À Jérusalem, l’initiative française provoque un rejet massif.
Le gouvernement israëlien menace de prendre
des « mesures unilatérales » contre la France.

"Une telle tension entre la France et Israël ? Cela ne s'était pas vu depuis de Gaulle », constate à regret Ofer Bronchtein, envoyé spécial d'Emmanuel Macron pour le rapprochement israélo-palestinien. En amont de la reconnaissance de la Palestine par la France, prévue lundi 22 septembre à l'ONU et alors que Tsahal lance une offensive dans la ville de Gaza, le Franco-Israélien s'est rendu en Israël pour prendre le pouls de l'opinion publique et du gouvernement Netanyahou.
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Macron reconnaît la Palestine : ce que prépare Israël
À Jérusalem, l'initiative française provoque un rejet massif. Le gouvernement israëlien menace de prendre des " mesures unilatérales " contre la France.
Macron défend la reconnaissance d'un Etat palestinien auprès des Israéliens, sans épargner Netanyahu
Emmanuel Macron a défendu jeudi, dans une interview à une télévision israélienne, sa décision de reconnaître un Etat palestinien, « meilleure manière d'isoler le Hamas » à ses yeux, tout en condamnant une fois de plus vivement l'offensive à Gaza qui « détruit totalement » la « crédibilité » d'Israël.
« Reconnaître un Etat palestinien c'est simplement décider de dire +la perspective légitime du peuple palestinien, et ce qu'il endure aujourd'hui, n'a rien à voir avec le Hamas », a dit le président français à la chaîne 12.
Il a plaidé la cause de son plan, qui accompagnera son annonce formelle lundi à l'ONU, estimant qu'il s'agissait d'un « processus » censé « déclencher une série de nouveaux comportements et de nouveaux engagements ». L'Assemblée générale de l'ONU a déjà adopté à une large majorité ce plan qui exclut clairement le mouvement islamiste palestinien de toute gouvernance future.
« Donc la reconnaissance d'un Etat palestinien est la meilleure manière d'isoler le Hamas », qui lui ne veut pas de la solution à deux Etats mais veut « vous détruire », a-t-il expliqué.
Selon Emmanuel Macron, dont la décision est vivement critiquée par les autorités israéliennes, « l'approche de votre gouvernement, de quelques ministres particulièrement, est de détruire la possibilité d'une solution à deux Etats ».
« Il y avait urgence », notamment en raison des menaces d'annexion de la Cisjordanie occupé, « c'était la dernière occasion avant que proposer la solution à deux Etats ne devienne totalement impossible », a-t-il insisté.
Interrogé par la chaîne 12, le président français a également reconnu qu'il avait « proposé de se rendre » en Israël en amont de la réunion de la semaine prochaine à New York pour expliquer sa position, avant que les autorités israéliennes refusent sa venue. Il a ajouté vouloir continuer à « travailler » avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu'il « respecte ».
Pour autant, il a estimé qu'Israël était en train de « détruire totalement » son « image et sa crédibilité » dans l'opinion publique mondiale, en raison des victimes civiles à Gaza.
« Israël a obtenu des résultats uniques en termes de sécurité », « mais mener ce genre d'opérations à Gaza est totalement contreproductif et, je dois le dire, c'est un échec », a dit le président français.
Selon lui, pour « briser le cercle vicieux », « le Hamas doit être détruit, démantelé », mais « l'approche militaire » n'est « pas suffisante ».
Emmanuel Macron, qui a assuré ne pas prendre de telles décisions pour des raisons de politique intérieure, a encore déploré de voir « les positions françaises (...) déformées ». « Cela nous rend non seulement malheureux, mais même en colère », a-t-il affirmé.
Il a laissé planer la menace de sanctions économiques contre Israël si la nouvelle phase de l'offensive à Gaza, « une énorme erreur », devait se poursuivre.
Enfin, au sujet des appels à boycotter l'Eurovision si Israël y participe, le président français répond « ne pas être favorable au boycott » de manière générale.
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