Les policiers donnent jusqu’au 5 décembre au gouvernement pour réagir. C’est « un ultimatum », dit un syndicaliste.
Plusieurs syndicats de police dont Alliance et Unsa menacent de se joindre au mouvement social du 5 décembre avec des actions dans les commissariats si le ministère de l'Intérieur « ne répond pas à (leurs) attentes », selon un communiqué de presse.
Le 2 octobre, à l'appel d'une intersyndicale inédite depuis près de 20 ans, les policiers avaient défilé dans une « marche de la colère » pour exprimer « leur mécontentement sur les conditions de travail, le manque de reconnaissance, la perte de statut et la remise en cause de leur retraite », rappelle le communiqué de presse intitulé « dernière sommation! ».
Les syndicats dénoncent « le mépris du ministère et l'immobilisme de l'Etat » et menacent de lancer le 5 décembre, jour de mobilisation contre la réforme des retraites, des « actions de 10h à 15h dans tous les services de police ».
DERNIÈRE SOMMATION AVANT BLACK-OUT !
Malgré 27 000 Policiers dans la rue le 02 octobre dernier, l’administration nous ignore !
FAISONS NOUS ENTENDRE LE 05 DÉCEMBRE !@alliancepolice @Place_Beauvau @PoliceNationale @CCastaner
Des actions telles que la « fermeture symbolique des commissariats, le refus de rédiger des PV ou encore des contrôles renforcés aux aéroports et aux péages autoroutes » sont évoquées dans un autre tract intitulé celui-là « dernière sommation avant black-out ! »
« C'est un ultimatum, on a été assez patients », a expliqué Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance. « La maison police brûle et les ministres regardent ailleurs. Ils ne se rendent pas compte de la situation, c'est du jamais-vu. On a des discours de soutien de leur part mais jamais les actes », a-t-il ajouté.
« Nous n'avons encore rien obtenu »
Cinq points étaient au cœur des revendications des policiers en octobre : « l'amélioration de la qualité de vie au travail », « une véritable politique sociale pour les agents », « une réponse pénale réelle, efficace et dissuasive », « la défense des retraites » et une future loi d'orientation et de programmation « ambitieuse ».
« Au final, on n'a rien », s'est agacé Fabien Vanhemelryck, « ils en ont même rajouté après ça avec les heures supplémentaires payées au lance-pierres, les congés bonifiés et de nouvelles règles de gestion de la fonction publique », a-t-il détaillé.
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« C'est une mobilisation logique dans la continuité du 2 octobre. Nous n'avons encore rien obtenu », a confirmé Patrice Ribeiro du syndicat Synergie-Officiers qui participe à l'appel. « On nous utilise et on nous rince depuis 53 semaines » de manifestations de « gilets jaunes », a-t-il rappelé « et il n'y a pas de prise en compte du malaise profond des policiers ».
Les syndicats de la RATP et de la SNCF, ainsi que ceux d'Air France, ont appelé à une large grève le 5 décembre prochain contre la réforme des retraites.
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