Le préfet de police présente ses «réservistes citoyens», liens entre la police et la population
Le préfet de police de Paris Michel Delpuech évoque la réserve citoyenne et la police de sécurité du quotidien. LP/OLIVIER LEJEUNE
Michel Delpuech, préfet de police de Paris, travaille à concrétiser la police de sécurité du quotidien annoncée par Emmanuel Macron et recrute des « réservistes citoyens ». Une nouveauté.
Le 28 octobre, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, lançait une grande consultation sur la police de sécurité du quotidien (PSQ), une des promesses du président Macron. Michel Delpuech, préfet de police de Paris, qui gère également les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, nous a reçus pour évoquer la mise en place à Paris d’un des aspects du dispositif, la réserve citoyenne, qui entrera en fonction au 1er janvier 2018.
Vous avez annoncé aux élus le recours à la réserve citoyenne. De quoi s’agit-il ?MICHEL DELPUECH. C’est dans le cadre de l’orientation stratégique qui vise à renforcer le lien police-population dans le plan sur la police de sécurité du quotidien. L’idée, c’est d’être à l’écoute de ce qui se passe et mettre en place des réponses adaptées. Et pour cela, nous devons multiplier les capteurs.
C’est là qu’interviennent les « réservistes citoyens » ? Quel sera leur rôle ?Tel ou tel volontaire citoyen identifié dans un quartier sera chargé de faire le tour des riverains et commerçants régulièrement et d’expliquer ensuite au commissariat ce qui va et ce qui ne va pas bien. Je suis allé il y a deux semaines incognito du côté de la gare du Nord autour de la salle de consommation à moindre risque (NDLR : salle de shoot) où j’ai discuté avec des riverains. C’est important de faire ce travail d’écoute.
Mais que relayeront-ils exactement ?Des dysfonctionnements : ça fait deux jours qu’on voit un groupe s’installer à tel coin de rue, un groupe de délinquants qui nuit au quartier, un lieu qui se dégrade, comme les gens qui squattent les stations Autolib’pour se shooter. Plus vite c’est perçu, mieux ça vaut. Nos policiers font un travail formidable, mais il faut vraiment qu’ils trouvent des relais auprès de la population grâce à ces réservistes.
Comment seront-ils choisis ?
Ils seront recrutés (voir encadré) par nous en lien avec les élus. Il faut que, localement, ces gens soient connus, reconnus. Cela peut-être des présidents d’associations, des gardiens d’immeubles, des retraités…
Vous n’êtes pas inquiet d’éventuels dérapages ?Il ne s’agit pas d’avoir des cow-boys. Ni des gens qui ont des a priori idéologiques. Nous ne cherchons pas des délateurs, mais des gens de sagesse et d’expérience. C’est pourquoi ils doivent être choisis dans le tissu local et avoir toute la confiance du commissaire et des élus locaux.
Un citoyen lambda ne peut-il pas se présenter lui-même ?Si bien sûr. Mais nous recherchons expérience, sagesse et modération. Des personnes qui vont donner de leur temps pour nous aider et aider l’intérêt général. Ils auront le statut de collaborateur bénévole du service public.
Comment les reconnaîtra-t-on ?A coup sûr, ils auront une carte qui permettra de les identifier et de montrer qu’ils sont agréés par la préfecture de police. Mais pas d’équipement trop visuel non plus. Je ne veux pas qu’ils deviennent des cibles.
Vous avez peur qu’ils soient pris à partie ?Oui. Il faut qu’on les protège et qu’on évite de les exposer, même s’il n’est pas question qu’ils aient des tâches à risques. Ils agiront plutôt pour renforcer la tranquillité publique, pour permettre une réponse rapide aux faits de délinquance ou d’incivilité du quotidien. L’autre rôle important de ces réservistes sera de « porter la bonne parole ». On ne fait pas souvent connaître les résultats de nos actions. Un vol à la tire, une action violente sur un marché, dans une rue… les investigations prennent parfois plusieurs semaines. Le réserviste pourra informer les habitants que l’affaire a été résolue.
Quand commencera le recrutement ?Il a déjà commencé* ! Nous avons d’ailleurs de très bons retours de la part des élus.
Tout ce travail, c’est bien pour que Paris soit ville candidate en janvier au développement de la PSQ ?Paris et l’agglomération parisienne !
* Paris : dix candidats ; Hauts-de-Seine : 16 ; Seine-Saint-Denis : un ; Val-de-Marne : quatre.
la justice veut simplifier = bidon
= dès que l'Etat sera en faillite officielle, il baissera les salaires des policiers qui seront remplacés par des bénévoles et une police privée par ceux pouvant la payer !!!
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