Un comité d'experts tire la sonnette d'alarme sur les dépenses de santé liées aux indemnités journalières et aux remboursements des médicaments.
- Mais, pour rappel il y a seulement 3 ans, la vaccination Covid avait coûté 7,6 milliards à la Sécurité sociale pour un vaccin qui ne fonctionnait pas (pour ne pas en dire plus). source
La porte-parole du gouvernement l'avait lâché sans fard : le prochain budget sera un « cauchemar ». Ce mercredi, le scénario s'est un peu précisé alors qu'un comité d'experts a demandé à l'exécutif d'identifier autour de 1 milliard d'euros d'économies à réaliser sur la santé pour éviter que le déficit de la Sécurité sociale ne s'enfonce un peu plus dans le rouge.
Cette requête dudit comité d'alerte sur l'évolution des dépenses d'assurance-maladie est inhabituelle. Elle s'est cependant imposée devant l'ampleur que pourrait prendre le dérapage des dépenses de santé, comparé à ce qui avait été prévu dans le budget 2025, pourtant voté en début d'année en raison de la censure du gouvernement de Michel Barnier.
Envolée des indemnités journalières
Pour les experts, il existe un « risque sérieux » que les dépenses de santé dépassent de 1,3 milliard d'euros ce qui était prévu. Le possible dérapage est donc supérieur au seuil fixé dans la loi qui impose de tirer la sonnette d'alarme auprès du Parlement, du gouvernement et des caisses d'assurance-maladie pour les pousser à rectifier le tir.
Si les dépenses s'envolent, c'est notamment du fait des indemnités journalières versées et de l'augmentation des arrêts maladie de longue durée, détaille l'avis du comité. Entre janvier et avril, les dépenses ont bondi de 6,7 % par rapport à la même période l'année dernière, alors que le budget tablait sur une hausse de seulement 4 %. En 2025, la facture finale des indemnités journalières est partie pour être supérieure de 500 millions d'euros à ce qui était attendu.
Fuite des dépenses hospitalières
La facture des médicaments risque aussi d'être bien plus salée qu'imaginé. Notamment parce que le dernier budget pariait sur le fait que la Sécurité sociale dégagerait 700 millions d'euros d'économies, grâce à un accord avec les représentants de l'industrie pharmaceutique. « Le protocole n'a pas été signé à ce jour », relève l'avis du comité. Les économies imaginées grâce à des baisses de prix sur les médicaments génériques ou la diffusion de médicaments biosimilaires (moins chers que leur original) sont aussi sujettes à caution.
Des réserves financières sont normalement prévues pour faire face aux coups durs mais le comité d'alerte ne pense pas qu'elles vont pouvoir être mobilisées pour éponger les dépassements sur les indemnités journalières et les médicaments. Celles-ci devraient surtout permettre de faire face aux besoins des hôpitaux. Car ces établissements ont eu une activité particulièrement dynamique en médecine chirurgie et obstétrique en début d'année. Le comité relève au passage que les finances des hôpitaux publics sont au plus mal, avec un déficit cumulé attendu autour de 3 milliards d'euros en 2024. Un gouffre, ou un « point de fuite » des dépenses de santé, pour les experts.
Le gouvernement va être forcé de réagir. Il a déjà tenté de préparer les esprits à la nécessité de prendre des décisions difficiles en invitant les parties prenantes à la gestion de la Sécurité sociale à plancher sur des pistes de redressement des comptes du système le 3 juin. Il a désormais quelques semaines pour présenter des pistes d'économies au comité d'alerte. Reste à savoir comment il pourrait s'y prendre.
Dans la même situation en 2007, le gouvernement avait été forcé de dévoiler un cocktail de mesures désagréables pour les patients, professionnels de santé et industriels du médicament… avec un abaissement des niveaux de remboursements par l'assurance-maladie, des baisses de prix d'actes médicaux ou de médicaments.
En coulisses, la panique grandit ...
Puisque vous êtes là…
|
Abonnez-vous à notre newsletter
Rester libre !
N'oubliez pas de partager.
Commenter cet article