À la veille de la mobilisation sociale du 18 septembre, les autorités ont prévu un dispositif sécuritaire d’ampleur inédite. Pas moins de 80 000 policiers et gendarmes seront déployés sur tout le territoire, appuyés par des engins blindés et des moyens technologiques, pour prévenir les débordements redoutés en marge des manifestations.
Le préfet de police de Paris se dit "très inquiet"
De son côté, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez se dit "très inquiet" de la présence de nombreux casseurs dans la manifestation de la capitale. Il assure avoir des renseignements selon lesquels plusieurs centaines voire milliers de radicaux veulent s'infiltrer dans le cortège syndical pour "en découdre et casser".
"Risques de troubles à l'ordre public"
Bruno Retailleau a écrit aux préfets pour leur transmettre des consignes strictes quant au maintien de l'ordre. Le ministre démissionnaire de l'Intérieur a insisté sur les "risques de troubles à l'ordre public" en raison "de la présence de groupuscules d'ultragauche, qui essaieront d'infiltrer les cortèges officiels". Entre 150 et 300 "éléments radicaux de type Black Block" sont attendus. Un important dispositif, "jamais vu depuis les Gilets jaunes en 2019" selon le ministère, sera déployé en France :
80.000 forces de l'ordre, 24 blindés et 10 lanceurs d'eau.
Les points d'attention pour les forces de l'ordre demeurent les grandes villes comme Paris, mais également Rennes, Nantes, Toulouse, Dijon, Lyon, Montpellier et Bordeaux.
ENVOYES PAR QUI ???
Grenades, caméra thermique et possible mitrailleuse : qu’est-ce que le Centaure, ce véhicule blindé déployé massivement ce 18 septembre ?
La gendarmerie mobilisera 24 de ces engins dans tout l’Hexagone, en prévision des milliers d’individus radicaux qui devraient déferler en marge des cortèges.
Ils seront 24 à être déployés jeudi dans toute la France, du jamais-vu depuis la crise des gilets jaunes, a appris Le Figaro. Alors que les services de renseignement s’attendent à voir déferler sur l’Hexagone jusqu’à 8000 individus «à risque» ce jeudi 18 septembre, journée de grève nationale, la gendarmerie va déployer un véhicule blindé particulièrement puissant sur l’ensemble du territoire: le Centaure.
Ce véhicule blindé de 14,5 tonnes, haut de 3,82 mètres, long de 7,5 mètres et large de 2,94 mètres et disposant de 300 chevaux, a déjà été vu le 10 septembre en train de déblayer un barrage à hauteur de Poitiers, sur l’A10, en juillet dernier, face aux opposants au chantier de l’A69, et à l’été 2023, après la mort de Nahel.
Fabriqué en Alsace par la société SoFrame, ce 4x4 entièrement blindé a commencé à remplacer à partir de 2022 le VBRG (Véhicules Blindés à Roues de la Gendarmerie), véhicule vieillissant que la gendarmerie utilisait depuis les années 1970.

«Couteau suisse»
L’objectif pour les autorités est alors de se doter d’un «couteau suisse», qui n’a pas «vocation à rester figé», explique la lieutenante de gendarmerie Floriane Hours dans un communiqué. Le Centaure est ainsi capable d’intervenir tant en situation de catastrophe naturelle, «grâce à ses quatre roues motrices, ses capacités de franchissement, de poussée et de traction», qu’en situation de maintien de l’ordre ou de recherche d’individus armés.
Doté d’équipements modulables, le Centaure peut tirer des grenades lacrymogènes à l’aide de son poste de tir téléopéré mais aussi détecter des individus dans la nuit grâce à une caméra à vision thermique d’une portée de 9 kilomètres avec une vision à 360 degrés.

«En cas de menaces plus graves, comme une attaque terroriste, qui impliqueraient le recours à la force armée, le Centaure peut être équipé d’une mitrailleuse 7,62 mm télé opérée», peut-on lire. La gendarmerie assurait toutefois dans un article de BFM Business en 2023 que cette mitrailleuse ne serait installée que «si (elle devait) avancer sous le feu, mais pas lors de manifestations, même violentes». Et à la lieutenante de poursuivre: «Sa capacité d’emport de sept passagers va permettre de transporter des personnels militaires ou non-militaires, comme des équipes médicales, au plus près de la cible. Son emploi peut être décidé à différents niveaux d’autorité en fonction des événements et de leur intensité.»

90 Centaures pour 67 millions d’euros
90 Centaures avaient été commandés par la France en 2022, pour un montant d’environ 67 millions d’euros. Un tiers d’entre eux se trouvent en province, un autre tiers dans les outre-mer, et un dernier en région parisienne. En 2024, un rapport de la Cour des comptes émettait de «forts doute» quant à «l’usage réel qui sera fait» des Centaures, estimant que leur acquisition s’était faite «dans l’urgence du plan de relance» avec une «spécification rapide et incomplète».

Son usage pourrait toutefois être essentiel ce jeudi, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, s’étant dit auprès de l’AFP «très inquiet» de la présence de nombreux casseurs dans le cortège syndical à Paris. Expliquant avoir des renseignements sur la volonté de plusieurs centaines voire milliers de radicaux de s’infiltrer dans le cortège syndical pour «en découdre et casser», le préfet a appelé les commerçants «à fermer leurs boutiques» et les a invités à mettre en place «des protections de leurs devantures». La manifestation intersyndicale parisienne doit s’élancer à 14 heures de la place de la Bastille, en passant par la place de la République jusqu’à celle de la Nation.

Les divers armements du Centaure. MIGUEL MEDINA / AFP
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