Le mur frontalier entre les États-Unis et le Mexique, près de Tijuana et San Diego. Les croix représentent les migrants qui ont trouvé la mort lors de leur traversée. Tomascastelazo/Flickr, CC BY-SA
Chaque mois paraît amener son lot de murs frontaliers. En Europe, où les États baltes, craignant un voisin envahissant et l’instabilité qu’il génère, érigent une barrière à leur frontière orientale. En Asie, le président chinois Xi Jinping appelle à la construction d’un mur d’acier autour de la région du Xinjiang.
En Amérique latine, l’Équateur a, semble-t-il, amorcé la pose de panneaux de ciment à sa frontière avec le Pérou. En Afrique, le mur de barbelés, de pylônes et de ciment entre la Somalie et le Kenya est en voie de parachèvement.
On est loin de l’illusion créée par la chute du mur de Berlin et des utopies d’un monde sans frontières portées par les années 1990.
Le mur, nouvelle norme des relations internationales
Alors qu’à la fin de la guerre froide, il n’y avait que 15 frontières murées, elles sont désormais 70 à travers le monde : Le mur est devenu une nouvelle norme des relations internationales.

Au point où, avec la prolifération du mur frontalier dans le monde et sa normalisation à travers le discours du nouveau président américain, les démocraties se sont appropriées ce procédé, comme s’il s’agissait d’un outil classique de la politique étrangère et de défense.
Pour autant, le coût de cette fortification rampante est élevée – tant pour les États et les relations internationales, que pour les populations et les économies locales concernées. Pour les plus vulnérables, pour les classes moyennes, pour les ex-murés (les « expulsés » de Saskia Sassen), le prix est exorbitant.
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