Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé mercredi la promulgation du décret d'application sur le blocage administratif des sites pédopornographiques ou faisant l'apologie du terrorisme. La possibilité d'ordonner le blocage administratif, c'est-à-dire sans décision judiciaire préalable, des sites pédopornographiques est prévu dans la loi depuis 2011 – mais faute de décret d'application, la mesure n'a jamais été appliquée.
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Cette possibilité de blocage a été étendue aux sites faisant l'apologie du terrorisme en 2014, assortie d'une possibilité d'imposer leur déréférencement dans les moteurs de recherche, mais là encore le décret d'application n'avait pas été publié. C'est désormais chose faite pour les deux catégories de sites.
« Aujourd'hui, vous avez 90 % de ceux qui basculent dans des activités terroristes au sein de l'Union européenne qui le font après avoir fréquenté Internet – des sites, des blogs, des vidéos », considère le ministre de l'intérieur, une affirmation à relativiser : le parcours de tous les auteurs des principaux attentats ayant touché la France montre plutôt une radicalisation ayant eu lieu en prison.
Paris, Bruxelles, Toulouse… la radicalisation des terroristes n'a pas eu lieu sur le Web
« On ne combattra pas le terrorisme si on ne prend pas des mesures de régulation d'Internet, qui ne sont pas là pour attenter aux libertés d'expression, mais pour faire en sorte que l'appel au terrorisme, qui peut avoir un impact sur des esprits vulnérables, soit arrêté », a déclaré M. Cazeneuve.
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