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Emmanuel Macron juge "étrange" le mouvement de grève du 5 décembre - MOINS de BIENS PLUS de LIENS
Le chef de l'Etat a de nouveau critiqué le mouvement de grève du 5 décembre contre la réforme des retraites, réduit à une simple mobilisation "contre la fin les régimes spéciaux". Il a éga...
Info Capital : Le ministère des Armées a communiqué des données détaillées concernant l’utilisation de la flotte gouvernementale (ET 60) par Emmanuel Macron et ses ministres, en réponse à une question écrite de la députée LREM Aude Bono-Vandorme.
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Emmanuel Macron et ses ministres sont-ils de gros utilisateurs de la flotte gouvernementale, l’escadron de transport 60 (ET 60), que le ministère des Armées met à leur disposition ? Selon les informations transmises par le cabinet de la ministre Florence Parly à la députée LREM Aude Bono-Vandorme — et qui concernent l'exercice 2018 uniquement — la réponse est plutôt positive, pour le président de la République. C’est moins le cas du Premier ministre et de son gouvernement. Appelés à de fréquents déplacements à l’international, le président et les services de l’Elysée auraient ainsi passé un peu plus de 800 heures à bord des aéronefs de la flotte gouvernementale en 2018, soit une moyenne de 67 heures de vol par mois. Pour connaître le nombre de déplacements présidentiels en avion, il faut se référer à un rapport de la Cour des comptes, qui avait fait état de 77 vols en 2018. Sur ce total, onze trajets de longue distance avaient dû être effectués à bord de l'Airbus A330, l'appareil le plus performant de la flotte gouvernementale. Mais aussi celui dont le coût d'utilisation est le plus élevé.
Pour effectuer de courts déplacements, en France et en Europe, la présidence de la République privilégie en revanche les avions d’affaires de type Falcon, dont l'ET 60 possède six exemplaires. Si en 2018, Emmanuel Macron a passé quelques heures de moins à bord d'un de ces Falcon (555 heures) que François Hollande (588 heures) l’avait fait en 2015 — selon la réponse du gouvernement à une question écrite de René Dosière, membre honoraire du parlement — certains de ses déplacements n’ont pas manqué de créer la polémique. À l’image du vol de 110 kilomètres effectué mi-juin 2018 entre la Roche-sur-Yon (Vendée) et Rochefort (Charente-Maritime), qui aura duré en tout et pour tout... 35 minutes !
Air Sarko One bientôt rebaptisé ?
Pour les très longues distances, Emmanuel Macron prend place à bord de l’Airbus A330, le fleuron de la flotte gouvernementale, dont Nicolas Sarkozy avait souhaité l'acquisition en 2010. En général, le président emprunte “Air Sarko One” à l’occasion de ses déplacements extra-communautaires (Etats-Unis, Inde, Chine, Outre-mer...). En 2018, ces voyages officiels ont été “plus nombreux que [ceux] de son prédécesseur” François Hollande en 2015, a noté la députée Aude Bono-Vandorme. Ainsi, Emmanuel Macron a passé 213 heures à bord de l’Airbus présidentiel en 2018, contre 87 heures seulement pour François Hollande, trois ans plus tôt. Un différentiel qui doit beaucoup au calendrier assez "léger" des déplacements officiels extra-communautaires de l'ex-président en 2015. Dans un rapport consacré à la présidence, la Cour des comptes avait d'ailleurs relevé une inversion de la tendance dès 2016, avec la "hausse du coût du transport aérien [qui] résulte avant tout d’un recours accru aux avions A 330 et 7X en raison de l’éloignement des destinations".
Evidemment, la mise à disposition d’Air Sarko One a un coût important : 21.000 euros par heure de vol, selon les calculs d’Aude Bono-Vandorme, basées sur l'exercice 2018. C’est environ quatre fois supérieur au coût horaire à bord d'un Falcon de la flotte gouvernementale, dont le tarif d’utilisation varierait entre 4.000 et 5.000 euros l’heure. Malgré un temps total en vol similaire à celui de son prédécesseur (800 heures contre 774 heures pour François Hollande en 2015), la facture des déplacements aériens que l’Elysée a remboursé au ministère des Armées en 2018 est logiquement plus élevée qu'en 2015. Elle atteint 7,9 millions d’euros, alors que la note de François Hollande avait plafonné à 6,3 millions d’euros.
Une note en baisse pour le gouvernement
En revanche, le constat s’inverse concernant la mise à disposition de la flotte d’Etat pour les services du Premier ministre et des différents ministères. En 2018, Edouard Philippe a passé “seulement” 201 heures à bord de l'un des aéronefs de l’ET 60, contre 305 heures pour Manuel Valls en 2015. La facture remboursée par Matignon à la Défense en 2018 s’établit à 2,5 millions d’euros, en baisse de 7% ou 300.000 euros.
Même constat pour le reste de l’exécutif : sous Emmanuel Macron, les membres du gouvernement volent beaucoup moins que sous François Hollande (488 heures cumulées en 2018, 659 heures en 2015). La note s’en ressent, puisque le montant des remboursements dus par les différents ministères atteint seulement 1,8 million d’euros en 2018, en diminution de 36% par rapport à 2015. Selon les observations d’Aude Bono-Vandorme, deux ministères échappent toutefois à la règle d’un usage plus modéré des moyens de l’ET 60 : il s’agit du ministère de la Santé qui a réglé une somme de 131.580 euros en 2018 contre 14.878 euros en 2015 — soit une augmentation de 90% — et du ministère de l’Economie et des Finances, dont la facture a bondi de 45%, pour atteindre 187.743 euros en 2018.

Malgré ce constat général d’un gouvernement (Premier ministre inclus) plus économe des moyens de la flotte d’Etat, la facture globale avancée par le ministère des Armées pour les déplacements de l’exécutif (Elysée compris) a légèrement augmenté, passant de 11,9 millions d’euros à 12,2 millions d’euros entre 2015 et 2018. Ce qui correspond à un rebond de 2,5%, note la députée Aude Bono-Vandorme. L’élue de la première circonscription de l’Aisne voit dans ce différentiel l’effet du plus grand nombre de déplacements de longue distance que le président a effectué l’an passé.
Contacté, l'Elysée n'a, pour l'instant, pas donné suite à nos demandes.
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