Pour la LPO, cette décision est un grave manquement aux engagements que le Président Emmanuel Macron avait pris lors de la campagne présidentielle. Il avait ainsi promis à l’ONG de retirer de la liste des espèces chassables celles en mauvais état de conservation.
Le week-end du 16 décembre dernier,
Emmanuel Macron et sa famille ont passé le
week-end au château de Chambord.
Le Président de la République a participé,
le premier soir, à l'exposition du tableau
de chasse
Voilà une photo qui n'aurait jamais dû se retrouver sur les réseaux sociaux...
Soutenez une information indépendante
Cet article vous a intéressé ? Moins de Biens Plus de Liens ! a besoin de ses lecteurs pour poursuivre son travail, faites un don.
Le gouvernement vient d’autoriser l’abattage de 18 000 tourterelles des bois, une espèce menacée d’extinction. Présentée comme une avancée pour la conservation de l’espèce par le Ministère de la transition écologique et solidaire, la décision du ministère va pourtant à l’encontre des recommandations émises par la communauté scientifique.
Vendredi 30 août, la Ministre de la transition écologique et solidaire Elisabeth Borne a signé un arrêté autorisant l’abattage de 18 000 tourterelles des bois, une espèce menacée au niveau mondial et placée sur la liste rouge de l’UICN. Ce quota a été présenté par le gouvernement comme une avancée dans la « gestion adaptative » de l’espèce, dont plus de 90 000 individus étaient chassés l’an dernier.
La population de la tourterelle des bois a chuté de 80% en Europe ces 40 dernières années. Face à cette situation critique, un comité scientifique mandaté par le gouvernement avait préconisé de ne plus chasser le volatile du tout. Et d’écrire dans ses conclusions : « même dans cette configuration restrictive, la probabilité que le déclin de la population se poursuive reste élevée (43%). » Mais c’est la solution du pire qui a été privilégiée par le gouvernement, celle d’autoriser la chasse d’1,3% des effectifs estimés, soit 18 000 individus. Le projet initial prévoyait la mort de 30 000 tourterelles.
« La France ne va pas pouvoir encore longtemps prétendre être moteur pour la biodiversité dans le monde comme on l’a vu récemment à propos de l’Amazonie ou lors de la dernière CITES (éléphants, girafes, etc.), et laisser détruire son patrimoine naturel le plus menacé. Elle devra en rendre compte devant la Commission européenne, le Congrès mondial de l’UICN et la COP15 en Chine en 2020. Les grandes ONG seront là pour rappeler la France à ses propres responsabilités ». Allain Bougrain Dubourg, Président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)
Si le gouvernement français a ainsi fait un compromis en faveur des chasseurs, cette décision va à l’encontre de la proposition européenne d’interdire la chasse de la tourterelle des bois pour mieux la protéger. La population française s’était également largement prononcée contre la mise à mort des oiseaux, démontrant une fois de plus le mépris gouvernemental face à l’intérêt général exprimé lors des consultations publiques françaises.
Pour la LPO, cette décision est un grave manquement aux engagements que le Président Emmanuel Macron avait pris lors de la campagne présidentielle. Il avait ainsi promis à l’ONG de retirer de la liste des espèces chassables celles en mauvais état de conservation. Le ministère de la transition écologique et solidaire ne le fait aujourd’hui même pas pour l’espèce la plus gravement menacée ! Le suivi du respect du quota de tourterelles tuées se fait d’ailleurs sur la seule bonne foi des chasseurs, qui doivent enregistrer leurs proies sur l’application mobile « chassadapt ».
Il reste un espoir pour l’oiseau. Récemment, la LPO a obtenu la suspension de l’arrêté autorisant la chasse de 6000 Courlis cendrés. Forte de sa victoire, l’ONG a engagé un nouveau recours devant le Conseil d’Etat pour sauver la Tourterelle des bois.
Image à la une : Leemage via AFP
Commenter cet article