Face aux critiques, le journaliste de Mediapart s’est plusieurs fois défendu de toute « complicité » avec Ramadan.
Charlie Hebdo s’attaque à Mediapart et à son fondateur Edwy Plenel. Dans son numéro à paraître mercredi, l’hebdomadaire satirique s’en prend au journaliste, accusé de proximité avec le théologien Tariq Ramadan, soupçonné de viols.
« Affaire Ramadan, Mediapart révèle : "On ne savait pas" », écrit le journal en guise d’accompagnement de quatre caricatures d’Edwy Plenel. On voit la moustache de l’ancien directeur de la rédaction du Monde se greffer de mains et lui couvrir la bouche, puis les oreilles pour finir par les yeux.
« Soutien absolu à Charlie quand ils sont menacés, les combattre avec les mots, les idées et les faits face à une Une (demain) aussi abjecte », écrit l’un des cadres du site d’information, Fabrice Arfi, sur Twitter. Un message retweeté par Plenel qui dénonce « l’affiche rouge » de Charlie Hebdo.
L’origine de l’attaque ? Une longue enquête de Mediapart en 2016 sur l’islamologue. Interrogé sur BFM dimanche, Edwy Plenel a nié avoir dissimulé les accusations de viol. « Personne d’entre nous à Mediapart ne savait quand nous avons fait cette enquête. »
LIRE AUSSI
>Une des victimes présumées se confie
Dans une tribune, la société des journalistes de Mediapart écrit que ce la caricature «affirme est faux et infamant». «Lors de ce travail au long cours, la rédaction n’a jamais eu connaissance de la moindre accusation de harcèlement, d’agression sexuelle, ni de viol. Si cela avait été le cas, nous aurions bien sûr enquêté à leur sujet», poursuit-elle, tout en déclarant travailler sur ce sujet.
Sur BFM, Edwy Plenel s’était également défendu des « complicités » avec Ramadan dont l’accuse notamment l’ancien Premier ministre Manuel Valls. « Je n’ai croisé M. Ramadan dans ma vie que deux fois, avait-il déclaré. J’ai toujours été contre sa diabolisation, comme je suis contre, au prétexte du terrorisme, de diaboliser nos compatriotes musulmans quels qu’ils soient. » Le site a également publié lundi une tribune dénonçant ceux qui l’accusent d’avoir ignoré les actes présumés de Ramadan.
Ce n’est pas la première Une que Charlie Hebdo consacre à l’affaire Ramadan. Il y a une semaine, l’hebdomadaire avait publié une caricature de l’islamologue en érection, se présentant comme « le 6e pilier de l’islam ». Menacés de mort pour ce choix éditorial, les représentants du journal satirique ont porté plainte. Le parquet a annoncé l’ouverture d’une enquête lundi.
La Une de Charlie Hebdo sur Tariq Ramadan
Charlie Hebdo
Commenter cet article