Une fois de plus, vive l’honnêteté et le sens de l’éthique de nos journalistes ! Les résultats d’un sondage sur la sortie de l’euro ne convenant visiblement pas aux gens du Figaro, il semble bien qu’ils se soient livrés à une grossière manipulation… OD
« Le sondage, publié initialement le 08.03 à 15:25, portait sur la question suivante : >> Êtes-vous favorable à la sortie de l’euro ?
Alors que plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient déjà voté, majoritairement en faveur d’une telle sortie, il semble que la question ait été changée tardivement, inversant littéralement le sens de la question, sans toutefois remettre à zéro les compteurs, pour devenir :
>> Craignez-vous les conséquences d’une sortie de l’euro ? --------
(Fawkes: je tiens à apporter une précision importante à cet article. Le changement du titre n'a pas été tardif mais environ une heure après, ce qui reste raisonnable. Cependant, il reste deux problèmes: le premier est qu'on ne sait pas combien de gens avaient voté pour la sortie de l'euro et se sont vus nier leur vote qui s'est du coup inversé et le deuxième est qu'il s'agit d'une manipulation grossière de l'opinion. Le titre de base du sondage étant probablement trop neutre ou incitant davantage à être pour, Le Figaro a cru bon de rendre le titre plus agressif pour ternir le tableau.
En effet, les gens qui sont contre auront davantage tendance à s'exprimer avec ce genre de titre qu'avec le premier. Tous les commentaires cités plus bas arrivent bien après le début du sondage et ne constituent donc pas une preuve d'un changement de nom tardif. La copie sur web archive fait donc foi. Cependant, une capture d'écran d'un internaute suggère qu'au moins 14728 votes avaient déjà été comptabilisés avec la première question et qu'à ce moment, 55% des votes étaient pour la sortie de l'euro. 
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À noter que l’URL de l’article porte encore la marque de la question initialement posée. En effet, dans la plupart des CMS, lorsque l’on créé une page, il propose automatiquement un nom contenant les principaux mots du titre ainsi que des caractères plus ou moins au hasard et éventuellement la date au format US pour garantir qu’il s’agit bien d’un permalien unique pour le site. C’est une exigence pour les médias qui participent au programme Google Actualités.
Mais pourquoi ne pas avoir dans ce cas changé l’URL aussi ? Tout simplement parce que cela ne passerait pas au niveau des réseaux sociaux qui verraient ce sondage comme un nouveau, et donc auraient conservé également la référence à l’ancien. Pareil pour Google et les autres moteurs de recherche.
Ci-dessous une copie d’écran reprenant quelques commentaires de lecteurs dénonçant la manipulation
Que faut-il en penser ?
Eh bien tout d’abord ceci illustre ce que j’écrivais déjà depuis un certain temps. Il est désormais possible pour les médias, en tout cas pour ce qui concerne la partie « en ligne », d’altérer après coup le contenu d’un article ou, comme dans ce cas-ci, d’un sondage en ligne. Et il n’existe à ce stade aucun moyen de le prouver, parce qu’aucun média ne prend la peine (ou le risque ?) de signer numériquement ses contenus lorsqu’il les publie. Ceci aurait pour effet de les rendre « non-répudiables », entre-autres, et de fait, opposables en justice (il suffirait d’avoir une copie du contenu de la page contenant le bloc de signature).
Néanmoins, dans ce cas-ci comme dans les autres, de telles modifications laissent inévitablement des traces et attirent souvent l’attention des internautes, qui ne se priveront pas de crier au scandale.
Ainsi, même s’il n’y a pas de preuve formelle (matériellement impossible à constituer), il y a un faisceau convergent d’éléments, à commencer par des témoignages qui indiquent qu’une telle manipulation a bien été opérée dans le but de retourner un vote en faveur d’une sortie de l’euro… en son opposé, à peu de choses près.
A vous de juger !
Si l’un d’entre vous dispose d’une copie d’écran au moment où le sondage portait encore sur la question initiale (Êtes-vous favorable à la sortie de l’euro ?), vous pouvez toujours prendre contact avec moi via facebook ou via mon formulaire de contact. Merci à Trouble-Fait d’avoir attiré mon attention là-dessus. »
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