L’arrivé de ces migrant en Allemagne représente est-elle une opportunité pour les patrons du pays qui du coup vont pouvoir trouver de la main d’oeuvre moins chère qu’avec les nationaux? C’est ce qui semblerait suivant la déclaration de Laurence Nayman, économiste au CEPII, le centre de recherche français sur l’économie internationale qui explique cela sans trop d’ambages dans une interview à la RTBF. Au sujet de la hausse des salaires, voici ses propos: » Elle menacerait la compétitivité allemande s’il n’y avait pas cet afflux de gens qui fuient les guerres et les persécutions. Ces arrivées fournissent un bassin de main d’œuvre bon marché. Comme il s’agira de contrats individuels, les employeurs pourront payer ces travailleurs moins chers que les autres salariés « .
Pour expliquer ceci un peu plus en détail:
Voilà pour le principe s’il faut rappeler que la Belgique est un important fournisseur de l’Allemagne ce qui inverse un peu la perspective. Nous avons aussi intérêt à ce que l’économie allemande soit compétitive.
Mais en pratique, il y a une nouvelle donnée qui pourrait bien rendre caduque le raisonnement sur la compétitivité. La hausse des salaires est-elle vraiment une menace pour l’Allemagne? La réponse de Laurence Nayman : » Elle menacerait la compétitivité allemande s’il n’y avait pas cet afflux de gens qui fuient les guerres et les persécutions. Ces arrivées fournissent un bassin de main d’œuvre bon marché. Comme il s’agira de contrats individuels, les employeurs pourront payer ces travailleurs moins chers que les autres salariés « .
Sans réduire les mérites d’Angela Merkel dans son appel à la générosité vis-à-vis des migrants, on peut affirmer que leur arrivée est une vraie aubaine pour l’économie de la république fédérale. Les voisins européens, notamment la France, ne peuvent pas en dire autant, au-delà de toute réflexion sur l’obligation d’accueil.
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La messe est dite, mais c’est en Allemagne, rien à craindre pour les autres pays qui eux ont encore un minimum de respect pour les travailleurs, quoi que… En effet, en France Eric Woerth, délégué général au projet des Ripoublicains aussi chargé en casseroles que Sarkozy lui-même, a expliqué qu’il faudrait baisser le cout du SMIC en France puisque c’est toujours préférable au « non-travail », tout comme la connerie est préférable à la « non-intelligence » pourrions-nous dire. Baisser le SMIC n’est pas nouveau, puisqu’en 2012 il était déjà proposé de le baisser de 300 euros, la Goldman Sachs conseillait quand à elle 30% de baisse du SMIC.
Coïncidence, Pierre Gataz du MEDEF a également proposé un « smic allégé » pour créer 1 million d’emplois. Il y en a des plus radicaux, par exemple 3 économistes (Philippe Aghion, Gilbert Cette, et Elie Cohen) ont rencontré François Hollande en 2014 pour lui expliquer que la meilleure issue serait la fin du SMIC, ben voyons…
La France ayant sagement obéi à Bruxelles en faisant passer discrètement les réformes demandées en 2013 avec la loi Macron qui au passage a fait encore plus, mise en place du TAFTA oblige, il ne reste qu’à s’attaquer à la réforme du code du travail pour bien flinguer l’emploi en France, et devinez quoi? On comprend tout de suite mieux ses propos au sujet des migrants: « L’arrivée de réfugiés est une opportunité économique« .
Bien sûr, mettre en parallèle la France et l’Allemagne peut paraître risqué. On peut également penser que ce qui se produit chez Angela ne se produira pas en France, d’ailleurs, un article du Nouvel Obs publié aujourd’hui confirme que « non, les migrants ne voleront pas les emplois des natifs« , Mais rappelons ce que cet article ne fait pas qu’en France, il y avait 230 000 travailleurs détachés en 2014 qui avaient un emploi justement par ce qu’ils coutent moins chers, leur coût étant si intéressant que même le PS fait appel à eux pour leur université d’été. Donc, paranoïa ou suspicion justifiée? Malheureusement, à l’heure actuelle, tout porte à croire que cette manne magnifique ne va pas rendre service à tout le monde…
COMMENTAIRE :
Je pense que la question n’est pas bien posée.
La regarder sous le prisme économique, c’est avoir 40 ans de retard.
Utiliser l’immigration comme main d’œuvre à bas coup pour ruiner les ouvriers locaux fut l’idée gaullo-socialiste pour éviter de se lancer dans une grande modernisation du pays, au contraire du choix de l’Allemagne à l’époque.
Ça a très bien marché.
Là, il s’agit d’une immigration de remplacement suite à l’auto-destruction du pays par manque de natalité et par réduction de la population.
L’Allemagne est plus vieillissante que le Japon qui dépense déjà plus en couches pour adultes que pour enfants. Même problème même solution, pour les poissons pilotes d’un génocide programmé par les USA dès la fin de la deuxième guerre mondiale. Allemagne et Japon, les deux grands perdants de la guerre qui devinrent en même temps deux grandes puissances économiques et restant deux nains politiques sur le déclin.