à venir. Dans “ VSD ”, cette fois.
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