Il y a un mois, un nouveau contrôle technique plus sévère est entré en vigueur. Mais ce n’est que le début car de nouvelles normes antipollution entrent en vigueur le 1er janvier prochain.
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« Ouf, c’est passé ! » Il y a tout juste un mois, quand le nouveau contrôle technique est entré en vigueur, vous avez croisé les doigts pour que votre vieux diesel ne vous lâche pas sur le banc d’essai. Pneus ok, freinage ok, clignotants ok. Vous avez finalement obtenu le précieux sésame (qui vous donne le droit de rouler deux ans de plus) mais vous n’êtes pas au bout de vos peines. Car dans six mois, le contrôle technique change encore.
À partir du 1er janvier 2019, l’opacité des fumées des gasoils et plusieurs polluants libérés par les moteurs à essence vont être passés au crible. Si votre voiture relâche un gros panache noir à chaque démarrage ou si vous avez triché en retirant votre filtre à particules, vous avez du souci à vous faire.
Les professionnels de l’automobile s’attendent d’ailleurs à ce que certains moteurs, parmi les plus anciens, soient recalés. « Tous les véhicules, notamment les diesels euro 3, ne passeront pas les contrôles et ne seront peut-être pas réparables car leur technologie ancienne ne permet pas de respecter les émissions de pollution actuelles », estime un spécialiste du contrôle technique. Selon les calculs du magazine l’Argus, cette mesure pourrait obliger 15 % des véhicules roulant au gazole à passer une contre-visite. Donc à effectuer des travaux s’ils veulent être dans les clous et obtenir leur précieux sésame.
Une ruée chez les garagistes ?
« Ces nouveaux contrôles antipollution vont faire mal, notamment pour les propriétaires de diesel qui ont retiré leur filtre à particules ou pour ceux qui possèdent un modèle de 2007 qui n’a roulé qu’en ville, estime le délégué général de 40 millions d’automobilistes, Pierre Chasseray. Mais on ne peut quand même pas laisser circuler des voitures qui n’ont pas été entretenues et qui ne respectent pas les normes. »
À l’image de la ruée qui avait eu lieu au printemps dans les centres de contrôle technique, juste avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles le 21 mai, les garagistes s’attendent à un afflux de propriétaires de diesel en fin d’année.
Les centres de contrôles techniques et les garagistes ont en tout cas flairé une bonne occasion de proposer à leurs clients des éco-révisions (NDLR : à partir de 37 euros) et des opérations de décrassage du moteur, facturées autour de 50 euros.
« Ces diagnostics permettent de voir où en est le véhicule et de procéder éventuellement à des opérations de décalaminage ou à des réparations, explique Fabrice Godefroy, président de l’association des diésélistes de France. Mais un propriétaire de diesel qui prend régulièrement la route, ne fait pas de trop de ville et a correctement révisé son véhicule ne devrait pas avoir de problème. »
«Les constructeurs doivent se mettre à la page»
Fabrice Godefroy estime toutefois que le respect des nouvelles normes antipollution va rapidement rendre les « révisions à l’ancienne » obsolètes. « Les constructeurs doivent se mettre à la page et ne peuvent plus proposer une révision des véhicules, au bout de 20 000 kilomètres, où ils se contentent de changer le filtre à huile et le filtre à gasoil », souligne ce spécialiste de la motorisation au gazole.
L’association des diésélistes de France appelle donc à une révision… des révisions. D’autant que 2019 n’est qu’une première étape dans le renforcement du contrôle technique. D’ici 2022, le niveau d’émission de cinq gaz polluants rejetés par les véhicules à moteur sera scruté à la loupe.
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