Les stands de tir de la police nationale en Ile-de-France n’ont plus de société de nettoyage. Résultat : ils ont été fermés.MAXPPP/IP3 PRESS/CHRISTOPHE BERTOLIN
Les stands réservés aux policiers d'Ile-de-France ont tous été fermés à la suite d'un problème de contamination au plomb.
Une interdiction qui tombe au plus mauvais moment. Aujourd'hui, les 32 stands de tir de la police nationale en Ile-de-France sont fermés. Sans aucune date de réouverture. En cause : l'interruption du nettoyage des locaux par une société prestataire, qui fait peser un risque d'incendie dans ces lieux confinés. «C'est problématique, car en ce moment, on est tous en train de se former au maniement des nouvelles armes qui vont nous équiper, regrette un policier d'un service d'intervention. On ne peut pas prendre davantage de retard, surtout en cette période tendue.»
A l'origine de cette fermeture, la contamination au plomb de trois salariés de la société chargée de l'entretien des stands de tir. Des taux de contamination «près de deux fois supérieurs à la normale» auraient été décelés sur ces personnes par la médecine du travail qui a alerté l'inspection du travail. L'entreprise a donc été contrainte de suspendre son activité dans les stands de tir depuis le 3 avril. Pourtant, des tests sont pratiqués régulièrement sur les instructeurs et les employés permanents des lieux, mais, selon l'administration, «ces analyses médicales se sont révélées négatives».
Déroger au marché public s'il le faut
L'arrêt du nettoyage des stands de tirs menace la sécurité des locaux. A cause de l'accumulation des résidus de poudre, le moindre tir, provoquant une étincelle, peut déclencher un incendie. Afin de protéger les policiers usagers réguliers et ponctuels des lieux, le ministère de l'Intérieur a décidé de fermer à partir de vendredi tous les stands de tir d'Ile-de-France. «On ne peut qu'être d'accord avec cette fermeture qui menace la sécurité de tous, indique Loïc Travers, du syndicat de police Alliance. Ce n'est pas le fait de l'administration.
Mais il y a la nécessité absolue de trouver rapidement un prestataire. Et même s'il faut pour cela déroger au marché public. Car on ne peut pas attendre plusieurs semaines pour étudier toutes les offres. Il faut une solution urgente.» Deux nouvelles promotions de gardiens de la paix viennent de sortir de l'école, et ces recrues effectuent normalement un tir avec leur arme de service fraîchement reçue, avant de partir sur le terrain. Contacté, le ministère n'a pas été en mesure de nous répondre.
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