Deux roquettes palestiniennes ont atteint la région de Tel-Aviv vendredi matin. L'un des missiles a explosé dans une région non habitée, au sud de Jaffa, où une puissante explosion a été entendue.
L'autre roquette s'est abîmée en mer, près du littoral de Tel-Aviv, ont rapporté la police et des témoins à l'Agence-France-Presse.
Un témoin a affirmé à l'AFP que le projectile avait chuté à « quelque 200 mètres » du front de mer où est située l'ambassade des États-Unis. C'est la deuxième fois en moins de 24 heures que la capitale économique d'Israël est la cible de tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza.
Peu de temps après les tirs, le mouvement islamiste Hamas a revendiqué l'attaque, affirmant que ces missiles provenaient bel et bien de son territoire.
Tel-Aviv n'est plus à l'abri des roquettes
Le tir de roquettes dans la région de Tel-Aviv sème l'inquiétude dans la métropole israélienne qui n'avait pas été attaquée depuis les tirs de missiles Scud en provenance d'Irak lors de la guerre du Golfe, en 1991.
La population s'inquiète également du fait que ces roquettes n'aient pas été interceptées par le système de défense anti-missile « Dôme de fer » déployé par l'armée israélienne.
Pour réussir à atteindre Tel-Aviv, les combattants palestiniens affirment utiliser des roquettes Farj-5 de fabrication iranienne. Ces engins qui transportent une charge de 90 kg d'explosifs ont une portée de 75 kilomètres. Ils ne sont cependant pas d'une grande précision.
Les bombardements et tirs de roquettes ont fait au moins 23 morts, principalement des Palestiniens, depuis le déclenchement des hotilités, mercredi dernier.
Trêve rompue
Par ailleurs, la trêve qui avait été proposée pendant la visite du premier ministre égyptien, Hicham Kandil, dans la bande de Gaza, vendredi, n'a pas fait long feu. Deux Palestiniens ont été tués lors de frappes aériennes dans le nord du territoire contrôlé par le Hamas, qui est blâmé par l'armée israélienne pour la reprise des hostilités.
Israël avait accepté jeudi le cessez-le-feu temporaire demandé par la diplomatie égyptienne à condition que le Hamas suspende ses tirs vers Israël. Peu après l'offensive qui aurait eu lieu dans le secteur de Nazila, le porte-parole du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré que le Hamas n'avait pas respecté la venue de Hicham Kandil. Il semble que des roquettes auraient été tirées à partir de Gaza peu après l'arrivée du représentant égyptien.
Le parti islamiste qui contrôle la bande de Gaza se livre à des attaques de plus en plus violentes et soutenues depuis quelques jours contre le territoire israélien.
L'assassinat, mercredi à Gaza, du chef militaire du Hamas, Ahmad Jaabari, par l'aviation israélienne, a mis le feu aux poudres. Jeudi, des dizaines de tirs de missiles provenant du Hamas se sont abattus sur le sud d'Israël, faisant trois morts dans les rangs israéliens.
Violences soutenues
La nuit de jeudi à vendredi a été fort mouvementée dans la bande de Gaza où l'armée israélienne a mené 130 raids pendant la nuit sur différentes cibles, dont Gaza.
L'armée a indiqué, par voie de communiqué, avoir notamment attaqué des sites souterrains de lancement de roquettes, des lieux qui ont été identifiés à l'aide de renseignements récoltés depuis plusieurs mois. Un porte-parole du ministre israélien de la Défense a aussi indiqué que des dizaines de frappes ont notamment eu lieu tôt vendredi matin à Gaza. Des journalistes présents ont confirmé cette information.
Vers l'invasion ?
Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé vendredi matin que l'état-major a mobilisé 16 000 réservistes et en a rappelé au moins 30 000 de plus jeudi.
Ces mesures de mobilisation approuvées par le ministre de la Défense, Ehoud Barak, font craindre à plusieurs observateurs qu'Israël ne lance une offensive terrestre d'envergure sur la bande de Gaza, comme ce fut le cas lors de l'opération Plomb durci, en 2008.
Des autocars remplis de soldats et des camions transportant des chars et des véhicules blindés auraient été vus, convergeant vers la bande de Gaza, jeudi soir.
L'Égypte promet d'agir
De son côté, le premier ministre égyptien, Hicham Kandil, a annoncé que l'Égypte comptait intervenir pour mettre un terme à cette « agression » de l'armée israélienne.
Pendant son bref séjour à Gaza, M. Kandil a notamment visité un hôpital de Gaza et rencontré des victimes des raids israéliens. L'Égypte est un allié important du Hamas.
Le président égyptien, Mohamed Morsi, a par ailleurs qualifié vendredi l'offensive israélienne contre la bande de Gaza « d'agression flagrante contre l'humanité ». source
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