Cette publication a suscité des réactions de colère chez certains internautes, qui ont fait remonter le hashtag #BlanquerSors
Le tweet du ministre de l’Education nationale n’est pas passé inaperçu. Dimanche, Jean-Michel Blanquer a partagé sur son compte Twitter une parodie du titre Another brick in the wall de Pink Floyd, dans laquelle les chanteurs militent pour les cours en présentiel. Une initiative qui n’a pas manqué d’agacer, alors que la pandémie continue de sévir dans les écoles.
Aucune information de contexte n’accompagne cette vidéo sous-titrée en anglais, et tournée en Californie, selon BFMTV. Le titre, rebaptisé « Another window on Zoom », « Une fenêtre de plus sur Zoom ». « On déteste l’éducation en ligne, on a vraiment l’impression d’avoir perdu le contrôle, on ne se rappelle plus les maths et la physique, si seulement ils nous laissaient tranquilles (…) Rester à la maison si longtemps, c’est si injuste et si cruel », chante ce collectif d’adultes, traduit par BFM.
« C’est assez différent de la situation en France »
Ce sont ensuite des enfants qui reprennent en chœur : « On a juste besoin d’apprendre en chair et en os. On ne peut pas être sur Internet toute la journée. On veut voir nos copains à l’école. On ne peut plus rester à la maison (…) Au bout du compte, on n’est qu’une fenêtre de plus sur Zoom. »
Ce lundi, Ifat Orgad, l’autrice de la vidéo, a répondu au tweet de Jean-Michel Blanquer. « Je suis vraiment contente que Monsieur Blanquer ait apprécié ma vidéo. Cependant, c’est basé sur la situation où je vis en Californie, où les professeurs ont déjà été vaccinés. C’est assez différent de la situation en France », a-t-elle écrit. Comme l’explique le site de Francetvinfo, les écoles californiennes sont fermées à cause de la pandémie depuis mars 2020. C’est « pour réveiller les autorités et leur montrer la frustration des parents et des élèves », qu’Ifat Orgad a publié cette vidéo le 16 mars dernier, précise-t-elle au site d’infos.
En France, l’initiative du ministre de l’Education nationale a été très critiquée sur Twitter, où les internautes ont signalé leur mécontentement avec le hashtag #BlanquerSors. Plusieurs personnalités se sont exprimées, comme Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), ou le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure.
Au niveau national, le nombre d’élèves contaminés par le coronavirus a encore augmenté en une semaine, passant de plus de 15.000 à plus de 21.000 (soit un taux de 0,17 % contre 0,13 % il y a une semaine). Le nombre de personnels contaminés est également en hausse de 1.809 à 2.515, soit 0,22 %. En Seine-Saint-Denis, département où le taux d’incidence au coronavirus est le plus élevé de France, d’autres enseignants ont exercé leur droit de retrait en fin de semaine dernière, comme au collège Politzer de La Courneuve.
>Réactions en cascade
Sur le réseau social Twitter, des syndicats enseignants ont dénoncé une publication jugée déplacée. Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a ainsi répondu avec une vidéo sur les « ordres, contre-ordres, approximations » depuis le début de la crise sanitaire.
>Droit de retrait
Cette publication intervient en effet alors que la situation se tend dans les écoles, notamment en Ile-de-France.
Le président de l’UDI et député de Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde, a écrit lundi au chef de l’Etat pour demander «la fermeture immédiate des écoles, collèges et lycées» dans son département, où le taux d’incidence est le plus élevé de France, à 789, plus de trois fois au-dessus du seuil d’alerte maximale.
Depuis ce lundi, un seul cas de Covid-19 doit déclencher la fermeture d’une classe dans ces départements sous confinement léger. Au dernier décompte officiel, vendredi, 3.256 classes étaient fermées contre 2.018 une semaine plus tôt (sur 528 400), ainsi que 148 établissements sur 61 500.
Au lycée Eugène-Delacroix de Drancy (Seine-Saint-Denis), où des professeurs ont exercé leur droit de retrait, 22 classes sont fermées lundi. «Les écoles vont finir par fermer d’elles-mêmes car il n’y aura plus du tout assez d’enseignants pour assurer leur bon fonctionnement», expliquait vendredi la secrétaire générale du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), Guislaine David.
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