Un président sans expérience qui se dispense des services du département d’Etat dans ses premiers contacts avec des dirigeants étrangers. Un secrétaire d’Etat, sous réserve de sa confirmation par le Sénat, qui a conduit pendant une décennie une diplomatie parallèle à la tête du plus puissant groupe pétrolier mondial. Un conseiller à la sécurité nationale qui a instruit un procès en politisation du renseignement de son pays. Tous les éléments sont en place pour que Donald Trump, Rex Tillerson et Michael Flynn inaugurent une politique étrangère américaine placée sous le signe des ruptures.
Au cours de la campagne, le futur 45e président des Etats-Unis a pris ses distances avec les dogmes républicains récents en politique étrangère, le réalisme et le néoconservatisme. Il n’a pas proposé pour autant une véritable alternative, et les opinions parfois divergentes qui cohabitent dans son équipe brouillent les pistes. Reprenant des thèmes régulièrement mentionnés depuis trois décennies, M. Trump a défendu une vision du monde dans laquelle les Etats-Unis apparaissent comme la victime d’une administration incompétente et de la duplicité politique et économique de grandes puissances, la Chine aujourd’hui comme le Japon hier.
Agressivité vis-à-vis de PékinUne forme de néomercantilisme le conduit à défendre le protectionnisme et à rompre avec le libre-échange qui avait été jusqu’à présent au cœur des programmes républicains. La campagne électorale a d’ailleurs été marquée par un basculement brutal de l’électorat du Grand Old Party sur les positions...
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