ETATS-UNIS Sans électricité pour refroidir les composés dangereux, il n'y a rien à faire hormis évacuer...
« Nous nous préparons à Crosby à ce que nous estimons être un scénario du pire. » Le PDG de la filiale américaine du groupe chimique français Arkema n’y est pas allé par quatre chemins, mercredi. Selon Kenneth Rowe, faute de réfrigération à cause des inondations provoquées par la tempête Harvey, les produits chimiques stockés dans cette usine située près de Houston « pourraient maintenant exploser et causer un incendie intense » à tout moment au cours des « six prochains jours ». « La hauteur des eaux et le manque d’électricité ne nous donnent aucun moyen de l’empêcher », a indiqué le dirigeant dans un communiqué.
L’usine est située dans une zone peu peuplée à 45 km de Houston. Par mesure de précaution, les autorités avaient déjà ordonné des évacuations dans un rayon de 2,3 km. Tous les employés ont également été évacués.
180 cm d’eau
Il y avait pourtant des mesures de sécurité en cas de panne d’électricité. Mais les deux générateurs de secours ont fini par être submergés. « Actuellement, nous avons 1,80 mètre d’eau dans l’usine. Nous avons perdu l’alimentation électrique d’urgence et deux sources d’alimentation de secours », précise Kenneth Rowe. Les produits dangereux ont été déplacés de leurs hangars pour être mis dans des containers réfrigérés par des moteurs diesel, mais là encore la montée des eaux a coupé les engins, explique Arkema.
Le site de Crosby fabrique des peroxydes organiques, un composé qui rentre dans la fabrication de plastiques et de produits pharmaceutiques. Avec ses deux liaisons oxygène, il s’agit d’un composé instable qui doit être stocké à basse température. A température ambiante, une réaction en chaîne de décomposition accélérée entraîne une libération intense d’énergie sous forme de chaleur. En des termes moins scientifiques : boum.
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