
Le médiatique Franco-Espagnol avait mis en ligne des procès-verbaux d’audition de plusieurs femmes qui le mettent en cause. Des faits d’une «gravité exceptionnelle» pour le conseil de discipline du barreau de Paris.
Comme par hasard à 48h du fameux procès
Le médiatique avocat Juan Branco est suspendu de robe pour neuf mois, pour avoir violé le secret de l’enquête le visant pour viol, selon un arrêt de la cour d’appel de Paris dont l’AFP a eu connaissance vendredi de sources proches du dossier. Le 8 octobre 2024, le conseil de discipline du barreau de Paris l’avait condamné à cette sanction en première instance, et Me Branco avait fait appel de cette décision, mais celle-ci a été confirmée par un arrêt du 16 octobre, a confirmé une source judiciaire. La décision est effective depuis mardi, selon les sources proches du dossier.
Âgé de 36 ans, Juan Branco, figure médiatique et pamphlétaire, s’est fait connaître par son essai Crépuscule (2018), critique virulente du président Emmanuel Macron et des élites françaises. Il a également défendu plusieurs figures controversées, dont l’artiste russe Piotr Pavlenski — à l’origine de la diffusion des vidéos intimes de Benjamin Griveaux en 2020 — et le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, alias « Zoé Sagan », mis en cause dans une affaire de cyberharcèlement transphobe visant Brigitte Macron.
Cette sanction disciplinaire intervient alors que l’avocat est toujours mis en examen pour viol dans le cadre d’une information judiciaire ouverte à Paris en 2021, des faits qu’il conteste. Dans une autre procédure disciplinaire examinée mi-octobre, trois ans de suspension ferme ont été requis à son encontre. Sur X, Juan Branco affirme être « particulièrement ciblé depuis plusieurs années par le pouvoir » et dénonce « une instrumentalisation unique de la justice ordinale ». Sollicité par l’AFP, son avocat n’a pas souhaité réagir.
Brigitte Macron à la barre le 27 et 28 octobre, ou comment une Première dame transforme la satire en crime d'État
Dans les couloirs feutrés du tribunal de Paris, les 27 et 28 octobre 2025, Brigitte Macron s'apprête à jouer les victimes outragées. Cette Première dame, qui a si souvent cultivé l'image d'une icône intouchable, a décidé de fouler personnellement la barre du tribunal dans son procès pour cyberharcèlement sexiste contre Zoé Sagan.
Un spectacle pathétique, où elle prévoit enfin de prendre la parole – non pour dialoguer, mais pour clouer le bec à ses détracteurs. Pour la première fois, une Première dame française ose ce coup d'éclat judiciaire contre des voix dissidentes en ligne.
Mais derrière cette posture de martyre, se profile une offensive sournoise contre les fondements mêmes de la République : la liberté d'expression.
En traînant Zoé Sagan et ses comparses devant les juges, Brigitte Macron n'assume pas seulement une vendetta personnelle ; elle arme l'État pour museler la satire, cette tradition française millénaire qui, du XVIIIe siècle à nos jours, a ébranlé les puissants sans jamais plier.
Rappelons les faits sordides de cette affaire, qui puent le règlement de comptes élyséen. Tout part d'une rumeur, affirmant que Brigitte Macron serait née homme, sous le nom de Jean-Michel Trogneux, son frère. Née en décembre 2021 d'une vidéo YouTube signée Natacha Rey et Amandine Roy, cette théorie transphobe a connu un destin judiciaire en dents de scie.
Condamnées pour diffamation en septembre 2024 à 2000 euros de dommages et intérêts chacune, elles ont été relaxées en appel le 10 juillet 2025 par la cour d'appel de Paris.
La raison ? Ces propos, si blessants soient-ils, relèvent d'une liberté d'expression protégée, faute de preuves manifestement fausses. Une relaxe qui aurait dû sonner la fin d'une farce toxique.
Au lieu de cela, Brigitte Macron, piquée au vif, dépose plainte le 27 août 2024 contre X (ex-Twitter) pour cyberharcèlement, visant une dizaine d'internautes, dont quatre hommes au banc des accusés.
Parmi eux, Zoé Sagan, qui a relayé ces rumeurs sur le genre, la sexualité et la différence d'âge entre Brigitte et Emmanuel Macron, récoltant des milliers de vues et d'interactions venimeuses.
Les charges ? Des propos malveillants punissables de deux ans de prison et 45 000 euros d'amende pour cyberharcèlement sexiste.
Zoé Sagan, loin de trembler, contre-attaque avec un livre, Le procès de Brigitte Macron, publié en août 2025, où il expose sa version des faits, transformant l'accusation en pamphlet contre un pouvoir qui étouffe la critique.
Mais ce n'est pas qu'une querelle de pixels. En se présentant à la barre pour s'adresser directement aux juges et à Zoé Sagan, Brigitte Macron orchestre un théâtre judiciaire qui dépasse le personnel.
Représenté par l'avocat Juan Branco, Zoé Sagan et un autre prévenu promettent un choc des titans. L'enjeu ? Restaurer une réputation ternie auprès des conjoints de chefs d'État, souillés par ces rumeurs qui franchissent les océans plus vite que les jets présidentiels.
Et pour corser le tout, les Macron ont lancé en juillet 2025 une action en diffamation aux États-Unis contre la conservatrice Candace Owens, qui a popularisé la rumeur via ses podcasts.
Leur avocat américain, Tom Clare, brandit photos et preuves scientifiques pour "prouver" le genre de Brigitte Macron – un cirque scientiste qui ridiculise la présomption d'innocence au profit d'une vérité imposée par l'Élysée.
Ce qui choque, au-delà de l'absurde, c'est l'arme brandie : le cyberharcèlement comme cheval de Troie pour émasculer la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, pilier sacré de la République.
Adoptée pour briser les chaînes de la censure post-révolutionnaire, cette loi consacre la liberté d'expression tout en posant des garde-fous contre la diffamation et l'injure, punies d'amendes et de peines légères pour préserver le débat public.
Mais sous couvert de lois récentes sur les "contenus haineux" et le cyberharcèlement – comme la loi Avia de 2020, censurée en partie pour excès de zèle, ou les amendements de 2024 allongeant les délais de prescription pour diffamation à un an – on mine ces fondations.
Ces textes, censés protéger les victimes, servent aujourd'hui de bâillon légal, étouffant la satire sous des accusations de "haine en ligne".
Le résultat ? Une justice à deux vitesses, où les figures du pouvoir comme Brigitte Macron invoquent le harcèlement pour intimider, tandis que les délais raccourcis de la loi de 1881 – trois mois pour porter plainte en diffamation – deviennent des pièges pour les simples mortels.
Et que dire de la satire, cette arme fatale de l'esprit français, forgée sous l'Ancien Régime pour ridiculiser les tyrans ?
Dès le XVIIIe siècle, Voltaire, ce pamphlétaire impitoyable, en faisait un contrepoison à la corruption des mœurs, du Candide qui moquait l'optimisme leibnizien à ses Écrits satiriques qui fustigeaient l'Église et la Cour.
Sous Louis XV, les libelles et les Satiriques du XVIIIe siècle circulaient en underground, écorchant vifs les puissants sans craindre la Bastille éternelle.
Montesquieu, Rousseau, Diderot : tous ont usé de cette plume acérée pour saper l'absolutisme, pavant la voie à 1789. La satire n'était pas un poison gratuit ; c'était un remède vital contre l'arrogance royale.
Aujourd'hui, sous la Ve République, Brigitte Macron et son arsenal judiciaire la criminalisent, la reléguant au rang de "cyberharcèlement" – une hérésie qui bâillonne non seulement Zoé Sagan, mais tous les auteurs dramatiques, éditeurs, journalistes d'investigation et satiristes qui osent griffer le vernis présidentiel.
Les critiques fusent déjà, de la Toile aux prétoires. Et des médias comme Le Nouvel Obs ou Libération soulignent l'hypocrisie : ce n'est pas du harcèlement si on ne s'adresse pas directement à la victime, mais un débat public légitime.
Et CNews ou Le Figaro rappellent que ce procès, fixé au 27 et 28 octobre 2025, risque de faire jurisprudence, étendant le filet répressif à tout ce qui dérange l'Élysée.
Brigitte Macron n'est pas une victime ; elle est une inquisitrice moderne, utilisant les lois sur le cyberharcèlement pour réécrire l'histoire de la France en effaçant sa tradition satirique.
Ce procès n'influencera pas la jurisprudence pour protéger les faibles ; il la pervertira pour protéger les forts.
Dans un pays qui se targue d'être la patrie des Lumières, c'est une régression royale : la satire, née pour renverser les trônes, est aujourd'hui traînée en correctionnelle par une Première dame qui rêve d'absolutisme numérique.
Que les juges, au moins, se souviennent de Voltaire : "Écrasez l'infâme" – et que l'infâme, cette fois, ne soit pas le satiriste, mais le pouvoir qui le bâillonne. La France mérite mieux que cette farce judiciaire ; elle mérite sa plume libre, aiguisée et intouchable.
C’est un procès attendu au retentissement médiatique international qui s’ouvrira en début de semaine prochaine à Paris, celui intenté pour cyberharcèlement par Brigitte Macron contre des internautes français ayant contribué à colporter l’infox selon laquelle la Première dame serait un homme.
Brigitte Macron : cette découverte sur le site des impôts qui a semé un vent de panique à l'Elysée
/https%3A%2F%2Fimg.lemde.fr%2F2025%2F10%2F22%2F212%2F0%2F1571%2F1047%2F1440%2F960%2F60%2F0%2Fdbe52f8_upload-1-zlomphzpzsmh-2018-10-17t000000z-1559596828-rc1d2ea1d230-rtrmadp-3-france-jap.jpeg)
Brigitte Macron et le cauchemar sans fin d'une fake news
En quatre ans, l'absurde rumeur selon laquelle l'épouse du chef de l'Etat serait un homme n'a cessé d'enfler. Relayée en France par des complotistes proches des réseaux d'extrême droite, elle ...
Selon nos informations, deux Annéciens figurent parmi la dizaine de personnes renvoyée, lundi 27 et mardi 28 octobre, devant la dixième chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, poursuivie pour cyberharcèlement sur les réseaux sociaux envers la Première dame.
« La Première dame n’est jamais nommée, je vais plaider la relaxe »
Il est reproché aux deux Annéciens d’être les auteurs d’une série de posts sur le réseau social X entretenant la rumeur. « Les publications et retweets de mon client ne sont pas directement adressés à Brigitte Macron, qui n’est jamais nommée dans leur contenu, je vais plaider la relaxe », a commenté Maître Jean-Claude Fabbian, avocat au barreau d’Annecy assurant la défense de l’un des deux Annéciens, un homme âgé d’une cinquantaine d’années.
Un second quinquagénaire comparaîtra également en début de semaine prochaine pour répondre de ses publications à la barre du tribunal parisien. Les deux Annéciens, comme les autres mis en cause, encourent trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. L’audience est également très attendue en ce que la Première dame envisagerait un geste fort, en étant présente à l’audience pour prendre la parole, selon une information du magazine people Closer.
Rappelons qu’un second procès doit se tenir aux États-Unis, où le couple présidentiel a également décidé de riposter judiciairement, en engageant des poursuites en diffamation contre l’influenceuse d’extrême droite Candace Owens qui affirme que la Première dame est un homme. En charge de prouver les propos contestés, selon le droit outre-Atlantique, Brigitte Macron a fait savoir par le biais de son avocat Tom Clare qu’elle apporterait des preuves qu’elle est une femme à la justice américaine.
Un Défi pour la Justice
Le tribunal correctionnel de Paris devra trancher une affaire complexe. D’un côté, les accusés revendiquent souvent la liberté d’expression, arguant qu’ils n’ont fait que commenter l’actualité. De l’autre, les victimes, dont Brigitte Macron, demandent réparation pour des attaques qui ont dépassé les bornes de la critique légitime. Le verdict, attendu avec impatience, pourrait établir un précédent dans la lutte contre le cyberharcèlement.
/image%2F1311484%2F20231020%2Fob_b08d11_savetweetvid-fg5lcnjxmaqxcam.gif%3Fresize%3D480%2C270%26ssl%3D1)
Commenter cet article