Plus d’un an et demi après son ouverture, l'enquête préliminaire sur Ségolène Royal a été classée sans suite lundi par le parquet national financier (PNF). Cette enquête, confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), portait sur l’utilisation des deniers publics par l’ex-ministre lorsqu’elle occupait la fonction d’ambassadrice des Pôles arctique et antarctique (2017-2020) mais aussi comme ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer (2014-2017).
« Les investigations effectuées dans le cadre de cette enquête n’ont permis de démontrer la commission d’aucune infraction », a annoncé dans un communiqué le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert. L’enquête avait été ouverte en novembre 2019, au moment où la cellule d’investigation de Radio France l’avait accusée d’utiliser les fonds alloués à sa mission à des fins personnelles, notamment pour la promotion de son livre (Ce que je peux enfin vous dire) ou de sa fondation « Désirs d’avenir pour la planète ».
Une enveloppe de 100.000 euros
Selon Radio France, l’assistante personnelle et le conseiller en communication attachés à son cabinet l’avaient, ensemble ou séparément, accompagnée à plusieurs reprises pendant un an et demi sur des événements sans rapport avec son activité officielle. Chargée de la négociation internationale pour les Pôles arctique et antarctique, elle disposait alors d’une enveloppe de 100.000 euros par an et de trois collaborateurs, financés par le ministère des Affaires étrangères.
Le média public rapportait aussi des factures de taxi élevées, par exemple un total de 1.430 euros pour le mois de novembre 2017, contrairement aux instructions du ministère demandant aux ambassadeurs d’éviter l’utilisation « onéreuse » des taxis.
Démise de ses fonctions d’ambassadrice après la polémique
L’ex-candidate PS au second tour de la présidentielle 2007 avait dénoncé des « insinuations calomnieuses et diffamatoires » concernant cette fonction bénévole. « Comment voulez-vous que je puisse tricher alors même qu’un contrôleur financier surveille l’usage que l’on fait de l’argent public ? », avait-elle plaidé. « Ça n’a aucun sens », insistait-elle, « sauf à vouloir me décrédibiliser en raison de mes prises de position politiques ».
Suite à cette polémique, Ségolène Royal, très critique envers l’exécutif, avait été démise de ses fonctions d’ambassadrice en janvier 2020. En novembre, le diplomate et écrivain Olivier Poivre d’Arvor a pris sa succession en tant qu’ambassadeur des Pôles et des enjeux maritimes.
N'oubliez pas de partager.
Commenter cet article