Le réveil des volcans d’Auvergne était annoncé dans les prophéties et désormais les géologues étudient cette possibilité ......
C‘est ce que voudraient étudier plus finement les volcanologues du Laboratoire magmas et volcans. Surtout depuis qu’une étude publiée en 2016 suggère qu’il reste des magmas actifs entre 10 et 12 km de profondeur.
Soit deux à trois fois moins profond que la thèse classique. Les chercheurs du LMV émettent des réserves, mais rappellent que les volcans d’Ardèche et de la chaîne des Puys, même monogéniques, restent vivants.
Didier Laporte, directeur du LMV explique qu’un dossier a été déposé auprès de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour financer de nouvelles études sur la présence du magma, en termes de compréhension géophysique et d’étude de risques.
Il s’agirait notamment de mener une prospection géophysique basée sur des profils de conductivité électrique, lesquels permettront de marquer d’éventuelles chambres magmatiques.
Actifs, les volcans d'Auvergne ressemblaient à ça !
Quels enfers ou spectacles grandioses les volcans d’Auvergne ont-ils pu inscrire dans nos paysages ? Proches en taille et en genre de quelques monstres actifs de la planète, on peut imaginer ceci.
Il n’y a plus guère que les avalanches, les risques d’entorses et un troupeau de salers en colère pour présenter de véritables dangers dans les volcans d’Auvergne.
Mais nos massifs assagis ont pu semer quelques coins d’enfer sur Terre.
Envie de prendre la mesure de ce que cela pouvait donner ? On vous invite à suivre le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff, enseignant à l’université de Paris-Sud, au chevet de volcans actifs qui soutiennent la comparaison.
Avec un cratère de 340 mètres de diamètre et 80 mètres de profondeur, il était en éruption il y a entre 8.000 et 10.000 ans. Comme d’autres cônes avec un cratère, c’était une éruption de type strombolien qui fait penser à celle du piton Kapor. On l’a vu se créer sur le Piton de la Fournaise lors de l’éruption de mars 1998.
Le magma qui contient le gaz est encore fluide. Tout cela explose avec des bombes volcaniques de quelques centimètres à plusieurs mètres de diamètre, et des lapilli (petites pierres en italien) qui retombent autour de l’édifice en construisant le cône. Ce sont des éruptions souvent mixtes avec des coulées de lave que l’on peut approcher.
L’éruption du Kapor est la plus longue éruption récente à la Fournaise : elle a duré six mois (après six ans d’inactivité) et bâti un cône haut d’une centaine de mètres. Quand nous sommes arrivés, il y avait de bonnes déflagrations, mais c’est un volcan qui se laisse approcher et on a passé une partie de nos soirées à admirer les explosions qui se suivaient toutes les 2 minutes.
C’était un véritable feu d’artifice ! Avec des bombes écarlates dans la nuit et des lapilli projetés à des hauteurs de l’ordre d’une centaine de mètres, le tout associé à des coulées de lave. On peut penser qu’un cône auvergnat, de ce type et de 150 mètres de haut, a pu mettre six mois à un an à se former.
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